Des universités engagées pour la paix et la sécurité

À la veille du prochain sommet du G7, qui se tiendra à Hiroshima en mai, les dirigeants d’universités membres de l’Alliance U7+ se sont donné rendez-vous à l’Université Keio, au Japon, pour des échanges sur les enjeux de paix et de sécurité à l’échelle mondiale.

Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, a participé à cette conférence et a fait partie de la délégation qui a rencontré le premier ministre japonais, Fumio Kishida, pour lui remettre la déclaration de l’Alliance U7+. Cette déclaration comporte des demandes auprès des dirigeants du G7 et des engagements des universités afin d’innover en matière de paix et de sécurité. «Les enjeux auxquels notre monde est confronté sont particulièrement complexes et, pour y répondre, nous devrons établir de nouveaux ponts entre les chercheurs, les décideurs et la société civile. Nous devons innover en matière de paix et de sécurité en mettant mieux à profit les avancées de la recherche dans ces domaines. Les universités membres de l’Alliance U7+ s’engagent à contribuer significativement à cet objectif», a déclaré le recteur.

La déclaration remise au premier ministre japonais demande aux leaders du G7 qu’ils s’engagent à soutenir les universités dans leur mission d’éducation et de recherche sur la paix et la sécurité, qu’ils diversifient les acteurs engagés dans les discussions menées aux échelons élevés sur les politiques de paix et de sécurité, qu’ils favorisent les échanges étudiants internationaux et qu’ils soutiennent la liberté académique et la liberté d’expression. Le premier ministre Kishida, qui présidera le prochain sommet du G7, a reçu très favorablement la déclaration qui lui a été présentée.

«La liberté d’expression et la liberté académique sont fondamentales pour la vitalité des débats dans nos sociétés, a ajouté Daniel Jutras. Leur inclusion dans la déclaration de l’Alliance remise aux leaders du G7 colore notre perspective, qui est résolument tournée vers le dialogue et le respect des personnes.»

Pour la professeure de droit Catherine Régis, qui prenait part à la rencontre à titre de sherpa de l’Université de Montréal auprès de l’Alliance, les universités sont en mesure d’exercer une influence positive sur les dirigeants politiques: «Les collaborations internationales constituent une force distinctive des universités qui est mise au service du bien commun. Les universités sont de formidables laboratoires d’innovation et nous croyons que des initiatives comme celle de l’Alliance U7+ peuvent permettre de mieux appuyer les décideurs par le partage des fruits de la recherche, qui incorpore de multiples regards, multidisciplinaires et internationaux.»

Le thème de la paix et de la sécurité s’est imposé cette année alors que les crises et les conflits armés sévissent dans plusieurs régions du monde et que, pour la première fois en une génération, la menace nucléaire resurgit. De plus, la violence envers les femmes, les filles, les personnes des communautés LGBTQ+ et les groupes marginalisés s’amplifie.

«La recherche menée dans le domaine de la paix et de la sécurité gagne à être plus largement partagée afin qu’elle puisse contribuer encore davantage aux débats publics et aux décisions politiques, a souligné Marie-Joelle Zahar, professeure au Département de science politique de l’UdeM, qui a apporté son expertise à la contribution de l’Université dans la préparation de la déclaration. Compte tenu de l’importance cruciale des enjeux traités, ce partage des connaissances est plus pressant que jamais.»