Un regard actuel sur «La flûte enchantée», de Mozart

Gabriela Hébert, étudiante au baccalauréat en musiques numériques à la Faculté de musique de l’UdeM, a conçu les décors composés d’images et de projections vidéos qui accompagneront les interprètes les 29 février et 2 mars.

Gabriela Hébert, étudiante au baccalauréat en musiques numériques à la Faculté de musique de l’UdeM, a conçu les décors composés d’images et de projections vidéos qui accompagneront les interprètes les 29 février et 2 mars.

Crédit : Dominick Gravel

En 5 secondes

Les 29 février et 2 mars, l’Atelier d’opéra et l’OUM présentent «La flûte enchantée», de Mozart, dans une mise en scène de Patrick R. Lacharité avec les images et projections de Gabriela Hébert.

Patrick R. Lacharité

Patrick R. Lacharité

Crédit : Julie Artacho

La flûte enchantée, de Wolfgang Amadeus Mozart, c’est l’histoire du prince Tamino qui est chargé par la Reine de la nuit de délivrer sa fille Pamina de la prison du mage Sarastro, présenté comme un tyran. Pour accomplir sa mission jalonnée d’épreuves, Tamino reçoit une flûte enchantée et est accompagné de Papageno, un oiseleur bouffon au grand cœur doté d’un carillon magique.

Avec son mélange de féérie, d’ésotérisme et de situations cocasses, la dernière œuvre de Mozart a été considérée comme une merveille en Allemagne dès sa création, en 1791. Pour lui donner vie à travers un nouveau regard, l’Atelier d’opéra et l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM) avaient envie de travailler à la mise en scène avec quelqu’un de jeune qui posséderait une expérience de la vidéo. C’est Patrick R. Lacharité, cofondateur et codirecteur de La fratrie (Mononucléose, Nous serons éternels), qui a relevé le défi avec Gabriela Hébert, étudiante au baccalauréat en musiques numériques à la Faculté de musique de l’UdeM. La jeune femme a conçu les décors composés d’images et de projections vidéos qui accompagneront les interprètes les 29 février et 2 mars.

Un opéra théâtral

Même s’il vient du monde du théâtre, Patrick R. Lacharité connaissait La flûte enchantée lorsque l’Atelier d’opéra et l’OUM l’ont sollicité pour la mettre en scène. «C’est l’une des œuvres les plus célèbres de Mozart et il y a des choses qui se rapprochent du théâtre dans l’opéra, par exemple dans la direction d’acteurs et la mise en espace. La flûte enchantée est très théâtrale et, si je ne me trompe pas, c’est l’un des opéras de Mozart qui a le plus de dialogues», explique celui qui a effectué quelques coupures dans le texte.

Ces coupures ont permis de produire un spectacle d’environ deux heures et demie et d’adapter certains dialogues aux valeurs de notre époque. «Je pense entre autres au personnage de Monostatos, un esclave qui était joué par un Noir. Il y a un air où il chante la laideur de sa peau, ce qui n’a plus sa place sur scène aujourd’hui, affirme Patrick R. Lacharité, qui estime avoir gardé l’essence de l’opéra. On reconnaît bien les personnages et la musique est jouée en intégralité par l’OUM, qui est dirigé par le chef d’orchestre Jean-François Rivest. Tous les repères de La flûte enchantée sont là, mais avec une petite touche contemporaine.»

La magie de la vidéo

Gabriela Hébert

Gabriela Hébert

Crédit : Courtoisie

Cette modernité se voit également dans les décors constitués d’images et de projections vidéos. «Dans La flûte enchantée, il y a beaucoup de lieux différents, les personnages évoluent, ils traversent des épreuves, du feu, des tempêtes, et la vidéo nous fait voyager plus facilement», indique le metteur en scène, qui a travaillé avec Gabriela Hébert pour la conception des décors. «Quand l’opéra commence, Tamino est poursuivi par un serpent géant. J‘ai demandé à Gabriela qu’on le sente sans la projection d’un serpent sur les écrans. Je voulais une approche plus métaphorique, plus poétique», dit-il pour donner un aperçu de la facture visuelle du spectacle.

L’étudiante de la Faculté de musique de l’UdeM a fait la connaissance de Patrick R. Lacharité à travers ce projet. «On s’entend super bien. Nos démarches sont différentes, mais on voulait tous les deux apporter de la modernité à l’œuvre de Mozart», mentionne-t-elle. Gabriela Hébert ajoute que son principal défi était de représenter en images des lieux décrits de façon détaillée dans l’opéra. «C’était un énorme travail de précision, mais ce n’était pas difficile parce que j’étais très inspirée», souligne l’étudiante et artiste multidisciplinaire qui a à son actif des collaborations avec le Musée national d’art de Roumanie, Tangente et la Société des arts technologiques.

D’ailleurs, c’est en voyant les interprètes de la production en répétition, aussi étudiantes et étudiants de la Faculté de musique de l’Université, qu’elle a été le plus inspirée. «Je trouvais important d’assister aux répétitions, surtout quand les solistes font des enchaînements, parce que ça aide dans le travail collaboratif. Quand on rencontre les interprètes, on établit un lien qui se voit dans le produit fini», soutient celle qui contrôlera les images et projections vidéos en temps réel. Cette décision a été prise pour qu’il n’y ait pas de décalage entre le visuel et la musique jouée par l’OUM. «Mon travail est métrique, alors qu’en musique il y a des points d’orgue qui peuvent durer plus ou moins longtemps», observe-t-elle. Elle assurera ainsi la symbiose entre le visuel et la musique. «Je ne veux pas imposer quelque chose au public, mais j’espère lui faire oublier la salle pour un moment et le plonger dans un monde complètement imaginaire», conclut-elle.

  • Crédit : Dominick Gravel

Informations pratiques

La flûte enchantée, de Mozart, sera présentée le jeudi 29 février et le samedi 2 mars à 19 h 30 à la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.

Billets: 45 $ (public) et 25 $ (tarif étudiant).

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