La collaboration: une compétence essentielle à développer pour les titulaires de doctorat

  • UdeMNouvelles
  • Le 16 octobre 2024

  • Études supérieures et postdoctorales
Une personne ayant développé son esprit de collaboration sera souvent perçue comme fiable, rassembleuse, consciente de ses forces et apte à déléguer de façon optimale.

Une personne ayant développé son esprit de collaboration sera souvent perçue comme fiable, rassembleuse, consciente de ses forces et apte à déléguer de façon optimale.

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Quel que soit le milieu de travail, la capacité à collaborer est une compétence attendue des titulaires d’un diplôme d’études supérieures. Comment s’y prendre pour que cette collaboration fonctionne?

Collaborer va bien au-delà du travail d’équipe: cela suppose une «prise de décision négociée autour d’une problématique partagée et une communication confiante et efficace», selon le Référentiel des compétences transversales favorisant l’intégration professionnelle des étudiants aux cycles supérieurs, des Études supérieures et postdoctorales de l'Université de Montréal.

Les modèles actuels de travail et les organisations qui embauchent valorisent les personnes sachant travailler avec les autres, qui maîtrisent l’art du dialogue professionnel et de l’écoute active. Faire preuve d’un esprit de collaboration ajoute de la valeur à sa candidature et à son travail, puisqu’une telle attitude favorise l’interdisciplinarité et l’innovation dans les équipes.

La collaboration s’apprend-elle?

Durant le parcours doctoral, les capacités de collaboration, telles que communiquer de l’information, pratiquer la concertation, partager les responsabilités, accepter les limites de son expertise, peuvent s’exercer et se cristalliser à travers les expériences de recherche, de stage, d’exercices pratiques et de mises en situation notamment.

Selon Sophie Pétré, directrice du développement des talents chez Dynamo (firme-conseil spécialisée dans la collaboration et les processus stratégiques collaboratifs), l’art de collaborer est le fruit de nombreuses interactions de plus en plus analysées. Si des prédispositions – des caractéristiques personnelles – sont essentielles à l’esprit de collaboration, elles sont distinctes de la personnalité et ces habiletés peuvent s’acquérir.

Déboulonner les mythes

Dans sa pratique, Sophie Pétré entend souvent que la collaboration est une utopie soutenue par des gens peu réalistes et qui freine l’efficacité. Or, précise-t-elle, la collaboration s’appuie sur des méthodes et des recherches fiables et concrètes menant à des décisions portées par l’ensemble des équipes. «Nous avons tendance dans notre société à confondre “rapidité d’exécution” avec “efficacité” et “réalisme” avec “livrable”. S’il est vrai que la collaboration, par son aspect collectif, demande une organisation différente de ce que nous avons l’habitude de considérer comme “efficace”, il est également démontré qu’elle permet une plus grande cohérence et donc une plus grande fluidité des actions au sein des équipes. Ce qui fait gagner du temps à tout le monde», mentionne-t-elle.

Les titulaires de doctorat et le marché du travail: la collaboration pour contribuer à la solution

La grande majorité des titulaires d’un doctorat mettront leur talent et leur expertise au service de la société à l’extérieur de la voie professorale universitaire. Cette nouvelle réalité après le parcours de formation entraîne des difficultés pour les doctorants et doctorantes dans leur transition vers le marché du travail. Parmi ces difficultés, plusieurs rapportent le manque de préparation à une carrière non universitaire. En dehors de l’enseignement supérieur, l’entreprise privée constitue le plus gros employeur de titulaires d’un doctorat, suivie du secteur public. Or, la perception des employeurs à l’endroit de ces personnes diplômées demeure teintée d’un biais négatif quant à leur capacité à travailler en équipe avec des gens d’horizons diversifiés et à leur capacité d’adaptation, selon le rapport Formés pour réussir, du Conseil des académies canadiennes.

Les solutions à ces difficultés résident notamment dans une transformation de la culture universitaire où la structure des programmes de doctorat est modernisée afin de valoriser davantage la recherche collaborative et interdisciplinaire et de créer des partenariats avec les milieux externes. Développer des compétences comme la collaboration, apprendre à communiquer avec des spécialistes d’autres domaines, à prendre des décisions communes sont autant d’exemples de capacités qui peuvent – et doivent – être consolidées au cours des années d’études. Les programmes de développement professionnel contribuent également à la solution: ils permettent aux étudiants et étudiantes de prendre conscience de ces compétences transversales et de les mettre en valeur afin de se démarquer au-delà de leur expertise disciplinaire par la richesse et la transférabilité de leurs compétences acquises.

Une personne ayant développé son esprit de collaboration sera souvent perçue comme fiable, rassembleuse, consciente de ses forces et apte à déléguer de façon optimale. Elle saura également parvenir à des solutions innovantes avec la contribution de ses équipes, améliorant souvent de façon notable l’efficience du travail accompli, peu importe le domaine.

Parce qu’au final aucune réussite ne s’accomplit en solo. Apprendre à collaborer est le premier échelon du succès.

«Le travail d’équipe est le secret qui permet à des gens ordinaires d’obtenir des résultats extraordinaires», a dit Ifeanyi Enoch Onuoha.

En savoir plus

Pour approfondir les principes de la collaboration en milieu de travail avec Sophie Pétré:

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