Miser sur l’éducation pour combattre le racisme envers les Autochtones

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Le recteur Daniel Jutras a rappelé les initiatives de l’Université de Montréal pour faire une place aux Premiers Peuples.

L’éducation est la clé qui permettra d’éradiquer le racisme touchant les Autochtones dans la société québécoise, a affirmé le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, au cours d’une rencontre virtuelle organisée par l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) le 11 mars. Le recteur a insisté sur la nécessité de faire des efforts à tous les ordres d’enseignement et de commencer le plus tôt possible afin de sensibiliser les allochtones à la nature de l’expérience des Premiers Peuples, leurs traditions, leur patrimoine.

C’était la cinquième rencontre thématique de l’APNQL depuis novembre 2020 et la première à inviter un dirigeant universitaire. Animée par Ghislain Picard, à la tête de l’organisme politique qui regroupe 43 chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador, la rencontre s’attaquait à la question suivante: «Quel rôle peut jouer l’éducation pour mettre fin au racisme et à la discrimination envers les Premières Nations?»

Outre le recteur Jutras, trois personnes ont pris part aux échanges: Michèle Audette, conseillère principale à la réconciliation et à l’éducation autochtones à l’Université Laval, Marjolaine Tshernish, directrice générale de l’Institut Tshakapesh, et Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

M. Jutras a souligné d’entrée de jeu que les universités québécoises se sont engagées ces dernières années dans un processus accéléré de réconciliation avec les Premiers Peuples.

Une réalité plus présente

En 2020, l’Université de Montréal a adopté un plan d’action intitulé Place aux Premiers Peuples, qui désigne une centaine de mesures concrètes. Le plan repose sur trois grandes idées, a résumé le recteur. «D’abord, l’importance d’ouvrir les portes aux étudiants et étudiantes autochtones, mais aussi aux membres du personnel enseignant de ces communautés afin que ces premiers aient des modèles. Ensuite, l’importance de marquer le respect du patrimoine et des savoirs autochtones par des initiatives de visibilité et de reconnaissance. Enfin et surtout, accepter de se transformer comme institution, l’importance de se redéfinir à partir de ce nouveau partenariat avec les Premiers Peuples.»

Parmi les mesures du plan d’action, on trouve la mise en place de programmes de transition (p. ex. Accès-FEP), une réévaluation des processus et des critères d’admission pour reconnaître les acquis différents des candidates et candidats autochtones, notamment en médecine où des places leur sont réservées. Et «une fois chez nous, il faut les accompagner, les soutenir, a dit le recteur. Nous avons créé en ce sens un centre étudiant des Premiers Peuples afin de favoriser leur réussite et leur permettre, une fois diplômés, de redonner à leur communauté».

M. Jutras a tenu à rappeler en conclusion qu’il est primordial de favoriser le dialogue entre les Autochtones, les universités et le ministère de l’Éducation, de créer des ponts afin de participer à l’éradication du racisme envers les Premiers Peuples.