Guy Rutter: à la découverte des gènes associés au diabète de type 2

Guy Rutter

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Crédit : CHUM

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Le chercheur britannique Guy Rutter traque les gènes qui altèrent la sécrétion d'insuline et augmentent les risques de souffrir de diabète de type 2.

Dans les cercles de recherche sur le diabète, Guy Rutter est une sommité. Grâce au dépistage à grande échelle, il a mis au jour un gène qui produit une importante protéine dont le rôle est de transporter les lipides dans chaque cellule sécrétrice d’insuline. «Cette protéine est exprimée plus faiblement chez les personnes porteuses de variants génomiques qui prédisposent au diabète de type 2. En activant cette protéine – par exemple à l’aide d’un médicament –, il serait possible de stimuler la sécrétion d’insuline et donc de réduire le risque de souffrir de la maladie», explique-t-il en entrevue.

Ces recherches sur le diabète sucré, Guy Rutter les a menées essentiellement en Europe, notamment au Diabetes Network de l’Imperial College de Londres et comme chercheur principal au Wellcome Trust. Depuis cet automne, il les poursuit ici, à Montréal, au tout nouveau Centre d'expertise en diabète du CHUM.

Un choix mûrement réfléchi

Ce qui l’a convaincu de quitter l’Angleterre avec sa famille, en pleine pandémie, c’est à la fois la réputation d’excellence du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) et celle de l’Université de Montréal, où il enseigne à titre de professeur titulaire à la Faculté de médecine. «Le Centre de recherche du CHUM est mondialement reconnu pour la recherche sur le diabète et compte des chercheuses et chercheurs chevronnés. C’est un plaisir de travailler à leurs côtés», souligne-t-il.

Les gènes responsables du diabète de type 2

Dans son laboratoire du CRCHUM, Guy Rutter s’active maintenant à disséquer le rôle d’autres gènes associés au diabète de type 2. «Avec les postdoctorants et postdoctorantes, on cherche à élaborer des moyens d'améliorer la sécrétion d'insuline chez une personne atteinte de diabète de type 2. Pour ce faire, on examine le rôle physiologique des interactions entre différents types cellulaires dans l’îlot de Langerhans et les mécanismes par lesquels des variants génomiques altèrent le fonctionnement de ces cellules.»

Ces efforts sont facilités par les liens étroits qu’il entretient toujours avec le réseau d’excellence sur le diabète de l’Imperial College de Londres, mais aussi avec le MRC London Institute of Medical Sciences et le Francis Crick Institute.

Comprendre les variants génomiques pour lutter contre la maladie

Le diabète, il faut le rappeler, touche environ 10 % de la population adulte dans le monde et coûte plus de 15 G$ chaque année à la population canadienne pour le traitement des complications engendrées par la maladie – accident vasculaire cérébral, crise cardiaque, insuffisance rénale, amputation, dialyse, cécité, etc. Sans compter que les personnes qui souffrent de diabète sont deux fois plus à risque de mourir précocement.

Tous les espoirs de guérison reposent donc sur la recherche. D’ici cinq ans, Guy Rutter souhaite que ses découvertes sur les fonctions de certaines protéines mènent à la mise au point de nouveaux médicaments. «La compréhension des variants génomiques ouvre la voie à de nouveaux traitements grâce à la médecine de précision. C’est encourageant», conclut-il.