La PCSK9 et son rôle insoupçonné dans les affections majeures
- Salle de presse
Le 9 février 2022
- UdeMNouvelles
Le chercheur et professeur Nabil G. Seidah vient de publier un historique détaillé de la découverte de la proprotéine convertase PCSK9 et de son rôle dans certaines maladies cardiovasculaires.
Les maladies métaboliques telles que l’hypercholestérolémie et les troubles cardiovasculaires comptent parmi les affections qui touchent le plus la population mondiale. Elles sont l’une des premières causes de décès. Or, dans ce domaine, les travaux de l’équipe du Dr Nabil G. Seidah, de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), sur le rôle des proprotéines convertases ont marqué et marquent toujours l’histoire scientifique récente.
C’est ainsi que, tout récemment, la publication scientifique Endocrine Reviews a invité le Dr Seidah à dresser l’historique détaillé de la découverte de la proprotéine convertase PCSK9 et de son action dans certaines maladies cardiovasculaires liées au taux élevé de cholestérol LDL (athérosclérose, maladies cardiaques et métaboliques). Les résultats de ce travail viennent d’être publiés et offrent une incursion fascinante dans la compréhension du rôle de la PCSK9 tout en portant l’espoir sur de nouvelles avenues thérapeutiques visant plusieurs autres maladies.
«Nous croyons fermement que la réduction des niveaux de la PCSK9 nous permettra de combattre plusieurs maladies dont souffre la population. Nous avons donc résumé les différentes approches thérapeutiques qui sont déjà utilisées en clinique dans le monde [incluant celle de l’IRCM] telles que l’injection d’anticorps monoclonaux ou d’oligonucléotides antisens contre la PCSK9, souligne le Dr Seidah. De nouvelles approches comme l’utilisation de la méthodologie de CRISPR sont en phase clinique depuis janvier. L’idée de pouvoir recourir à ces traitements dans la lutte contre le cancer et d’autres maladies n’est nullement utopique et pourrait au contraire se réaliser dans un proche avenir.»
Le rôle crucial des proprotéines
Nabil G. Seidah, directeur de l'unité de recherche en biochimie neuroendocrinienne de l'IRCM, professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et lauréat du prix Wilder-Penfield en 2011, a acquis une renommée internationale en mettant en lumière l’importance du rôle des neuf membres de la famille des proprotéines convertases (PC1, PC2, Furine, PC4, PC5, PACE4, PC7, SKI-1/S1P et PCSK9) et plus particulièrement celui de la PCSK9.
Ces convertases jouent en effet un rôle physiologique majeur et leur dérèglement conduit à diverses affections métaboliques et neurales, y compris les maladies cardiovasculaires. La PCSK9 est une cible thérapeutique clinique et l’une des protéines les plus célèbres des 15 dernières années. Désignée au départ comme une cause majeure de l’hypercholestérolémie autosomique dominante, elle s’est vite transformée en une source d’espoir de traitement médical pour les personnes touchées par cette maladie ou d’autres troubles cardiovasculaires causés par un surplus de cholestérol LDL circulant.
Plus de 25 ans de quête
La PCSK9, la petite dernière de la famille, a marqué l’histoire et suscite encore bien des espoirs. Elle a été découverte et caractérisée dans une publication majeure en février 2003 par le groupe de recherche du Dr Seidah. L’action de la PCSK9 dans la régulation du cholestérol LDL (le mauvais cholestérol) a ensuite été analysée en juin de la même année toujours par cette équipe, en collaboration avec un groupe de scientifiques français dirigé par la Dre Catherine Boileau. Ces travaux précurseurs ont permis de mettre au point un traitement révolutionnaire pour réduire les niveaux circulants du cholestérol LDL qui, combinés avec les statines, permettent de le réduire de 50-60 %.
Plus encore, de nouvelles fonctions de la PCSK9 dans les cancers et métastases, la septicémie et les maladies inflammatoires ont émergé ces dernières années, ouvrant la porte à des applications cliniques nouvelles au bénéfice des patients.
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