«Les chercheuses en BD»: pour des modèles plus diversifiés

L’exposition itinérante pourra être vue à l’UdeM jusqu’au 16 janvier.

L’exposition itinérante pourra être vue à l’UdeM jusqu’au 16 janvier.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Trois chercheuses de l’Université de Montréal sont en vedette dans l’exposition «Les chercheuses en BD», présentée au pavillon 3200, rue Jean-Brillant jusqu’au 16 janvier.

Crédit : Sophie Bédard

«Voir sa vie résumée en deux planches, c’était une expérience intéressante», dit la professeure de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal Fahima Nekka. Avec les professeures de l’UdeM Julie Hlavacek-Larrondo et Audrey Laventure, elle compte parmi les 21 chercheuses francophones dont le parcours et les travaux sont illustrés dans l’exposition Les chercheuses en BD. Leurs dossiers ont été retenus à l’issue de l’appel de candidatures lancé cet été.

Réalisée par le Consulat général de France à Québec et le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, en partenariat avec le Festival BD de Montréal, la seconde exposition Les chercheuses en BD est d’abord présentée au deuxième étage du pavillon 3200, rue Jean-Brillant, près de la Clinique juridique. Le vernissage a eu lieu le 4 décembre et l’exposition itinérante pourra être vue à l’UdeM jusqu’au 16 janvier.

Illustrer la science

Audrey Laventure

Audrey Laventure

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Cette exposition a pour objectif de valoriser le parcours et les métiers de femmes dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) engagées dans la collaboration scientifique franco-québécoise. «Ça fait partie de notre mission en tant que scientifiques de rendre accessible ce que nous faisons», croit Audrey Laventure, professeure au Département de chimie de l’Université.

Les chercheuses ont été jumelées à des artistes de France et du Québec sélectionnées par le Festival BD de Montréal. Après quelques rencontres et des échanges, les artistes ont pu illustrer le parcours personnel ou les recherches des professeures-chercheuses ou une combinaison des deux.

Cette collaboration a permis de mettre le neuvième art au service de la vulgarisation de la science. «Pour les jeunes, la BD, c’est une belle façon de découvrir la recherche et ses différents domaines», affirme Julie Hlavacek-Larrondo, qui enseigne au Département de physique de l'UdeM. Audrey Laventure acquiesce: «Je trouve que combiner l’art et son côté créatif avec le côté scientifique est une bonne idée et m’offrait la possibilité de vulgariser mes travaux.» La bande dessinée permet en effet d’enlever les barrières du texte et de rendre le contenu plus accessible.

Des modèles pour inspirer

Fahima Nekka

Fahima Nekka

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

«Je n’ai pas eu de modèle féminin durant mes études», se rappelle Fahima Nekka, qui a étudié en mathématiques fondamentales avant de se tourner vers la pharmacie. Et si les temps ont changé, les chercheuses constatent encore aujourd’hui le besoin de modèles pour les jeunes filles. «Cette expérience est l’occasion de donner un modèle aux femmes scientifiques en herbe et de leur montrer que leurs parcours n’ont pas besoin d’être linéaires», poursuit-elle.

«J’ai réalisé que j’avais été vraiment chanceuse d’avoir des modèles qui m’ont permis de découvrir la physique et de me sentir à ma place», confie quant à elle Julie Hlavacek-Larrondo, spécialisée dans l’astrophysique des trous noirs. Si sa mère l’a encouragée à poursuivre une carrière en science, elle constate tout de même que l’homme blanc en sarrau reste l’image du scientifique ancrée dans l’imaginaire. La professeure a d’ailleurs cofondé, avec d’autres collègues de l’UdeM, Parité sciences, qui entre autres forme le personnel du milieu de l’éducation en vue de favoriser la construction de l’identité scientifique des jeunes filles.

Plus grande diversité

Julie Hlavacek-Larrondo

Julie Hlavacek-Larrondo

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

«Avoir des modèles permet de se projeter; ça pourrait inciter certaines femmes hésitantes à se diriger vers des domaines scientifiques», remarque Fahima Nekka. Au-delà du genre, c’est un visage plus diversifié de la science qui doit être présenté: «Il faut que tout le monde puisse se reconnaître», résume Audrey Laventure, qui souhaite sortir la science des laboratoires.

Ainsi, il est important qu’une diversité de personnes travaille en science. «Les femmes constituent 50 % de la société. Elles font de la science de façon différente et l’on a besoin de ces différences. C’est ce qui fait la richesse de la science», souligne Fahima Nekka. «C’est une question de justice sociale, déclare Julie Hlavacek-Larrondo. Les filles ne sont pas en science parce qu’il y a des barrières, qu’il faut par ailleurs abolir», conclut-elle.

  • De gauche à droite: Valérie Amiraux, vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux; Janice Bailey, directrice scientifique des Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies; Éric Lamouroux, consul général de France à Québec; Julie Hlavacek-Larrondo, professeure au Département de physique de l’UdeM et Mélanie La Roche, directrice générale du Festival BD Montréal.

    De gauche à droite: Valérie Amiraux, vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux; Janice Bailey, directrice scientifique des Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies; Éric Lamouroux, consul général de France à Québec; Julie Hlavacek-Larrondo, professeure au Département de physique de l’UdeM et Mélanie La Roche, directrice générale du Festival BD Montréal.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal