Émilie Dufour: améliorer les soins infirmiers de première ligne

Émilie Dufour

Émilie Dufour

Crédit : Courtoisie

En 5 secondes

Originaire de Rimouski, Émilie Dufour vient d’obtenir son doctorat en sciences infirmières à l’Université de Montréal.

Émilie Dufour a toujours aimé l’école. Sans être première de classe, elle avait de bonnes notes tout en s’adonnant à différentes activités parascolaires, comme la natation, le soccer ainsi que la musique et le théâtre. Ses matières préférées étaient le français et l’anglais – et surtout l’écriture – et les sciences dans une moindre mesure.

Mais lorsque vient le temps de choisir un champ d’études au cégep, elle n’a aucune hésitation: elle opte pour les soins infirmiers.

«Dans ma famille, ma mère est infirmière, mon père est dentiste et ma sœur est aussi dans le domaine de la santé et les discussions familiales m’ont fait prendre conscience que je désirais veiller sur la santé des gens», raconte Émilie Dufour.

De clinicienne à chercheuse

Après avoir amorcé ses études collégiales à Rimouski, elle s’inscrit au cégep Édouard-Montpetit en 2008 et obtient son diplôme en 2010 qui la mène à un baccalauréat au campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke.

En 2012, une fois diplômée, le CLSC des Seigneuries du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est l’embauche comme infirmière en clinique communautaire.

«J’y ai travaillé pendant trois ans et, outre l’expérience et les connaissances que j’y ai acquises, j’ai nourri le souhait de m’orienter vers la gestion et l’organisation des soins, dit-elle. J’ai constaté que, si les infirmières disposaient d’une grande autonomie en matière de priorisation des soins, elles étaient peu engagées dans l’organisation des soins.»

Elle décide d’entreprendre une maîtrise en sciences infirmières à l’Université de Montréal, avec l’idée de revenir en clinique par la suite.

«En discutant avec mon directeur de mémoire, Arnaud Duhoux, j’ai réalisé qu’il y avait un manque de données sur les pratiques infirmières et, au cours de mes travaux de recherche réalisés de 2015 à 2017, j’ai élaboré des indicateurs de performance spécifiques en soins infirmiers de première ligne», explique Émilie Dufour.

Sitôt sa maîtrise en poche, elle entame un doctorat en vue d’intégrer ces indicateurs en milieu clinique pour alimenter une pratique réflexive chez les praticiennes et praticiens. Elle s’aperçoit – non sans avoir dû soumettre un nouveau protocole de recherche en raison de la pandémie – que le suivi en milieu clinique est déficient et elle s’intéresse alors à la façon dont le personnel infirmier reçoit l’information sur ces indicateurs de performance.

«Je me suis rendu compte que la perception du personnel vis-à-vis des indicateurs était négative – voire punitive –, tandis que mon but était de leur permettre d’améliorer leur capacité d’agir», soulève-t-elle.

Plutôt que de mesurer des indicateurs individuels, Émilie Dufour décide de les transformer en indicateurs d’équipe, avec des objectifs collectifs. Sur le terrain, ces outils sont alors mieux perçus.

Vers une carrière en enseignement

Ayant eu un coup de cœur pour la recherche dès sa maîtrise, Émilie Dufour envisage désormais une carrière de professeure au lieu de retourner en clinique.

Elle effectue actuellement un postdoctorat à l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, où elle expérimente une approche interdisciplinaire au sein d’une équipe en médecine familiale.

«J’ai choisi cette université, car ma superviseuse travaille en soins de première ligne, ce qui me permet de voir les possibilités de collaboration de recherche indépendante tout en visant une carrière qui me permettra d’enseigner et de faire de la recherche», conclut Émilie Dufour.

Entretemps, elle cultive son autre passion, soit celle d’écrire. Elle a récemment commencé à rédiger des pièces de théâtre et elle songe à utiliser les textes qu’elle a composés depuis l’adolescence afin de publier, un jour, un roman!

Dans la meme serie

Collation des grades 2023