Quand arts et sciences s’entremêlent

L'exposition «D’après mesures», où arts et sciences se mêlent dans une atmosphère onirique.

L'exposition «D’après mesures», où arts et sciences se mêlent dans une atmosphère onirique.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

L’exposition multimédia «D’après mesures» est présentée à la Galerie de l’Université de Montréal jusqu’au 16 décembre.

Pour la première fois de son histoire, la Station de biologie des Laurentides a ouvert ses portes à des artistes pour des résidences en recherche-création. Dans ce milieu naturel d’exception protégé pour sa biodiversité, Félix Bernier, Laure Bourgault, Diane Morin et Ana Rewakowicz ont ainsi pu côtoyer des chercheurs et chercheuses du Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. 

Au terme de leur résidence, les artistes ont créé huit installations qui sont présentées à la Galerie de l’UdeM ainsi qu’au Musée d’art contemporain des Laurentides à l’occasion de l’exposition D’après mesures. Une exposition multimédia où arts et sciences se mêlent dans une atmosphère onirique.  

La Station de biologie des Laurentides comme si vous y étiez

À peine avez-vous fait quelques pas dans la nouvelle exposition de la Galerie de l’UdeM que, à la faveur d’une première installation de Félix Bernier, vous avez l’impression de poser vos pieds sur différents lacs de la Station de biologie des Laurentides. 

Déplacez-vous dans la pièce adjacente et vous entendrez le clapotis de l’eau de la Station dans l’autre œuvre de Félix Bernier, Définir l’espace. L’installation Et si l’in/visible, de Diane Morin et Ana Rewakowicz, vous donnera à entendre de nouveaux bruits d’eau. 

Juste à côté, dans l’installation La vie nous intéresse, de Laure Bourgault, vous pénétrez dans une version revisitée d’un laboratoire de la Station où l’on vous invite à écouter des étudiants en biologie discuter.  

La Station revue par des artistes

«La Station de biologie des Laurentides abrite de multiples archives qui témoignent historiquement de son évolution. Laure Bourgault en a rassemblé certaines pour créer une œuvre filmée exposée au Musée d’art contemporain des Laurentides», explique Anne-Marie Belley, commissaire de l’exposition. 

Dans une autre œuvre présentée par la Galerie de l’UdeM, Laure Bourgault a joué avec les codes du documentaire pour créer un faux documentaire sur la Station avec de véritables étudiants en biologie qui jouent leur propre rôle. Les frontières entre fiction et réalité se brouillent. Serait-ce véridique qu’une étudiante intéressée par la sorcellerie a ensuite mieux voulu connaître les plantes et s’est alors dirigée vers des études en biologie? A-t-on accès aux véritables aspirations des étudiants? Ou est-on dans une vision fantasmée de la Station? 

De son côté, Félix Bernier s’est penché sur les recherches que mène Charlie Sarran dans son doctorat sous la supervision d’Éric Harvey, visant à mieux comprendre différents écosystèmes aquatiques. L’artiste représente poétiquement en suspension les bacs d’eau étudiés par le chercheur. Dans une autre œuvre, il utilise certaines données, comme le pH ou la température de l’eau, pour les modéliser et créer une sculpture qui s’animera au gré de vos mouvements. 

Une exposition bien vivante

Vous ne ferez jamais de visite solo de l’exposition!  

Vous verrez de jeunes personnes sur un écran géant dans La vie nous intéresse, alors que Laure Bourgault vous convie à prendre des écouteurs pour entendre leur conversation. Si ce sont bien les seuls humains représentés de toute l’exposition, ce ne sont pas les seuls êtres vivants! 

Vous pourrez aussi observer juste devant vous… de multiples bactéries de différents lacs qui ont été ramenées vivantes par deux des quatre artistes. «Diane Morin et Ana Rewakowicz ont appris à conserver un écosystème pour nourrir des microorganismes», mentionne Anne-Marie Belley. Jouant sur les échelles, elles ont agrandi démesurément ces bactéries. Le son de gouttelettes d’eau où elles se trouvent est lui aussi amplifié. L’infiniment petit est alors magnifié et danse dans une chorégraphie perpétuellement renouvelée.  

Une nature exposée et explosée

Une œuvre de l’artiste Peter Flemming se trouve à l’entrée de la Galerie de l’Université de Montréal. Faisant écho à l’exposition D’après mesures, on peut y voir le cycle de la vie, présenté cette fois avec humour à travers plusieurs fermentations filmées en accéléré. Des fermentations qui sont parfois présentées jusqu’à l’explosion, nous rappelant ainsi la nature changeante et imprévisible de la vie. 

«C’est une vitrine de l’exposition Sourbodies, qu’on peut visiter en ce moment sur le campus de l’UdeM à Laval, organisée en collaboration avec Verticale – centre d’artistes», indique Laurent Piché-Vernet, directeur de la Galerie de l’Université.  

  • "La vie nous intéresse" de Laure Bourgault

    «La vie nous intéresse», de Laure Bourgault

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • "La vie nous intéresse" de Laure Bourgault

    «La vie nous intéresse», de Laure Bourgault

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • "Définir l'espace" de Félix Bernier

    «Définir l'espace», de Félix Bernier

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Et si l’in/visible, de Diane Morin et d’Ana Rewakowicz

    «Et si l’in/visible», de Diane Morin et Ana Rewakowicz

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • "La vie nous intéresse" de Laure Bourgault

    «La vie nous intéresse», de Laure Bourgault

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Informations pratiques

Galerie de l’Université de Montréal 
2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine 
Pavillon de la Faculté de l’aménagement, salle 0056 

Horaire  
Du mardi au samedi, de 10 h à 17 h 
Le jeudi, de 10 h à 19 h 

Tarif 
Entrée libre  

Pour des visites de groupe: informations@expo.umontreal.ca   

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