Kim Thúy anime un balado à l’UdeM

Après la quatrième saison de l’émission La table de Kim, où Kim Thúy recevait des personnalités issues de cultures et de milieux différents, l’auteure arrive à l’Université de Montréal pour animer des conversations entre des professeurs et professeures de disciplines très éloignées. On voyage ainsi aux confins de l’Univers avec Julie Hlavacek-Larrondo, astrophysicienne spécialiste des trous noirs, qui est accompagnée de… Solange Lefebvre, professeure à l’Institut d’études religieuses. Ensemble, elles discutent de l’origine de la vie. Yoshua Bengio, spécialiste mondial de l’intelligence artificielle, nous parle de ce qui fait de nous des humains en compagnie de Natalie Fletcher, professeure de philosophie.

Le résultat est à écouter dans Faire connaissance, un balado de 10 émissions animées par Kim Thúy où 19 spécialistes de l’UdeM se rencontrent. Ils sont tous passionnés et passionnants!

Favoriser l’interdisciplinarité

En conversant ensemble, des chercheurs et chercheuses de disciplines qu’on pourrait penser opposées trouvent des points communs à leurs recherches.

Par exemple, Jean-François Lapierre, professeur au Département de sciences biologiques de la Faculté des arts et des sciences, s’est entretenu avec Annie Pullen Sansfaçon, professeure à l’École de travail social. Le premier s’intéresse à la limnologie, c’est-à-dire l’étude des lacs, des eaux douces continentales. La seconde réfléchit sur les réalités vécues par les enfants et les jeunes trans.  

«C’était fabuleux de les écouter dialoguer, d’entendre leur changement de point de vue et de découvrir que leur expertise pouvait être utile à l’autre, se souvient Kim Thúy. Ainsi le biologiste a demandé à la travailleuse sociale comment on fait pour mesurer le bien-être d’une personne de façon scientifique. Ils ont ensuite continué la conversation dans le couloir et se sont dit qu’ils devraient travailler ensemble, s’invitant dans leurs chaires de recherche respectives! On voit tout l’avantage de l’interdisciplinarité, que le dialogue entre les disciplines est possible.»

Décloisonner les savoirs

Shin Koseki, professeur à la Faculté de l’aménagement et titulaire de la Chaire UNESCO en paysage urbain, a rencontré Antoine Boivin, professeur au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine et codirecteur du Centre d’excellence sur le partenariat avec les patients et le public. Ils ont discuté de l’art de l’écoute, essentiel pour tous deux. L’un prend le pouls des communautés pour connaître leurs besoins et désirs en matière d’urbanisme, l’autre perçoit le patient comme un partenaire et prend en considération toute son expérience.

Il ne s’agit pas de voir la médecine comme un champ fermé, montre également la rencontre entre Benoît Melançon, professeur au Département des littératures de langue française de la Faculté des arts et des sciences, et Prévost Jantchou, professeur au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine. Les mots et les maux sont très proches! Le médecin a ainsi publié le livre de poésie Soigner les mots. Benoît Melançon trouve quant à lui que les mots en littérature peuvent avoir un effet direct sur le corps et il cite comme exemple extrême la littérature pornographique!

Des sages et le recteur dialoguent aussi avec Kim Thúy

L’Université de Montréal a constitué au printemps dernier sa première cohorte de sages: des femmes inspirantes aux parcours exceptionnels qui mettent leur intelligence et leur créativité au service de la communauté de l’UdeM le temps d’une année. La poète, parolière et réalisatrice Joséphine Bacon a parlé de l’art et de la beauté avec la muséologue et conservatrice Nathalie Bondil sous l’œil attentif de Kim Thúy.

Enfin, nous pouvons écouter une conversation plus intime entre le recteur et Kim Thúy. «L’Université de Montréal comporte des milliers de visages ayant chacun leur unicité. Celui du recteur pourrait représenter le visage de l’Université», dit-elle.

«J’espère que les personnes qui vont écouter les émissions de ce balado vont avoir de petites étincelles et être transportées comme moi par le savoir de tous ces experts et expertes», conclut Kim Thúy.