Comment recueillir le témoignage des enfants victimes?

Un enfant qui est victime ou témoin d’un acte criminel est parfois appelé à témoigner en cour. Comment recueillir correctement son témoignage? C’est le thème de ce livre publié par Mireille Cyr, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal et directrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles de l’UdeM.

Le témoignage d’un enfant, souligne l’éditeur, «peut être influencé par toutes sortes de facteurs: la perte de confiance de l’enfant, son niveau développemental, les émotions ressenties pendant l’interrogatoire, les menaces ou pressions directes ou indirectes, et bien entendu les symptômes associés à un état de stress post-traumatique comme l’évitement ou les troubles dissociatifs». En face de lui peut se trouver un agresseur qui nie tous les faits!

L’expert qui interroge un jeune témoin doit savoir recueillir «un récit libre de la part de l’enfant; solliciter sa mémoire; lui poser des questions qui seront le plus ouvertes possible», commente l’auteure à la caméra d’Entre guillemets. Les enfants étant plus impressionnables que les adultes, on peut plus facilement les influencer. «Le défi est de savoir s’adapter aux capacités de l’enfant; utiliser des questions qui sont le plus adaptées à son niveau de compétence», poursuit-elle.

Les connaissances scientifiques autour de ce thème ont été multipliées au cours des 30 dernières années, ce qui n’a pas empêché les pseudosciences d’accompagner cette évolution. Ce livre fait le point sur la question.

L’ouvrage, publié par l’éditeur français Dunod, s’adresse à toutes les personnes ‒ étudiants ou professionnels ‒ qui s’intéressent à la maltraitance chez les enfants ou qui travaillent dans le domaine judiciaire.