Déclaration de Montréal IA responsable: une portée à élargir

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Le rapport d’activités de la Déclaration de Montréal IA responsable fait état de la portée des initiatives qui ont découlé de son dévoilement, il y a quatre ans.

En seulement quatre ans d’existence, la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle (IA) ou Déclaration de Montréal IA responsable a rayonné à travers différentes initiatives de mise en œuvre, des formations et des activités de sensibilisation, en plus d’être citée et analysée dans la littérature scientifique et discutée dans de nombreuses rencontres d'organismes internationaux.

C’est ce qu’on apprend dans un premier rapport d’activités qui dresse le bilan des réalisations issues de la Déclaration, adoptée le 4 décembre 2018 après un an de consultations et d’ateliers de réflexion auxquels ont participé plus de 500 personnes de divers horizons professionnels et scientifiques et de la société civile.

Depuis, la Déclaration a été utilisée entre autres dans l’élaboration de la Stratégie de la Francophonie numérique 2022-2026 et comme référence par l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture ainsi que le Conseil européen.

«Ce premier rapport d’activités nous confirme la pertinence et l’influence de la Déclaration de Montréal IA responsable auprès des organisations signataires et d’autres acteurs aux échelles nationale et internationale, et il nous éclaire quant aux pistes à explorer pour en élargir la portée, car différents défis restent à relever», indique Catherine Régis, vice-rectrice associée à la planification stratégique et à l’innovation numérique responsable à l’Université de Montréal.

Des défis à relever pour une IA responsable

Catherine Régis

Catherine Régis

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

Le rayonnement dont a bénéficié la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle a dépassé les attentes de ses instigateurs.

«De nombreuses organisations ont manifesté leur intérêt pour un développement éthique et responsable de l’IA en signant la Déclaration, mais toutes ne sont pas encore parvenues à en mobiliser les éléments dans la pratique», souligne Catherine Régis.

De fait, selon un sondage mené auprès des signataires, 91 % jugent «toujours pertinents» les principes éthiques de la Déclaration et 79 % ont tenté de les mettre en œuvre.

Or, 33 % des organisations affirment qu’elles ont intégré différentes composantes de la Déclaration, tandis que 41 % mentionnent que celle-ci n’a rien changé dans leur fonctionnement.

Par ailleurs, l’objectif de poursuivre la consultation pour maintenir le dialogue avec la collectivité doit demeurer, notamment en favorisant une démarche de consultation plus inclusive, afin que les individus comme la société sentent qu’ils ont une capacité d’action sur l’IA.

Une éducation accrue en matière d’IA responsable

Outre l’élaboration de nouveaux outils de mise en œuvre de la Déclaration qui seront destinés aux acteurs sur le terrain comme les gestionnaires et professionnels d’organisations, les responsables de la Déclaration veilleront à accroître l’offre d’activités éducatives en intelligence artificielle responsable dans les mois et années à venir.

D’ailleurs, une pièce de théâtre coproduite par l’UdeM sur le thème des enjeux de société liés à l’IA est en préparation avec le Théâtre Jean-Duceppe et la compagnie Posthumains.

De même, un projet d’école d’été orientée sur l’interdisciplinarité et les droits de la personne en IA responsable – élaboré par l’UdeM et Mila – devrait voir le jour en juin 2023.

«L’équipe derrière la Déclaration a l’intention de continuer le dialogue avec les membres de son écosystème et de renforcer ses partenariats afin d’avancer dans le développement et l’adoption de l’IA responsable aux échelons local, national et international», conclut Catherine Régis.

Des pistes à considérer

Au cours des prochaines années, les responsables de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle souhaitent explorer les pistes suivantes:

  • voir à l’élaboration de plus d’outils pour faciliter la mise en œuvre de la Déclaration;
  • renforcer le volet Équité, diversité et inclusion ainsi que le développement durable;
  • mettre en place des formations et des initiatives pour élargir la littératie en matière d’IA responsable;
  • accentuer les liens entre la Déclaration et l’écosystème normatif – notamment juridique – sur les scènes locale, nationale et internationale pour mener à l’établissement de normes cohérentes et complètes quant à l’IA responsable.