«Game jam» sur le langage, une journée marathon innovante à l’agora de Mila!

En 5 secondes

Une journée marathon en création de jeux vidéos a servi à l’avancement d’un projet de recherche pour le renforcement et la revitalisation de la langue innue.

Professeure au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal, Yvette Mollen, Innue de la Côte-Nord, enseigne sa langue maternelle aux étudiants et étudiantes de l’UdeM depuis plusieurs années. Dans le cadre de ses projets de recherche, elle a noué un partenariat avec l’Institut Tshakapesh, l'institut culturel de la nation innue, pour concevoir un jeu vidéo d'apprentissage de la langue innue pour les jeunes enfants des communautés.

Après avoir rencontré les enseignantes des écoles des communautés innues au préscolaire et celles en langue innue au primaire, recueilli leur adhésion, et reçu leurs propositions, un game jam a été organisé le 11 mars à l’agora de Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle.

Un game jam est une activité que connaissent bien les aficionados de l’industrie du jeu vidéo. Il s’agit d’une sorte de marathon de programmation où, en un temps limité, une fin de semaine par exemple, des équipes s’affrontent selon un thème déterminé pour créer un prototype de jeu.

Accompagnée de son équipe, de professeurs et de professeures de l’UdeM dans des disciplines allant de la linguistique à la psychopédagogie en passant par les technologies de l’information en éducation ainsi que de partenaires professionnels comme le studio Affordance et la Guilde du jeu vidéo du Québec de même que du centre d’innovation sociale et technosociale Inven_T de l’Université de Montréal, Yvette Mollen a lancé cette proposition sur le thème du langage ou comment se fait l’apprentissage d’une langue inconnue.

Des membres des communautés étudiante et professionnelle ont relevé ce défi avec brio. Chaque équipe était constituée de profils en design de jeu vidéo et en programmation venant de l’industrie, de l’UdeM, de Polytechnique Montréal et d’autres établissements de formation. Des mentors et mentores ont suivi les équipes durant toute cette journée et celles-ci ont présenté, en soirée, leurs projets devant un jury. Au total, une quarantaine de personnes étaient présentes.

Même si trois équipes ont remporté les votes du jury, toutes les propositions comportaient un aspect utile au projet de la professeure.

Cet évènement a été une occasion unique pour tous et toutes de mettre leur créativité et leurs compétences au service d’un projet dont la portée sociale contribuera à la construction d’une société plus inclusive et à la reconnaissance des langues et des cultures autochtones, qui, en raison de leur situation minoritaire, sont en danger selon l’UNESCO.

Soulignons que nous sommes dans la Décennie des langues autochtones et que le 31 mars marque depuis 1989 la Journée nationale des langues autochtones. On en compte 11 au Québec et 70 au Canada.

Le «game jam» sur le langage en photo
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