Accessibilité universelle: vers un parcours sans obstacles

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La Direction des immeubles pilote une série de projets visant à offrir aux personnes à mobilité réduite un parcours sans obstacles dans certains bâtiments du campus de la montagne.

Se déplacer sur les campus de l’Université de Montréal n’est pas toujours facile, à fortiori quand on est en situation de handicap. Construit sur l’un des flancs du mont Royal, le bien nommé campus de la montagne représente à lui seul un défi à la mobilité. Et l’âge de son parc immobilier ne simplifie pas les choses. Plusieurs bâtiments ont été construits à une époque où l’accessibilité n’était pas une des premières préoccupations. Et même s’ils sont temporaires, les importants chantiers de réfection au campus principal (voir l’article «Le réaménagement des pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin au service de la mobilité» ) compliqueront encore davantage les déplacements dans les années à venir.

Pour les 217 étudiants et étudiantes de l’UdeM qui ont déclaré cette année avoir une déficience motrice ou visuelle, se rendre à un cours peut parfois prendre des allures de course à obstacles. C’est précisément pour leur faciliter les choses que la Direction des immeubles (DI) s’est lancée l’an dernier dans une série de projets visant à fluidifier les déplacements sur le campus de la montagne. Objectif: proposer un «parcours sans obstacles» à toute personne – étudiante ou employée – aux prises avec des contraintes de mobilité. Un objectif qui s’inscrit dans le plan d’action général de l’UdeM en matière d’équité, de diversité et d’inclusion.


Portes ouvertes

Réduire ou éliminer les entraves à la circulation sur les campus de l’UdeM représente une tâche considérable. La priorité a été donnée aux pavillons les plus fréquentés du campus principal, soit Roger-Gaudry et 3200, rue Jean-Brillant (qui abrite plusieurs amphithéâtres) et les connexes, Marguerite-D’Youville et Liliane-de-Stewart, ainsi qu’à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines en mettant l’accent sur l’ouverture des portes.

D'ici 2024, l’Université installera dans ces bâtiments près d’une trentaine d’ouvre-portes automatiques et de retenues magnétiques qui permettent de laisser les portes coupe-feu ouvertes en tout temps et les ferment sitôt que l’alarme-incendie se déclenche.

«Nous nous sommes concentrés sur des améliorations qui pouvaient être réalisées à brève échéance et dont les effets se feront sentir rapidement sur la circulation des personnes à mobilité réduite, dit le directeur des services à la communauté de la DI, Sébastien Richer. Une personne en fauteuil roulant qui souhaite se rendre, par exemple, de l’entrée du pavillon 3200, rue Jean-Brillant à l’un des auditoriums pour assister à son cours doit ouvrir deux lourdes portes coupe-feu en plus de celle de l’auditorium en bois massif, sans compter les difficultés pour accéder à des toilettes!»

Sébastien Richer a fait de l’accessibilité universelle une mission personnelle. Sensible à la réalité que vivent les personnes à mobilité réduite – il s’est lui-même déplacé en 2021 en fauteuil roulant sur le campus de la montagne –, il rencontre régulièrement le Groupe de travail sur les personnes en situation de handicap et veille à évaluer ce qui nuit à une circulation fluide afin de répondre aussi bien que possible aux besoins de la communauté.

Selon lui, l’installation d’ouvre-portes automatiques est loin d’être simple et présente des défis logistiques qu’on sous-estime souvent. Elle requiert la mise en place du mécanisme, des boutons poussoirs sur les murs de chaque côté de la porte, une électrification de l’ensemble, sans oublier la gestion des «surprises» liées aux structures des anciens bâtiments. Mais les avantages pour les personnes à mobilité réduite sont indéniables, non seulement en termes de temps, mais aussi sur le plan de la sécurité.

Salles de toilettes et signalisation

D’autres projets sont en cours afin d’améliorer l'accessibilité aux installations du campus principal, dont l’accès aux salles de toilettes, qui sera rehaussé dans certains bâtiments par des ouvre-portes automatiques et des barres de soutien, l’ajustement en hauteur de certains lavabos adaptés, etc. Le principal défi est de composer avec les limites qu’imposent les structures des bâtiments anciens, notamment l’étroitesse des lieux.

La signalisation de certains bâtiments sera également revue d’ici la prochaine année pour faciliter la vie sur le campus des personnes qui ont des déficiences visuelles. On compte rafraîchir les affiches de débarcadères à l’extérieur de certains pavillons, installer un affichage en braille des numéros d’étage dans les cages d’escalier et apposer des bandes de couleur contrastante pour marquer les volées d’escalier.

Au-delà des normes du bâtiment

Sébastien Richer souligne que, dès qu’il est question d’accessibilité, non seulement l’UdeM respecte les normes du code du bâtiment, mais elle essaie, si possible, de les dépasser dans les projets de rénovation. Un chapitre complet sera d’ailleurs consacré à l’accessibilité universelle dans un guide, en préparation, conçu pour offrir des lignes directrices aux professionnels engagés dans les projets de rénovation et de réaménagement de l’Université, et ce, dès la conception des projets. Le guide proposera une série de balises normatives sur des questions aussi variées que les contrastes de couleur pour mieux distinguer les murs et les planchers, les revêtements de plancher qui diminuent la réverbération du son ou encore l’aménagement de salles de toilettes adaptées à tout type de fauteuil roulant.

«On part de loin! lance Sébastien Richer. On travaille sur des bâtiments qui existent depuis plus de 50 ans et des normes de construction en pleine évolution en termes d'accessibilité universelle. C’est un changement de mentalité qui s’opère et il demande du temps.»

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