COVID-19: les travaux menés à la Faculté de pharmacie

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  • Le 29 juin 2020

  • Dominique Nancy
Daniel Lévesque

Daniel Lévesque

En 5 secondes

Le vice-doyen aux études supérieures et à la recherche de la Faculté de pharmacie, Daniel Lévesque, brosse un tableau des travaux menés dans son unité pour contrer le coronavirus.

Il y a beaucoup d’effervescence à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, où plus d’une dizaine de chercheurs et chercheuses ont soumis des projets de recherche à divers organismes subventionnaires pour étudier le virus responsable de la COVID-19.

«La faculté fonctionne à plein régime afin de contrer le virus, affirme son vice-doyen aux études supérieures et à la recherche, Daniel Lévesque. Les projets de recherche concernent autant la recherche fondamentale que la recherche clinique et portent sur quatre des six thématiques prioritaires désignées par les grandes universités de recherche du Canada, à savoir 1) la mise au point et l’évaluation de thérapies ainsi que de traitements préventifs (vaccin), 2) l’évaluation et la mise à l’échelle des tests diagnostiques, 3) les technologies d’intervention et le contrôle des infections et, enfin, 4) l’évaluation des conséquences des mesures de santé publique.»

Quand la pandémie de coronavirus est survenue en mars dernier, les chercheurs et chercheuses de la Faculté de pharmacie se sont rapidement mobilisés pour proposer des projets de recherche novateurs en vue de s’attaquer aux immenses défis liés à la résolution de cette crise mondiale. «La faculté est extrêmement bien positionnée pour répondre rapidement à d’importantes questions en lien avec la COVID-19, signale M. Lévesque, qui se réjouit de l’esprit de collaboration et du soutien entre les chercheurs de son unité et aux échelles nationale et internationale. Il y a un désir d'aider la population à faire face à une période remplie de nouveaux défis et de trouver des solutions.»

Il a brossé un tableau des travaux en cours à la Faculté de pharmacie pour combler les innombrables besoins découlant du coronavirus et de la situation actuelle hors norme.

Huit projets novateurs

Le SRAS-CoV-2, responsable de la pandémie que nous traversons, est au cœur des activités de huit projets visant à mieux comprendre l’infection, concevoir des tests de dépistage, mettre au point de nouveaux traitements et évaluer les répercussions sociétales de la gestion de cette crise.

Projet de Marc Servant et de John Stagg

Les coronavirus à l’origine des épidémies de syndrome respiratoire aigu sévère (2003), de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (2012) et de COVID-19 sont des virus qui ont la capacité d’inhiber la réponse immunitaire de l’hôte. Les recherches effectuées par les professeurs Servant et Stagg ont pour but de comprendre ces phénomènes d’interférences virales et de proposer des interventions pharmacologiques et biologiques permettant de pousser le système immunitaire de l’hôte à rapidement reconnaître et détruire les cellules infectées de même que de neutraliser le virus (projet soumis aux Instituts de recherche en santé du Canada [IRSC]).

Projets de Xavier Banquy

Il y a deux projets en cours. Le premier consiste à valider un test de dépistage rapide du SRAS-CoV-2 pouvant être effectué au chevet du patient ou en dehors d’un milieu hospitalier afin de désengorger les laboratoires d’analyse et de diminuer le temps d’obtention du diagnostic (projet soumis au Fonds de recherche du Québec ‒ Santé [FRQS] et à l’Institut TransMedTech, de Polytechnique Montréal). Le deuxième projet vise à concevoir un test rapide pour le dépistage à la maison à partir d’un téléphone cellulaire. Le projet est mené avec un partenaire industriel, Plasmetrix (projet soumis au programme de subventions Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada relatives à la COVID-19).

Projet de Pierre-Marie David

«L'après-COVID-19 au CISSS de Laval: enjeux et pérennité d'une “gestion de crise” à partir d'une méthode mixte». L'objectif général du projet est de décrire et d’analyser la gestion de la pandémie de COVID-19 au sein du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval afin de mettre en lumière les enjeux sociaux, politiques et sanitaires que cette gestion implique et d’évaluer la pérennité des modifications de pratiques cliniques et organisationnelles au cœur de la gestion de crise au CISSS de Laval (projet soumis au FRQS).

Projet d’Amélie Marsot et de Daniel Thirion

Ce projet s’insère dans les études de recherche clinique CATCO et REMAP-CAP et a pour but d’évaluer la pharmacocinétique-pharmacodynamie des médicaments testés contre la COVID-19 dans les populations vulnérables. Les schémas posologiques de ces médicaments restent flous dans le contexte d’une infection virale aigüe mais également chez ces patients fragiles. Par cette étude, les chercheurs veulent réduire potentiellement le risque d'échec mais également la toxicité des traitements. De plus, cette méthodologie pourra être étendue à d’autres traitements à l’essai dans le cadre du «repositionnement» des médicaments (projet soumis au Canadian Frailty Network).

Projet de Sylvie Marleau et de Huy Ong

Cette recherche vise à tester, chez un modèle murin d’infection au SRAS-CoV-2, la capacité des ligands du récepteur CD36 à diminuer l’activité des cytokines, qui se manifestent par une réponse inflammatoire violente. Ce choc cytokinique est à l’origine de la défaillance respiratoire et du décès de patients gravement touchés par la COVID-19. Ce projet sera financé par le Réseau québécois de recherche sur les médicaments (RQRM) et réalisé conjointement avec des chercheurs de l’Université Laval.

Projet de Simon-Pierre Gravel

Le projet «Repositionnement du fumarate de diméthyle pour traiter la COVID-19: une molécule à double action au potentiel antiviral et anti-inflammatoire» vient de recevoir un financement du RQRM et sera réalisé en partenariat avec les chercheurs du laboratoire de confinement respiratoire NC3 du CHU de Québec-Université Laval.

Projet de John Stagg

L’équipe de John Stagg propose d’élaborer une thérapie à base de peptibodies pour le traitement de la COVID-19. Elle entend mettre au point des peptides thérapeutiques, c'est-à-dire des protéines de fusion peptide-fragment anticorps qui bloquent l'entrée cellulaire du SRAS-CoV-2.

Projet d’Anick Bérard

«Impacts de l’utilisation des médicaments contre la COVID-19 durant la grossesse et ses effets sur le nouveau-né». Il s’agit d’une étude de conception, menée avec les données de la Cohorte des grossesses du Québec (IRSC), sur les effets des lignes directrices de la santé publique et des politiques hospitalières en temps de COVID-19 sur la santé mentale et physique des femmes enceintes, des mères et des enfants partout au Canada et à l’étranger. Plus de 30 chercheurs en épidémiologie, psychologie, obstétrique et santé publique de toutes les provinces canadiennes ainsi que des États-Unis et de France collaborent à cette recherche dirigée par Anick Bérard. Plus de 5000 femmes enceintes et leurs enfants seront recrutés et suivis jusqu’à cinq ans après l’accouchement des mères (Canada, États-Unis, France) pour déterminer les conséquences des restrictions liées à la COVID-19 sur la santé des mères et des enfants.

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