Des étudiants de l’UdeM, de Polytechnique Montréal et de HEC Montréal remportent un concours aux Pays-Bas

  • Forum
  • Le 24 septembre 2019

  • Martin LaSalle
L’équipe de BiosensUM qui a remporté l’un des grands prix remis à l’occasion de la compétition médicale SensUs, aux Pays-Bas: Zoubaire Moustaine (maîtrise en génie biomédical à Polytechnique Montréal), Myriam Cliche (baccalauréat en génie biomédical à Polytechnique Montréal), Jean-Antoine Gauthier-Cyr (baccalauréat et maîtrise intégrée en génie chimique à Polytechnique Montréal), Elizabeth Maurice-Elder (maîtrise en biochimie à l'UdeM), Malek Belhadj (baccalauréat en biochimie à l'UdeM), le capitaine de l’équipe Frédéric Fournelle (maîtrise en chimie à l'UdeM), Clara Garnier-Barsenti (baccalauréat en biochimie à l'UdeM), Javier Guerrero (maîtrise en chimie à l'UdeM), Jérémie Gagnon (maîtrise en finance à HEC Montréal), Antoine Daigneault-Demers (baccalauréat en génie logiciel à Polytechnique Montréal) et Antoine Nkaye (baccalauréat en comptabilité à HEC Montréal). Ne figure pas sur la photo: Selma Salik (doctorat de premier cycle en médecine à l'UdeM).

L’équipe de BiosensUM qui a remporté l’un des grands prix remis à l’occasion de la compétition médicale SensUs, aux Pays-Bas: Zoubaire Moustaine (maîtrise en génie biomédical à Polytechnique Montréal), Myriam Cliche (baccalauréat en génie biomédical à Polytechnique Montréal), Jean-Antoine Gauthier-Cyr (baccalauréat et maîtrise intégrée en génie chimique à Polytechnique Montréal), Elizabeth Maurice-Elder (maîtrise en biochimie à l'UdeM), Malek Belhadj (baccalauréat en biochimie à l'UdeM), le capitaine de l’équipe Frédéric Fournelle (maîtrise en chimie à l'UdeM), Clara Garnier-Barsenti (baccalauréat en biochimie à l'UdeM), Javier Guerrero (maîtrise en chimie à l'UdeM), Jérémie Gagnon (maîtrise en finance à HEC Montréal), Antoine Daigneault-Demers (baccalauréat en génie logiciel à Polytechnique Montréal) et Antoine Nkaye (baccalauréat en comptabilité à HEC Montréal). Ne figure pas sur la photo: Selma Salik (doctorat de premier cycle en médecine à l'UdeM).

Crédit : Bart van Overbeeke

En 5 secondes

La créativité et l’inventivité d’une équipe de 12 étudiants de l’Université de Montréal ont été primées à l’occasion de la compétition médicale SensUs, tenue à la fin août à Eindhoven, aux Pays-Bas.

Parce qu’ils sont parvenus à inventer une application et un instrument permettant de détecter la concentration sanguine d’un médicament pour traiter l’arthrite rhumatoïde, des étudiants et étudiantes de l’Université de Montréal, de Polytechnique Montréal et de HEC Montréal ont remporté le grand prix dans la catégorie Créativité de la compétition médicale internationale SensUs.

Organisée depuis 2016 par l’Université de technologie d’Eindhoven, aux Pays-Bas, la compétition réunissait cette année 160 étudiants répartis en 14 équipes qui représentaient le Canada, les États-Unis, la Chine, l’Égypte et 10 pays d’Europe.

L’équipe canadienne, nommée BiosensUM, était composée de Zoubaire Moustaine, Myriam Cliche, Jean-Antoine Gauthier-Cyr, Elizabeth Maurice-Elder, Malek Belhadj, Frédéric Fournelle, Clara Garnier-Barsenti, Javier Guerrero, Jérémie Gagnon, Antoine Daigneault-Demers, Antoine Nkaye et Selma Salik.

Son défi consistait à déceler, en moins de cinq minutes et à partir d’une gouttelette de plasma, une protéine contenue dans le médicament Humira, utilisé pour traiter l’arthrite rhumatoïde.

Pourquoi ce défi?

«Ce médicament est un immunosuppresseur qui peut diminuer la douleur, mais qui peut aussi entraîner des effets indésirables, donc son dosage doit être déterminé méticuleusement, indique Frédéric Fournelle, étudiant à la maîtrise en chimie à l’UdeM. Le monitorage de ce médicament est d’autant plus important que, en plus des risques qu’il comporte, son prix oscille autour de 3000 $ par mois.»

Une sorte de glucomètre pour l’arthrite rhumatoïde

Le BiosensUM consiste en une application et un instrument intégrés à un téléphone cellulaire pour mesurer la protéine du médicament contre l'arthrite rhumatoïde grâce à un biocapteur optique qui analyse l’échantillon sanguin.

Crédit : Jean-Antoine Gauthier-Cyr

Formée de 12 étudiants et étudiantes au baccalauréat et à la maîtrise de la Faculté des arts et des sciences et de la Faculté de médecine de l’UdeM, ainsi que de Polytechnique Montréal et de HEC Montréal, l’équipe BiosensUM est «partie d’une feuille blanche et n’avait pas le droit d’utiliser une technologie déjà connue ou commercialisée», précise Jean-François Masson, professeur de chimie à l’UdeM et superviseur de l’équipe.

