«Revers»: un spectacle de danse contemporaine multidisciplinaire, engagé et satirique

Les 11 interprètes de la troupe Danse Université de Montréal

Les 11 interprètes de la troupe Danse Université de Montréal

Crédit : Jonathan Latour-Lavoie

En 5 secondes

Les 4, 5 et 6 avril au Centre d’essai, la troupe Danse Université de Montréal présente «Revers», une chorégraphie d’Alice Blanchet-Gavouyère et des interprètes.

Comme une longue traversée du désert,
l’horizon nous a fait perdre la vue. Éblouis.
Du sable dans tous les orifices, peaux brûlées,
vibre l’écho d’un dernier rugissement.
Nous rêvons de la mémoire,
immuable, lumineuse.
Nous partirons plutôt en bourrasques.
Laissons alors le vent souffler. Exaltés.

«Devant les menaces existentielles, voire ontologiques, qui pèsent sur nos sociétés, nous avons cherché ce qui, de nous, survit, se transmet, se déploie et ce qui, au contraire, se dilue, immatériel, invisible, immémorial», témoigne la chorégraphe Alice Blanchet-Gavouyère.

Un mélange de poésie et d’arts de la scène

Sous la conduite de la chorégraphe, les interprètes de la troupe Danse Université de Montréal ont contribué à la création du spectacle Revers, des mouvements jusqu’aux vers. Chloé Lorange, membre de la troupe et étudiante en littératures de langue française, a donné ses mots au spectacle.

En effet, c’est sur des notes poétiques que Revers se construit. «Nous avons utilisé beaucoup de poésie et d’inspirations musicales et théâtrales, dit Sara-Maude Leclerc, étudiante en neurosciences. Ce qui contribue à en faire un spectacle très accessible, tout le monde peut y trouver son compte!»

Le public devrait également s’attendre à rire, selon Emily Valois, étudiante en microbiologie, immunologie et infectiologie. «De fait, s’il ne rit pas, nous n’avons pas fait un bon travail», soutient-elle.

«Nous avons travaillé plusieurs mois avec passion, dynamisme et complicité tous ensemble et maintenant nous n’attendons qu’une chose, partager le fruit de notre travail», invite Clara Zecchinon, étudiante en littératures de langue française.

Dans la lignée du spectacle L’ombre de tout, présenté en 2023 par la troupe, Revers traite de la disparition. C’est une création, mais surtout une recherche, un témoignage matériel qui atteste l’existence, la réalité de nos corps mouvants et réunis autour de l’écriture chorégraphique. «Revers est une œuvre que nous avons créée ensemble et qui, dans son éphémérité, est tout de même édifiée tel un monument: un projet sculptural, mais fuyant, valorisant nos mémoires et imaginaires communs», explique Alice Blanchet-Gavouyère.

La disparition et l’apparition: à chacun son interprétation

Chaque personne peut avoir une interprétation différente du concept de disparition, selon Emily Valois: «Le sentiment de laisser quelque chose derrière soi, de voir disparaître un rêve ou une réalité ou tout simplement que rien n’est éternel et qu’éventuellement cela va disparaître», illustre-t-elle.

Pour Sara-Maude Leclerc, l’aspect fondamental de la disparition est en quelque sorte son contraire, l’apparition. «Pour qu’on dise qu’une chose disparaît, elle doit d’abord être! lance-t-elle. Je vois donc Revers comme le “revers de la médaille” révélant une partie, mais en cachant une autre.»

Enfin, pour Clara Zecchinon, le spectacle évoque le retournement et la notion de double face. «Le premier est sérieux et engagé, quand l’autre serait plus satirique, absurde», décrit-elle.

Une œuvre pertinente créée par des interprètes d’horizons variés

Depuis octobre, les membres de la troupe répètent six heures par semaine au Conseil des arts de Montréal. Avant les auditions de septembre dernier, ces étudiantes et cet étudiant ne se connaissaient pas, pour la plupart. Selon Sara-Maude Leclerc, la troupe représente une expérience de communauté et de partage. L’occasion de converser et de contribuer «à un projet commun avec des personnes de milieux d’études très différents est extrêmement enrichissant, tant du point de vue personnel que pour la création d’une œuvre pertinente et variée».

Onze interprètes donneront corps à ce spectacle: Vincent Billé (sciences infirmières), Chloé Darty (psychologie), Yasmina Defouf (médecine), Elsa Galopin (études internationales), Sara-Maude Leclerc (neurosciences), Heyun Liu (informatique), Chloé Lorange (littératures de langue française), Anabelle Oger (urbanisme), Alexane Valence (biochimie et médecine moléculaire), Emily Valois (microbiologie, immunologie et infectiologie) et Clara Zecchinon (littératures de langue française).

La troupe Danse Université de Montréal est chapeautée par les Activités culturelles des Services à la vie étudiante de l’UdeM. Pour en faire partie pour l’année 2024-2025, les membres de la communauté étudiante peuvent participer aux prochaines auditions, qui se dérouleront à la rentrée.

«Suivre les racines pour trouver la terre» en première partie

L’atelier Danse contemporaine III (Synapse) présente, en première partie du spectacle, la chorégraphie Suivre les racines pour trouver la terre, une œuvre de Kerwin Barrington, avec la collaboration des 11 interprètes.

«Ensemble, nous créons un espace intentionnel de cocréation, laissons vivre la danse, la musique. Nous honorons nos ancêtres et nos racines multiples, révèle la chorégraphe. Et là, nous nous souvenons que la danse était autrefois vie quotidienne. À quel point la danse fait partie du vivant, des corps. À quel point elle vit toujours en nous. Peut-être vivons-nous par elle…»

Informations pratiques

Le spectacle Revers, avec en première partie Suivre les racines pour trouver la terre, sera présenté les 4, 5 et 6 avril à 19 h 30 au Centre d’essai de l’Université de Montréal, 6étage du pavillon J.-A.-DeSève, 2332, boulevard Édouard-Montpetit.

Tarifs: 7 $ pour la communauté étudiante, 10 $ pour les membres du personnel de l’UdeM et les personnes diplômées de l'Université et 15 $ pour le grand public.

Réservations et achat de billets