Apprendre en concevant un jeu vidéo
- UdeMNouvelles
Le 3 mai 2024
- Catherine Couturier
Environ 80 étudiants de cégep et d’université ont participé à un «game jam» à saveur éducative à l’Université de Montréal du 22 au 24 mars.
Des étudiants et étudiantes de partout au Québec se sont déplacés au pavillon Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour plancher pendant 48 heures sur un jeu vidéo éducatif. «On a cherché les talents en informatique, en arts et en science dans les cégeps et les universités», dit Neerusha Gokool, professeure à la Faculté des sciences l’éducation de l'UdeM. Celle qui s’intéresse à l’apprentissage par les jeux vidéos a organisé l’activité UDEM Game Jam grâce à une subvention de NovaScience.
Les équipes participantes devaient concevoir un jeu vidéo autour d’une discipline de leur choix (biologie, chimie ou physique) qui motiverait et engagerait les étudiants du collégial. «Les concepts en science sont abstraits et les stratégies d’apprentissage et les méthodes d’enseignement ne sont pas toujours inclusives. Le recours à des jeux vidéos entraîne une augmentation de la motivation et de l’engagement, notamment chez ceux et celles qui ont des troubles d’apprentissage», explique la professeure.
Les étudiants étaient accompagnés durant ces deux jours de conception par trois professeurs de cégep qui agissaient comme jury à la fin de l’activité, tenue du 22 au 24 mars. «Au cours de la première soirée, les professeurs nous ont aidés à nous familiariser avec les contenus», raconte Marina Beaulieu, étudiante en orthopédagogie à l’UdeM et membre de l’équipe gagnante pour la thématique de la biologie.
Transformer l’enseignement
Arrivée à l’Université de Montréal il y a deux ans, Neerusha Gokool a d’abord été professeure de biologie et technopédagogue au Cégep Vanier. Déjà elle innove dans sa pratique et obtient des subventions de recherche. «Je voulais apporter ma contribution en faisant évoluer la façon dont on enseigne dans le milieu collégial», observe-t-elle. Elle avait constaté plusieurs échecs en science, mais également le nombre encore trop peu élevé de jeunes filles dans les disciplines scientifiques. Aujourd’hui, ses thématiques de recherche tournent autour de la gestion de classe, de l’avancement du numérique et de la diversité.
Remarquant le peu d’évènements liés au jeu vidéo dans une perspective d’éducation, Neerusha Gokool a voulu offrir une occasion à des étudiants du postsecondaire de se dépasser. «C’est important de donner à nos jeunes la possibilité de développer leurs talents non seulement à travers leurs études, mais aussi dans des activités parascolaires», souligne-t-elle. L’activité aura été une occasion d’apprentissage grâce à la collaboration et à la mobilisation de compétences transversales. «J’ai trouvé ça pertinent et je crois qu’il serait intéressant d’intégrer le game jam dans les cours de didactique», croit Marina Beaulieu.
Les participants et participantes continueront par ailleurs à travailler sur leurs jeux. Savoir que ceux-ci pourront servir était d’ailleurs un élément très motivant, affirme Marina Beaulieu. Les jeux vidéos pourront être utilisés en cours et même au-delà. «On veut vraiment transformer les milieux et répondre aux besoins des enseignants et des étudiants», souhaite Neerusha Gokool.