Alexandre Castonguay: optimiser la qualité des soins

Le bonheur. Voilà ce qu’Alexandre Castonguay, nouvellement professeur à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, voulait étudier lorsqu’il a commencé son parcours scolaire.

Avec les années, cette idée s’est raffinée pour aboutir à la santé. «Je me suis dit que, si j’étudiais dans un domaine lié à la santé, je contribuerais d’une façon ou d’une autre à améliorer la condition humaine et à réduire la détresse des gens qui vivent avec des conditions particulières», explique le professeur, le regard lumineux.

Habité par cette conviction, il entreprend d’abord un baccalauréat en psychologie à l’UdeM, puis un doctorat dans la même discipline à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il s’intéresse alors aux facteurs motivationnels qui influencent la pratique de l’activité physique chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

Il transporte ensuite sa fibre altruiste dans un stage postdoctoral en sciences infirmières à l’UQTR, où il conçoit des outils mobiles pour aider les étudiants et les femmes qui souffrent de diabète de grossesse à adopter et conserver de saines habitudes de vie. Puis, il obtient un poste à l’Institut national de santé publique du Québec pour travailler sur la santé cognitive et le vieillissement dans une perspective de prévention.

Finalement, il effectue un second stage postdoctoral, cette fois-ci auprès du réputé professeur Guy Paré, titulaire de la Chaire de recherche en santé connectée de HEC Montréal. Cette expérience lui permet alors de nouer des relations avec de multiples chercheurs de renom tout en mettant à profit l’ensemble de ses connaissances et axes d’intervention. «Guy Paré m’a permis d’éclore comme chercheur», dit-il, reconnaissant du rôle central que M. Paré a joué dans son développement professionnel.

S’assemblent alors tous les morceaux de son casse-tête: son besoin d’être utile à la société, son intérêt pour les technologies et son désir de contribuer à la santé et au bien-être de la population.

En route vers la santé numérique

Alexandre Castonguay se présente aujourd’hui comme fier contributeur à la mise en valeur de la santé numérique à la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM. Il s’intéresse au rôle des technologies numériques, dont la télémédecine, les portails destinés aux patients, la robotique et l’intelligence artificielle dans l’optimisation de la qualité, de la continuité et de l’efficacité des soins de santé.

«En plus de mon souci pour la qualité de vie des gens, je déteste le gaspillage. Et les outils numériques permettent d’optimiser les ressources. Les soins infirmiers sont un milieu où les gains à faire sont immenses, surtout dans un contexte où la population est vieillissante et où les besoins en soins à domicile sont de plus en plus grands. Le personnel infirmier est appelé à consacrer énormément de temps et d’énergie à ses déplacements et à des tâches administratives ou liées à la documentation, aux dépens du temps passé avec les patients», mentionne-t-il.

À ce chapitre, M. Castonguay rappelle que les technologies de l’information offrent plusieurs solutions innovantes qui sont maintenant devenues des outils essentiels pour gérer les rendez-vous et la médication des patients comme les déplacements du personnel. C’est donc l’accessibilité et la qualité des soins qui s’en voient améliorées, tout comme le bien-être du personnel, dont les tâches plus machinales sont réalisées par des systèmes automatisés.

«La santé numérique n’est pas seulement importante, elle est nécessaire, indique-t-il. Le milieu de la santé est déjà fortement influencé par les technologies de l’information et continuera de l’être. C’est réaliser un rêve que d’avoir la possibilité d’y préparer les étudiantes et les étudiants en sciences infirmières.»

C’est d’ailleurs un des mandats que s’est donnés Alexandre Castonguay dans son nouveau rôle de professeur: canaliser ses engagements en recherche, en enseignement et à l’échelle facultaire pour préparer la population étudiante à la révolution numérique en santé, mais également inspirer la relève infirmière d’aujourd’hui et de demain.