Diabète de type 2: un nouveau mécanisme de la maladie mis au jour

Les résultats de ces travaux montrent que le fait de cibler les sujets ayant un taux élevé de LDL en utilisant des interventions qui réduisent l'inflammation peut réduire l'incidence du diabète de type 2 ainsi que celle des maladies cardiovasculaires.

Les résultats de ces travaux montrent que le fait de cibler les sujets ayant un taux élevé de LDL en utilisant des interventions qui réduisent l'inflammation peut réduire l'incidence du diabète de type 2 ainsi que celle des maladies cardiovasculaires.

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Des scientifiques de l’IRCM et de l’UdeM ont découvert un nouveau mécanisme mettant en cause le mauvais cholestérol dans le diabète de type 2.

May Faraj

May Faraj

Crédit : Bonesso-Dumas

Publiés juste avant la Journée mondiale du diabète, des travaux de la Dre May Faraj, directrice de l'Unité de recherche sur la nutrition, les lipoprotéines et les maladies cardiométaboliques de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et professeure titulaire au Département de nutrition de l'Université de Montréal, mettent en lumière un nouveau mécanisme et un nouveau rôle pour les LDL – appelées communément mauvais cholestérol – dans le développement du diabète de type 2, les LDL étant déjà en cause dans les maladies cardiovasculaires chez l'humain.

Les résultats de ces travaux montrent que le fait de cibler les sujets ayant un taux élevé de LDL en utilisant des interventions qui réduisent l'inflammation peut réduire l'incidence du diabète de type 2 ainsi que celle des maladies cardiovasculaires, ce qui permet d’atteindre deux objectifs importants en une seule approche.

Toutes les trois minutes, un nouveau cas de diabète est diagnostiqué au Canada, principalement de type 2, une affection qui multiplie par deux à quatre le risque de maladie cardiovasculaire.

On sait qu'un nombre élevé de particules transportant le «mauvais cholestérol» dans le sang favorise l’apparition des maladies cardiovasculaires. Des données cliniques provenant du laboratoire de la Dre Faraj il y a 15 ans et confirmées par de grandes études épidémiologiques indiquent qu'un taux élevé de LDL accroît également le risque de souffrir de diabète de type 2 chez l'homme. Cependant, jusqu'à ce jour, les mécanismes liant les LDL au risque de diabète de type 2 étaient encore mal compris.

Participants au taux de mauvais cholestérol bas ou élévé

Pour explorer ces mécanismes, l'équipe de May Faraj a recruté 40 volontaires sains entre 2013 et 2019 pour une étude à l'IRCM combinant recherche clinique et recherche fondamentale. L'équipe a séparé les sujets en deux groupes, selon qu’ils avaient un taux faible ou un taux élevé de LDL. Les scientifiques ont caractérisé et comparé les réponses inflammatoires, le métabolisme des glucides et le métabolisme des graisses dans le tissu adipeux et dans le corps entier chez les participants des deux groupes. L’équipe a également isolé les LDL, le tissu adipeux et les cellules immunitaires des sujets et examiné les effets directs des LDL sur les réponses inflammatoires en culture.

Anomalies du métabolisme des glucides et des lipides

L'équipe de recherche a constaté que les sujets présentant un taux élevé de LDL ont des réponses inflammatoires plus importantes dans leur tissu adipeux que les sujets ayant un faible taux de LDL. Les réponses inflammatoires régulées dans le tissu adipeux des sujets présentant un taux élevé de LDL seulement étaient associées à des anomalies du métabolisme des glucides et des lipides dans leur tissu adipeux et dans leur corps. Au fil du temps, ces anomalies métaboliques sont connues pour favoriser l’apparition du diabète de type 2 si elles ne sont pas traitées. Enfin, en culture, l’équipe a pu reproduire l’action des LDL sur les réponses inflammatoires dans le tissu adipeux et les cellules immunitaires des sujets, en particulier lorsque les LDL ont été isolées chez des sujets présentant un nombre élevé de LDL.

À propos de cette étude

L’article «Native lowdensity lipoproteins are priming signals of the NLRP3 inflammasome/interleukin1β pathway in human adipose tissue and macrophages», par May Faraj et ses collègues, a été publié le 1er novembre 2023 dans Scientific Reports.

L’étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation canadienne pour l'innovation.

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