Un encadrement de qualité aux cycles supérieurs, un défi à relever qui s’apprend!

DL: De façon succincte, l’encadrement aux cycles supérieurs consiste à former une alliance entre l’étudiante ou l’étudiant et les personnes engagées dans sa formation, dont minimalement la directrice ou le directeur de recherche. L’encadrement vise principalement à accompagner. On accompagne afin de développer l’autonomie scientifique, l’esprit critique et la capacité de synthèse, favoriser la maîtrise des approches méthodologiques et améliorer les compétences en communication orale et écrite. L’encadrement doit également inclure la planification du soutien financier et permettre une réflexion sur la carrière professionnelle. Enfin, l’encadrement doit offrir un soutien scientifique, personnel et administratif.

DL: La qualité de l’encadrement aux cycles supérieurs a un effet considérable sur la réussite des études qui y sont faites, d’où l’importance d’assumer cette tâche avec sérieux et professionnalisme. Un encadrement de qualité peut aussi avoir une influence significative sur la qualité des travaux de l’étudiante ou de l’étudiant. Les universités, dont l’UdeM, font face à des enjeux majeurs concernant les taux élevés d’abandon et la durée des études, qui excède le temps prévu. Les facteurs contribuant à ces situations sont multiples. Parmi les solutions possibles figurent un meilleur suivi et un encadrement efficace et de qualité. Selon moi, il y a urgence d’agir si nous voulons maintenir notre compétitivité en recherche et améliorer l’expérience étudiante.

EC: Selon les observations de Richard Prégent, qui a écrit plusieurs livres sur la pédagogie, la directrice ou le directeur de recherche idéal devrait «guider de façon compétente, établir des engagements mutuels explicites; manifester un intérêt véritable pour la personne étudiante et son sujet, offrir une disponibilité régulière et exclusive, faire preuve de réalisme, soutenir et encourager, réagir avec rapidité, communiquer de façon claire et saine; favoriser une relation interpersonnelle agréable, sûre et détendue et enfin, écouter, questionner, expliquer, rétroagir, et ce, sur une base régulière».

DL: Il est crucial que toutes les parties se sentent à l’aise. Le lien de confiance est très important entre les directrices et directeurs de recherche et leurs étudiantes ou étudiants aux cycles supérieurs. Il est essentiel d’entretenir ce lien tout au long de la formation. Il faut être à l’écoute et mettre en place des conditions d’échanges qui procureront un sentiment de sécurité, sans notion de performance. Il faut poser des questions ouvertes.

EC: La création d’un sentiment d’appartenance au groupe de recherche, par exemple, a un effet sur la persévérance. De plus, des séances de rédaction avec d’autres étudiantes ou étudiants peuvent être un levier motivationnel et briser l’isolement souvent vécu aux cycles supérieurs. Également, rappeler les raisons pour lesquelles les projets d’études ont été entrepris agit sur la motivation. Enfin, fournir de façon régulière de la rétroaction qualitative, avec explications, à partir de critères et d’indicateurs, est une bonne façon de maintenir l’engagement étudiant.