3 questions à Simon de Denus

Simon de Denus, doyen de la Faculté de pharmacie

Simon de Denus, doyen de la Faculté de pharmacie

Crédit : Amélie Philibert - Université de Montréal

En 5 secondes

Grâce à un important don de Pharmaprix, la Faculté de pharmacie souhaite soutenir les futurs pharmaciens et pharmaciennes dans leur rôle grandissant au sein du système de santé.

La Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal a reçu, au printemps, un important don de 3 millions de dollars de la part de Pharmaprix. Ce don, «un des plus grands dons de l’histoire de la Faculté», confie Simon de Denus, doyen de la Faculté de pharmacie, sera versé sur une période de trois ans. Il servira à mettre sur pied un centre de simulation, à offrir des fonds de recherche à des professeurs, et à soutenir les étudiants et étudiantes en région et issus de la diversité.

UdeMNouvelles s’est entretenu avec Simon de Denus à propos de ce don, qui aidera selon lui à redéfinir la formation et le rôle des pharmaciens et des pharmaciennes dans la société.

Qu’est-ce que ce don permettra à la Faculté de pharmacie d’accomplir?

Premièrement, le don va nous permettre d’améliorer directement l’enseignement en créant un centre de simulation, soit un milieu d’enseignement où nous pourrons simuler une pharmacie en milieu communautaire à même les murs de l’Université. Nous voulons recréer un environnement où l’étudiant ou l’étudiante pourra se mettre dans les souliers d’un pharmacien ou d’une pharmacienne en gérant la distribution des médicaments, tout en accueillant un patient et en recevant l’appel d’un médecin. Quiconque a mis les pieds dans une pharmacie sait à quel point c’est un milieu très actif. Ce centre de simulation va les préparer à faire face à cette effervescence, notamment en vue de leur premier stage. C’est un grand pas pour nos étudiants et étudiantes.

La deuxième portion du don servira à offrir des fonds de recherche à des professeurs et professeures de la Faculté pour des projets qui, espérons-le, aideront à élargir les activités professionnelles des pharmaciens et pharmaciennes et démontreront la valeur ajoutée. Il y a en ce moment peu de soutien à la recherche et de fonds de recherche disponibles pour la recherche sur la qualité des soins. Un don comme celui de Pharmaprix permet de soutenir un type de recherche qui est peu financé par les organismes subventionnaires traditionnels, mais qui est important pour les décideurs et pour les patients. 

La troisième portion sera consacrée à des bourses et à des prix étudiants liés à la pharmacie communautaire, la diversité et la pharmacie en région. Il y a en ce moment une pénurie de main-d’œuvre en pharmacie partout au Québec, mais le besoin est particulièrement criant dans les régions. Par ce don, nous offrirons des occasions aux étudiants et étudiantes d’aller faire des stages en région ou octroierons des prix aux personnes qui pratiquent en région, leur donnant ainsi la possibilité de découvrir ces pratiques très intéressantes qui varient de celles des grands centres.

Comment le rôle du pharmacien est-il appelé à évoluer dans les prochaines années?

Pendant la pandémie, on a vu que les pharmaciens et pharmaciennes avaient été agiles pour s’adapter aux besoins de la population. Ils ont, par exemple, développé de nouvelles compétences et, grâce à l’élargissement des activités, ont rendu la vaccination possible en pharmacie.

L’élargissement des activités professionnelles des pharmaciens et des pharmaciennes est une tendance à travers le Québec et le Canada. Ils ont une position que peu d’autres professionnels de la santé ont: ils ont pignon sur rue et sont constamment accessibles pour les patients. Cela fait en sorte qu’ils peuvent vraiment être une force dans la première ligne du système de santé et des soins de santé. L’objectif ultime, c’est d’améliorer la santé de nos populations en leur offrant de meilleurs soins de santé, grâce à une implication grandissante des pharmaciens.

Quels sont les nouveaux besoins de la population auxquels les pharmaciens pourront répondre?

La population du Québec est vieillissante. Les traitements pharmacologiques sont de plus en plus complexes, nécessitent une optimisation très fine, et demandent des visites et une réévaluation fréquentes. Les pharmaciens et les pharmaciennes sont les spécialistes du médicament et pourraient jouer un plus grand rôle en complémentarité avec les autres professionnels de la santé, en particulier les médecins. En effet, ils ont une excellente connaissance de la pharmacologie et de la pharmacothérapie, des facteurs qui influencent la réponse à un médicament ou les dosages à utiliser. Dans ce contexte, ils peuvent optimiser le choix de la thérapie et des doses, et le suivi de la médication.

En terminant, j’aimerais souligner que la Faculté est extrêmement reconnaissante pour ce don exceptionnel. Nous avons la ferme intention de faire bénéficier de cette générosité non seulement la Faculté de pharmacie, mais le monde de la Pharmacie «avec un grand P» et, ultimement, les patients et la population générale.