Quatre professeures de l’Université de Montréal sont lauréates de Prix du Québec

Parlement du Québec

Parlement du Québec

Crédit : Getty

En 5 secondes

Les professeures Céline Bellot, Jane Jenson, Maryse Lassonde et Marie-France Marin obtiennent chacune un prix, alors que Jean-François Lapierre se classe comme finaliste du prix Relève scientifique.

Le gouvernement du Québec a dévoilé la liste des lauréats et lauréates des Prix du Québec 2023. Les professeures de l’Université de Montréal Céline Bellot, Jane Jenson, Maryse Lassonde et Marie-France Marin sont du nombre. Jean-François Lapierre figure quant à lui parmi les finalistes du prix Relève scientifique.

Plus haute distinction attribuée par le gouvernement provincial, les Prix du Québec reconnaissent depuis 1977 les contributions exceptionnelles des personnes ayant fait rayonner les domaines scientifique et culturel québécois. Les récipiendaires reçoivent une somme allant de 3000 à 30 000 $ ainsi qu’une médaille en argent et un parchemin calligraphié signé par le premier ministre.

Céline Bellot reçoit le prix Marie-Andrée-Bertrand

Céline Bellot

Céline Bellot

Crédit : Université de Montréal

Le prix Marie-Andrée-Bertrand a été attribué à Céline Bellot, professeure titulaire à l’École de travail social. Formée en droit et en criminologie, elle travaille à mettre en lumière les politiques et pratiques institutionnelles qui concourent à la stigmatisation et à la répression des personnes les plus vulnérables de la société. Elle s’est notamment penchée sur la judiciarisation des populations itinérantes et des populations canadiennes en situation de pauvreté, en plus de s’intéresser aux expériences de déviance des jeunes et aux logiques d’intervention qui leur sont proposées.

Engagée dans divers organismes, comités et initiatives, elle utilise son expertise comme levier pour faire entendre des voix exclues et rendre visibles des situations d’injustice. Elle a ainsi pu exercer une influence concrète sur plusieurs projets d’importance. Elle a entre autres joué un rôle vital dans l’établissement de réseaux solidaires pour s’opposer aux pratiques de profilage et aux discriminations systémiques. Elle a aussi réalisé la première étude québécoise sur la judiciarisation des membres des Premières Nations, qui a mené à la mise sur pied de la commission Viens, et contribué à l’adoption du projet de loi no 32, qui vise à mettre un terme à l’emprisonnement pour non-paiement d’amendes. En plus d’intervenir comme experte devant les tribunaux, elle a publié le tout premier ouvrage en français sur les enjeux juridiques liés au travail social et les droits sociaux.

Jane Jenson est lauréate du prix Léon-Gérin

Jane Jenson

Jane Jenson

Crédit : Université de Montréal

Le prix Léon-Gérin a été remis à Jane Jenson, professeure émérite du Département de science politique. Chercheuse reconnue internationalement, elle possède une expertise qui se situe au carrefour de la sociologie politique, de l’analyse des politiques publiques et de l’économie politique. Au cours de sa carrière, elle s’est intéressée à plusieurs enjeux majeurs de la société contemporaine. Ses travaux de recherche ont entre autres porté sur la citoyenneté sociale, la politique sociale, les mouvements sociaux, les comportements électoraux et les études de genre. Active dans différentes organisations, elle siège notamment au groupe de réflexion féministe européen Gender 5+ depuis 2015, a dirigé le Réseau de la famille dans le cadre des Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques et a participé, pendant plusieurs années, aux programmes de l’Institut canadien de recherches avancées.

Auteure prolifique, elle a à son actif 25 ouvrages, 117 chapitres de livres et 65 articles publiés dans des revues éminentes. Son parcours a été reconnu à plusieurs reprises. Elle est membre de la Société royale du Canada depuis 1989 et a été boursière de la Fondation Pierre Elliott Trudeau en 2005. En 2014, la Société québécoise de science politique lui décernait un prix d’excellence et, deux années plus tard, lui rendait honneur en créant la bourse Jenson-Patry. Elle a aussi reçu, en 2022, la médaille Innis-Gérin de la Société royale du Canada pour son influence dans le domaine des sciences sociales.

