Malik Chaker-Margot: un biologiste structural à l’assaut des molécules

Malik Chaker-Margot

Malik Chaker-Margot

Crédit : Photo de courtoisie

En 5 secondes

Mordu de science et excellent vulgarisateur, Malik Chaker-Margot revient dans son «alma mater» pour enseigner au Département de biochimie et médecine moléculaire.

En lisant le résumé de ses champs d’intérêt et de ses compétences, on découvre que Malik Chaker-Margot parle plusieurs langues. Outre le français et l’anglais, il connaît l’espagnol, l’italien, l’allemand et apprend le japonais.

Mais le langage que le nouveau professeur adjoint maîtrise le mieux demeure celui de la biologie structurale au vocabulaire complexe: cryomicroscopie électronique, cristallographie, signalisation cellulaire, acides nucléiques, structure des RNP, petites GTPases…

Des mots qui, à travers ses explications, prennent toute leur signification. «La biologie structurale permet de voir les interactions moléculaires à très petite échelle au moyen d’une technique physique, que ce soit la microscopie électronique ou la cristallographie. Comme je suis visuel – j’ai besoin de voir pour comprendre –, cette discipline m’a attiré», dit-il.

C’est à l’occasion d’un stage sous la supervision du professeur James G. Omichinski, effectué au cours de son baccalauréat en biochimie et médecine moléculaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, en 2012, que l’étudiant va découvrir l’univers de la biologie structurale.

Une passion était née.

Microscopie électronique et signalisation cellulaire

Son diplôme de baccalauréat, cheminement honor, en poche, Malik Chaker-Margot part étudier à New York, à l’Université Rockefeller, reconnue pour son programme de doctorat en biochimie. «J’arrivais à un moment charnière dans l’histoire de la biologie structurale. La microscopie électronique vivait une véritable révolution de la résolution», relate le scientifique. Désormais, il était possible de voir les molécules du vivant avec une extrême précision, ce qui l’a incité à se spécialiser en microscopie électronique et à travailler sur l’assemblage du ribosome.  

Il pousse ses recherches plus loin encore au Biozentrum de l’Université de Bâle, en Suisse, en se penchant sur la signalisation cellulaire. «Les cellules perçoivent leur environnement – quantité de nutriments disponibles, quantité d’oxygène, facteurs de croissance – et se communiquent cette information. La signalisation permet de traiter cette information pour changer le comportement de la cellule et agir sur la division cellulaire», explique Malik Chaker-Margot.

Ce qui le fascine dans ce volet de la recherche fondamentale? Les nouvelles approches thérapeutiques qu’il laisse entrevoir, répond-il. «Plusieurs protéines en jeu dans la signalisation sont surexprimées ou mutées dans différents cancers. C’est en comprenant le fonctionnement des protéines qu’on arrive à les manipuler et à mettre au point de nouveaux traitements», indique le chercheur.

Du laboratoire à la classe

Malik Chaker-Margot donnera son premier cours magistral à l’automne. Entre l’enseignement, la recherche, la supervision de stages, les demandes de financement et le recrutement d’étudiantes et d'étudiants pour son laboratoire, le nouveau professeur adjoint n’aura certes pas le temps de s’ennuyer. «L’enseignement demande énormément de préparation. Transmettre ses connaissances exige qu’on maîtrise la matière, mentionne-t-il. C’est très enrichissant et gratifiant.»

Outre ses mentors James G. Omichinski (UdeM), Sebastian Klinge (Université Rockefeller) et Timm Maier (Université de Bâle), il compte s’inspirer de Normand Brisson, professeur au Département de biochimie et médecine moléculaire de l’Université de Montréal, aujourd’hui à la retraite, dont il occupe l’ancien bureau. «C’était un pédagogue absolument incroyable qui passait beaucoup de temps à discuter en classe et à poser des questions. Cette approche demande du flair et une bonne maîtrise des savoirs», dit-il. Voilà un autre langage que le polyglotte compte ajouter à son registre!