Les étudiants ont fait preuve d’ingéniosité en créant une application et un instrument intégrés dans un téléphone cellulaire capables de mesurer la protéine du médicament grâce à un biocapteur optique qui analyse l’échantillon sanguin.

«La puce du biocapteur reçoit la lumière du flash qui interagit avec la protéine du médicament, puis le signal est envoyé dans la caméra du téléphone cellulaire, l’application capte le spectre lumineux relié à la détection de la protéine et en calcule la concentration plasmique», explique Myriam Cliche, étudiante au baccalauréat en génie biomédical.

«Concrètement, l’appareil fonctionne un peu de la même façon qu’un glucomètre dont se servent les personnes diabétiques pour mesurer leur glycémie, illustre Jean-Antoine Gauthier-Cyr. C’est justement l’utilisation très simple de notre application qui nous a permis de nous distinguer: elle permet d’analyser rapidement la dose de médicament requise et elle peut être employée partout.»

D’ailleurs, l’équipe BiosensUM évalue les prochaines étapes pour commercialiser l’appareil. «Il nous faut peaufiner l’outil pour éventuellement le commercialiser, en fonction des ouvertures du marché», confie le professeur Masson, qui est réputé pour ses recherches en chimie analytique et en conception d’instruments médicaux.

Les défis du travail en équipe

Depuis janvier dernier, les membres de BiosensUM n’ont pas compté les heures investies dans le projet, qui s’ajoutaient à celles consacrées aux études et au travail.

Jean-Antoine Gauthier-Cyr et Frédéric Fournelle, qui en étaient à leur deuxième participation à SensUs, étaient très motivés à l’idée de s’affronter de nouveau à l’occasion de cette compétition.

D’abord, ils ont formé l’équipe en novembre dernier, avec l’aide d’Elizabeth Maurice-Elder, Zoubaire Moustaine et Antoine Nkaye, qui ont également participé à la compétition en 2018. «On est parvenus à recruter les bonnes personnes, qui étaient prêtes à s’engager dans le projet, relate Jean-Antoine Gauthier-Cyr. On ne se connaissait pas au début de l’aventure et, à 12 personnes, il a fallu répartir les tâches en sous-équipes: l’une s’occupait de l’aspect technique, une autre de l’aspect scientifique et une aussi de l’aspect entrepreneurial.»

Le vrai travail a commencé en janvier 2019.

«Le projet a été mené avec un sentiment d’urgence, dit Frédéric Fournelle. On n’avait que sept ou huit mois pour arriver à une solution, ce qui est très court compte tenu du défi posé par SensUs: il fallait déterminer en équipe quelle serait la meilleure technologie à utiliser, s’assurer de la cohésion du travail fait par les équipes et établir un calendrier des objectifs à atteindre pour respecter les échéances, le tout en tenant compte des contraintes de temps de chacun… Comme dans tout travail d’équipe, certains en ont fait plus que d’autres!»

«Ils ont consacré beaucoup d’heures au projet et ils ont très bien géré leur équipe: les accrochages inévitables ne les ont pas empêchés d’avancer!» mentionne un Jean-François Masson admiratif du travail accompli par chaque membre de l’équipe.

Fait à noter, Selma Salik a appris qu’elle était acceptée en médecine à l’UdeM quatre mois avant la compétition. Sachant qu’elle ne pourrait se rendre aux Pays-Bas avec l’équipe en raison du début du trimestre d’automne, elle a néanmoins continué de contribuer au projet. Ce qui est tout à son honneur!

Une compétition populaire

SensUs est une compétition amicale où les étudiants et étudiantes assistent, entre autres, à des ateliers qui permettent d’acquérir des aptitudes relationnelles plus étendues. «Le but est de bâtir un réseau de relations international qui pourra les suivre tout au long de leur carrière, commente Jean-François Masson. Les étudiants des divers pays ont beaucoup de temps pour discuter de leurs différents projets.»

Bien que les organisateurs de SensUs souhaitent maintenir un nombre restreint de pays participants pour des raisons logistiques, la compétition n’en est pas moins populaire.

De fait, outre les grands prix décernés par un jury, deux autres prix sont remis, l'un pour la qualité du plan d’affaires et l'autre par le public.

Cette année, pas moins de 22 000 personnes issues de 80 pays ont suivi la compétition en ligne. Parmi elles, 10 500 ont voté pour leur équipe préférée!

On recrute déjà pour la compétition de l’an prochain!

La compétition SensUs 2020 est déjà en préparation et les étudiantes et étudiants inscrits au baccalauréat ou à la maîtrise dans un domaine scientifique, technologique ou médical, en design industriel ou en études commerciales à l’UdeM ou à l’une de ses écoles affiliées peuvent y prendre part.

Jean-François Masson, qui agit à titre d’intermédiaire entre les organisateurs de la compétition et l’équipe d’étudiants, a déjà hâte de contribuer aux travaux de la future équipe.

«SensUs est une compétition qui fait rayonner l’Université de Montréal et elle constitue une belle vitrine pour faire valoir la recherche dans le secteur peu connu de la biotechnologie», conclut-il.

Les étudiants désireux de faire partie de l’équipe qui représentera le Canada à la compétition SensUs de 2020 peuvent communiquer avec Jean-François Masson par courriel.

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