Des membres de la communauté de l’UdeM sont présents à la COP26

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La COP26 s’est ouverte lundi à Glasgow et des membres de la communauté de l’UdeM font partie de la délégation canadienne. Ils nous parlent de leurs objectifs.

Samuel Rainville

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Samuel Rainville, coordonnateur du Centre étudiant des Premiers Peuples des Services aux étudiants, et Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau Action climat Canada et chargé de cours à l’UdeM en changements et justice climatiques, font partie de la délégation canadienne à la COP26. Cette conférence de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques se tient à Glasgow, en Écosse, jusqu’au 12 novembre. Ils ont pris quelques minutes pour répondre aux questions d’UdeMNouvelles.

Pourquoi êtes-vous présents à la COP26?

Eddy Pérez: Le Réseau Action climat, qui comprend plus de 1500 organisations à travers le monde, a une centaine de membres présents à cette conférence. C’est toujours la plus grande délégation dans les COP. J’ai pensé qu’il serait intéressant que Samuel [Rainville] y participe en raison de son parcours comme Innu urbain membre de la communauté de Pessamit, de sa formation universitaire en environnement et de son engagement à titre d’ambassadeur de Mikana, un organisme à but non lucratif qui sensibilise différents publics aux réalités et perspectives des peuples autochtones.

Que ferez-vous concrètement dans cette grande rencontre internationale?

Samuel Rainville: Je m’entretiendrai avec des leaders autochtones de partout et je veux me nourrir de leurs bonnes pratiques. Je pense que, particulièrement cette année, les perspectives autochtones ont un rôle déterminant à jouer à la COP26. Lorsqu’on parle des changements climatiques, les premières personnes à en observer les répercussions sont souvent les Autochtones dans les différents pays en raison de leur mode de vie, notamment de leur alimentation. Je pense qu’il faut valoriser la complémentarité du savoir traditionnel autochtone et des données scientifiques en milieu universitaire et dans les conférences internationales. Avec les autres membres présents de la société civile, nous souhaitons mettre un peu de pression pour analyser sérieusement où l’on est rendu et nous assurer que les engagements pris permettent de ne pas dépasser le seuil critique de 1,5 °C du réchauffement planétaire en 2030.

EP: Nous avons déjà une rencontre de prévue avec Benoit Charette, ministre québécois de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, et nous espérons discuter avec d’autres élus de la province et du Canada qui se trouvent ici, comme François Legault, premier ministre du Québec, et Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada. L’objectif est assez clair. Il faut accélérer l’action climatique parce que les conséquences des changements climatiques se font sentir. Il faut amplifier les voix des différentes communautés dans le monde pour qu’elles soient entendues par les décideurs.

Alors qu’on entend plusieurs voix pessimistes par rapport aux possibilités de changer le cours des choses en raison du manque de volonté des gouvernements, demeurez-vous optimistes?

SR: Oui. Le Canada a adopté en juin la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui comprend entre autres le droit à l’autodétermination et des droits quant à la protection des terres, des territoires et des ressources qui sont intimement liés à la culture et à l’identité. C’est un pas en avant pour lutter contre le racisme et la discrimination au Canada, des éléments qui sont importants dans la cause environnementale, puisque ce sont souvent les populations marginalisées qui vivent le plus les effets des changements climatiques et qui sont les moins entendues par les gouvernements. J’espère qu’enfin on arrivera à valoriser le rôle des peuples autochtones et leur expertise dans la lutte contre le réchauffement climatique. En rencontrant des leaders autochtones de partout dans le monde, je souhaite aussi ramener de l’information que je pourrai partager avec la communauté autochtone de l’UdeM et des organisations de la jeunesse autochtone. J’aimerais également inspirer d’autres jeunes Autochtones pour qu’ils puissent participer à leur tour à une prochaine COP.

EP: Nous travaillerons très fort à la COP26 pour faire pression afin que le gouvernement du Canada et les autres gouvernements de la planète fassent davantage en matière de lutte contre les changements climatiques. Mais il est aussi important de reconnaître le leadership des communautés qui s’affairent à changer les choses en matière notamment de protection du territoire, de l’eau et de la biodiversité. L’action climatique, elle appartient à tout le monde.