Sensibiliser aux perspectives autochtones

Jrène Rahm

Jrène Rahm

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

En 5 secondes

Le Prix d’excellence pour la pédagogie respectueuse des cultures et savoirs autochtones est remis à Jrène Rahm, professeure titulaire au Département de psychopédagogie et d’andragogie.

Depuis 2017, Jrène Rahm travaille à mettre en place des projets pour sensibiliser le futur personnel enseignant aux perspectives autochtones. Cette année-là, elle crée un cours à la Faculté des sciences de l’éducation (PPA 2550: Éducation, des enjeux et perspectives autochtones) en collaboration avec les professeurs Marie Thériault et Marcel Bissonnette. Dans la foulée de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, ce cours est conçu avec «le souci d’offrir à nos étudiants et étudiantes la possibilité de commencer un cheminement personnel de sensibilisation aux enjeux multiples en éducation autochtone et de sortir d’une perspective monoculturelle occidentale encore bien imprégnée dans nos systèmes éducatif et universitaire», explique Mme Rahm. Après de nombreux commentaires positifs et demandes de la communauté étudiante, la faculté en a fait un cours optionnel dans plusieurs programmes de formation des maîtres (baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire, français langue seconde, adaptation scolaire). Fondé sur une approche pédagogique riche et diversifiée, le cours fait appel à des collaborateurs et collaboratrices autochtones et offre des activités expérientielles sur le terrain.

Depuis quelques années, Jrène Rahm poursuit son engagement auprès des communautés autochtones à travers ses projets de recherche en collaboration avec des communautés autochtones du Nunavut et du Nunavik. L’application de ces acquis prend la forme d’un guide pédagogique qui accompagne la bande dessinée Odibi2 et d’une traduction (actuellement en cours) d’un livre qui porte sur les savoirs et savoir-faire inuits.

Elle participe aussi à des activités du volet autochtone de Cap campus avec Eliane Santschi, agente de liaison avec les Premiers Peuples dans le cadre du projet Repensons la persévérance.

C’est en constatant les nombreuses embûches auxquelles les élèves de l’école secondaire Nikanik font face lorsqu’ils veulent poursuivre leurs études supérieures que le projet Acokinakew est né, auquel elle est associée. Ce projet, dont le nom signifie «faire un pont» en attikamek, met ainsi en contact ces élèves, des étudiants et étudiantes de l’UdeM et des modèles autochtones. Fort de son succès, il devrait être implanté dans d’autres communautés autochtones dans les prochaines années.

Au cœur de ces projets demeure l’idée de semer une petite graine dans l’esprit de toutes les personnes concernées. Ce travail est difficile mais primordial, car il s’inscrit dans l’action qui vise à faire tomber des barrières systémiques quant à la place des savoirs autochtones à l’Université et par l’ouverture et la sécurisation culturelle de l’Université. — Jrène Rahm

La professeure bénéficie aujourd’hui d’un réseau universitaire et d’un réseau communautaire qui nourrissent de nouvelles collaborations aux multiples retombées pour l’éducation, en appuyant la persévérance et la réussite scolaires de jeunes Autochtones, la reconnaissance de la culture autochtone, celle des communautés, de leur patrimoine et de leur tradition, et ce, dans une visée de sécurisation culturelle. — Nadia Desbiens, directrice du Département de psychopédagogie et d’andragogie, et Josianne Robert, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation

Jrène Rahm est lauréate du Prix d’excellence pour la pédagogie respectueuse des cultures et savoirs autochtones 2023.

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