L’infirmier Dimitri Létourneau-Aspirot devient professeur

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  • Le 16 septembre 2020

  • Mathieu-Robert Sauvé
Dimitri Létourneau-Aspirot

Dimitri Létourneau-Aspirot

Crédit : Amélie Philibert

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Dimitri Létourneau-Aspirot devient professeur à la Faculté des sciences infirmières après y avoir effectué toutes ses études universitaires.

Pur produit de l’Université de Montréal, où il a fait son baccalauréat et son passage accéléré de la maîtrise au doctorat, Dimitri Létourneau-Aspirot entre cette année comme professeur à la Faculté des sciences infirmières. «Mon nouveau statut de professeur adjoint me permettra notamment d’avoir un rôle à jouer dans l’évolution de la faculté; dans le contexte actuel, où plusieurs activités se passent à distance, ce sera bienvenu», dit-il au cours d’un entretien.

Dès 2011, Dimitri Létourneau-Aspirot a pratiqué la profession infirmière à l’Hôpital général juif de Montréal, où il a assuré les soins médicaux et chirurgicaux chez les patients adultes. Il voyait aussi à la supervision des stagiaires, des candidats et candidates à l’exercice de la profession et d’infirmiers et infirmières novices. Il a commencé à enseigner les bases de la pratique clinique en 2012 en plus d’être auxiliaire d’enseignement. Il a aussi enseigné à la maîtrise les assises disciplinaires et la pratique infirmière avancée.

Spécialiste de l’humanisation des soins, il a mené des recherches où il a tenté de cerner l’évolution des perceptions des étudiantes et étudiants et du personnel infirmier au regard de leurs pratiques. «J’ai constaté un écart entre leur vision “idéale” de la profession et la réalité après quelques années sur le terrain. Quand les infirmiers et infirmières sortent de l’université, ils ont souvent un choc lorsqu’ils sont confrontés aux réalités du système», commente le professeur Létourneau-Aspirot.

Sur les 26 personnes qui ont été interviewées dans le cadre de ses recherches, celles qui ont le moins exprimé cette dissonance cognitive avaient au moins travaillé deux ans dans le milieu. «Il est apparu assez clairement que la désillusion apparaît très tôt dans la carrière. Celles qui demeurent en place semblent s’adapter et donner davantage de sens à leur travail, mais ce n’est pas le cas de tout le monde», explique-t-il.

Il concède qu’il y a peut-être un biais dans son étude: les infirmières et infirmiers rencontrés sont celles et ceux qui ont répondu à son invitation et non un échantillon scientifiquement représentatif. Mais sa thèse a été classée comme «exceptionnelle» par les membres du jury et a été recommandée pour inscription sur la liste d’honneur du recteur de l’Université, un honneur qui échoit à moins de 10 % des finissants et finissantes.

Le jeune professeur est impatient de reprendre ses recherches et il vise déjà un stage postdoctoral à l’Université d’Ottawa, où il poussera davantage dans la voie de l’humanisation des soins.