Oury Monchi: un chef de file scientifique passionné par le cerveau

Oury Monchi

Oury Monchi

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Spécialiste de la maladie de Parkinson, Oury Monchi fait un retour aux sources au Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire de l’UdeM comme professeur titulaire.

«Le cerveau est un organe fascinant, à la fois quand il fonctionne et quand il ne fonctionne pas bien», avoue Oury Monchi, spécialiste de la maladie de Parkinson. Devenu professeur titulaire au Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire de l’Université de Montréal en novembre, il élaborera le programme de neuro-imagerie de recherche appliquée aux maladies neurodégénératives au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), affilié à l’UdeM. Il s’agit d’un retour aux sources pour le chercheur, qui a fait un détour par l’Université de Calgary de 2014 à 2021 afin de diriger la Brain and Mental Health Team in Movement Disorders au Hotchkiss Brain Institute.

Des mathématiques aux neurosciences

S’il est aujourd’hui reconnu dans le domaine des maladies neurologiques, Oury Monchi ne s’est pas engagé sur un chemin professionnel tracé d’avance. En 1991, alors qu’il venait d’obtenir son baccalauréat en mathématiques et qu’il songeait à peut-être entamer des études de médecine, on lui offre la possibilité d’étudier le cerveau grâce aux mathématiques et à la modélisation. C’est ainsi qu’il se dirigera vers des études en neurosciences et qu’il rencontrera, durant son doctorat, deux personnes qui auront une grande influence dans ses orientations de recherche.

«Mon superviseur de doctorat avait une connaissance encyclopédique des neurosciences et des mathématiques, ce qui m’a grandement inspiré, mentionne le chercheur. Mais la personne qui a eu le plus d’ascendant sur ma carrière est un collègue neurologue qui avait cette capacité à examiner les patients atteints de maladies parfois rares ou difficiles à diagnostiquer, une sorte de Colombo des affections neurologiques. Cette manière d’analyser les choses m’a amené à me passionner pour le fonctionnement du cerveau en santé et pour les maladies neurologiques quand il ne fonctionne plus très bien.»

La maladie de Parkinson et la recherche sur le vieillissement

Chercheur expérimenté, il travaille aujourd’hui à comprendre les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson, tels que les problèmes cognitifs ou neuropsychiatriques, afin de prédire rapidement l’apparition de la démence. «La majorité des patients parkinsoniens deviennent déments au bout d’un long moment, c’est-à-dire 15 ou 20 ans après le diagnostic. Il y en a pour qui ça va plus vite que d’autres. Nous savons que, parmi les symptômes non moteurs, il est plus facile de traiter les symptômes neuropsychiatriques. Nous cherchons donc à savoir si ces derniers sont corrélés avec les symptômes cognitifs et si, en traitant les symptômes neuropsychiatriques, nous pourrions ralentir le déclin cognitif.»

Son nouveau rôle de directeur scientifique du CRIUGM lui permettra non seulement de poursuivre ses travaux de recherche sur les maladies neurodégénératives, mais également de catalyser ceux sur le vieillissement en général. Qu’il s’agisse de la compréhension du cerveau, de l’isolement social des personnes âgées, du bien-vieillir ou encore des services offerts aux aînés et à leurs aidants, les chercheurs et chercheuses du CRIUGM s’attaquent à cette problématique sur plusieurs fronts grâce à des approches multidimensionnelles à travers tout l’écosystème de l’UdeM.

Devenir chercheur

Engagé auprès des chercheurs et chercheuses en début de carrière, Oury Monchi croit au partage des connaissances et au mentorat. S’il considère que les habiletés scientifiques sont acquises au cours du parcours de formation, il indique qu’il y a plusieurs facettes du métier à ne pas négliger.

«Durant les études universitaires, on nous apprend à faire de la recherche, mais on ne nous apprend pas à être chercheur, souligne-t-il. Quand on commence dans la profession, il est important d’avoir un groupe de personnes qui nous guide afin de nous expliquer les règles du jeu: comprendre le fonctionnement des divers milieux avec lesquels on interagit, monter un laboratoire, aller chercher des subventions, devenir superviseur ou encore recruter des étudiants et étudiantes. On voudrait que la grande majorité de notre travail soit de faire de la recherche, mais ce n’est pas le cas. Être chercheur, c’est tout un métier.»