Jean-François Lapierre est finaliste du prix Relève scientifique

Jean-François Lapierre

Jean-François Lapierre

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Le professeur agrégé du Département de sciences biologiques Jean-François Lapierre est l’un des deux finalistes du prix Relève scientifique. Codirecteur du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie, il mène des travaux au croisement de la biogéochimie et de l’écologie du paysage. Au cours des dernières années, il s’est penché sur l’importance des échelles spatiales en lien avec les propriétés du climat, du paysage et des écosystèmes aquatiques, le couplage dans les dynamiques du carbone, des nutriments et des contaminants à travers des gradients environnementaux ainsi que la libération de carbone et de polluants des bassins versants de l'est du Canada en réponse aux dépôts atmosphériques et aux changements climatiques.

Expert reconnu, il a participé aux consultations et auditions publiques relatives au projet de loi no 20, soit la Loi instituant le Fonds bleu et modifiant d’autres dispositions, dont le but est d’augmenter la redevance payable par les entreprises qui prélèvent de l’eau du Québec. Il est à la tête du Lapierre lab, où son équipe et lui combinent des concepts et approches tirés de l’écologie, de la biogéochimie, de la géographie et de l’hydrologie en vue de mieux comprendre les façons dont les changements du paysage terrestre agissent sur le fonctionnement des lacs et des rivières.

Maryse Lassonde obtient le prix Armand-Frappier

Maryse Lassonde

Maryse Lassonde

Crédit : Université de Montréal

Le prix Armand-Frappier est décerné à Maryse Lassonde, professeure émérite du Département de psychologie. Pionnière de la neuropsychologie de l’enfant, elle a étudié les effets cognitifs de l’épilepsie dans l’enfance et a effectué des travaux sur la réorganisation cérébrale résultant d’anomalies congénitales. Elle est aussi à l’origine de l’un des premiers programmes de recherche sur les répercussions des commotions cérébrales chez les athlètes, elle qui a participé à l’évaluation clinique des contrecoups de ces blessures chez les joueurs de la Ligue nationale de hockey.

Novatrice, elle a été à la tête de plusieurs organisations. En 1993, elle devenait la troisième femme à présider l’Acfas, puis ce fut la Société royale du Canada en 2015. Elle a été présidente du Conseil de l’Ordre national du Québec, en plus d’être la première directrice scientifique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies. Jusqu’à tout récemment, elle présidait le Conseil supérieur de l’éducation, où elle poursuivait ses efforts pour favoriser l’inclusion et la diversité en éducation et en science de même que promouvoir la recherche au collégial. Chevalière de l’Ordre national du Québec et officière de l’Ordre du Canada, elle a reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière, dont le prix Acfas Marcel-Vincent, le prix Noël-Mailloux de l’Ordre des psychologues du Québec et le prix Adrien-Pinard de la Société québécoise de recherche en psychologie.

Marie-France Marin remporte le prix Relève scientifique

Marie-France Marin

Marie-France Marin

Crédit : NeuroQAM

Le prix Relève scientifique a été remis à Marie-France Marin, professeure au Département de psychologie à l'UQAM et professeure associée au Département de psychiatrie et d'addictologie à l'UdeM. Experte en psychoneuroendocrinologie, elle s’intéresse notamment aux effets du stress sur la mémoire et les émotions. Elle dirige, depuis 2016, un laboratoire de recherche au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et travaille, avec son équipe, à mieux comprendre les facteurs influençant la formation des mémoires liées à la peur et des mémoires de sécurité.

La professeure Marin a contribué à l’élaboration du programme éducatif Dé-stresse et progresse, qui vise à sensibiliser les préadolescents et préadolescentes aux conséquences du stress sur la santé mentale. Elle a mis sur pied un projet pilote, en partenariat avec le Service de police de la Ville de Montréal et une école secondaire, pour faire la promotion du milieu de la science et du travail en laboratoire. Elle donne aussi des formations au personnel des milieux scolaire et juridique afin de l’outiller davantage quant aux répercussions du stress sur la cognition et les émotions.