Transformations sur le campus principal

Le pavillon Roger-Gaudry, secteur ouest

Le pavillon Roger-Gaudry, secteur ouest

Crédit : Amélie Philibert

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Le projet de réaffectation des locaux libérés est le plus important programme de rénovation et de modernisation du patrimoine immobilier entrepris par l’Université de Montréal depuis 50 ans.

Alain Boilard

Crédit : Amélie Philibert

Avec la création du campus MIL, de nombreux locaux se sont libérés sur le campus de la montagne, plus particulièrement dans les pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin. Les départements de physique, de chimie, de sciences biologiques et de géographie ont migré au Complexe des sciences du nouveau campus. Mais la construction de ce bâtiment n’a pas effacé le déficit d’espace de l’Université, et l’établissement souhaite utiliser les locaux maintenant vacants à bon escient.

À cette réaffectation de lieux libérés s’est ajoutée la nécessité d’en rénover de nombreux, devenus vétustes au fil du temps, alors que plusieurs pavillons sur la montagne ont été conçus il y a plus de 50 ans. «On avait besoin de locaux mieux adaptés aux besoins en recherche et en enseignement», souligne Alain Boilard, directeur général des projets majeurs d’infrastructure. 

Après des années de planification, l’Université de Montréal a obtenu en décembre dernier l’autorisation du Conseil du trésor d’entamer la déconstruction des locaux libérés dans les deux pavillons visés. Cette transformation, dotée d’un budget total de 375 M$, est le plus important projet de rénovation d’infrastructures existantes entrepris par l’UdeM dans les 50 dernières années, avec des réaménagements intérieurs qui toucheront près de 32 000 m2 bruts d’espace au pavillon Roger-Gaudry et 12 500 m2 bruts d’espace au pavillon Marie-Victorin.

Créer une cohérence sur la montagne

La libération massive de locaux est donc une occasion exceptionnelle pour l’UdeM de rénover ses pavillons, mais surtout d’adapter ses locaux aux besoins des facultés et des départements qui y seront logés. En vertu de son plan directeur des espaces, adopté par ses instances en 2008, l’Université a décidé de regrouper les départements afin de créer des pôles distinctifs: un pôle des sciences au campus MIL et trois sur la montagne: sciences humaines, santé et sciences sociales.

Autour du pavillon Marie-Victorin, le pôle des sciences sociales réunira le département de psychologie, les écoles de psychoéducation et de travail social ainsi que le département de communication. Les activités liées à la santé humaine se retrouveront sur la montagne; le pavillon Roger-Gaudry deviendra ainsi le centre du pôle de la santé, où se concentreront toutes les activités de la Faculté de médecine et de la Faculté de médecine dentaire.

Finalement, les unités de la Faculté des arts des sciences qui étaient dispersées dans des bâtiments excentrés du campus se rapprocheront du pavillon Lionel-Groulx pour créer le pôle des sciences humaines. Des unités administratives telles que le Rectorat, le Bureau des communications et des relations publiques, la Division des affaires juridiques et le Secrétariat général seront regroupés au pavillon Roger-Gaudry.

«Il y a une volonté de rassembler les départements qui ont des avantages à travailler ensemble», note M. Boilard. Par ces regroupements, l’UdeM vise l’instauration de pratiques collaboratives et le développement du sentiment d’appartenance.

Améliorer le confort

Le pavillon Roger-Gaudry, secteur ouest

Crédit : Amélie Philibert

Plus qu’un simple déplacement de gens, le projet de transformation vise à améliorer le confort des usagers et à pérenniser les installations pour continuer à offrir des lieux d’enseignement et de recherche de qualité comme des milieux de vie intéressants et attractifs. «Ça va être particulièrement important après la pandémie. Le projet prend tout son sens à la lumière de cette crise», observe Alain Boilard.

Les principaux chantiers se situent dans le pavillon Marie-Victorin, mais surtout dans le pavillon Roger-Gaudry, et plus particulièrement dans son aile est. «On a aussi des projets rattachés et concomitants: on en profite par exemple pour refaire une partie de la fenestration au pavillon Roger-Gaudry. Ce sont plus de 1200 fenêtres et une grande partie de la maçonnerie qui seront remplacées afin de réduire la vétusté du pavillon et d’améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment», remarque M. Boilard.

Mise à jour des systèmes de gicleurs, de la ventilation, de la climatisation, de l’éclairage; changement des revêtements de plancher, reconfiguration intérieure des pièces: les travaux prévus sont multiples et complexes. Des aires partagées seront ajoutées dans le souci d’offrir des lieux où se retrouver et échanger, et de libérer les zones cloisonnées. Une certification LEED est visée, et les matériaux provenant de la déconstruction seront recyclés ou revalorisés. «Ce n’est pas une démolition. On vient plutôt démanteler les lieux et l’on sélectionne les matériaux qui peuvent être réutilisés dans le but d’envoyer le moins de matériaux possible au dépotoir», assure le directeur général.

Orchestrer la transformation

Le pavillon Roger-Gaudry, secteur ouest

Crédit : Natacha Monnier

Le pavillon Roger-Gaudry se situe sur le site patrimonial du Mont-Royal. Il ne peut donc être ni modifié ni agrandi. Le pavillon a également été désigné lieu historique national du Canada en 2018. Toute intervention sur le bâtiment doit donc être soigneusement planifiée et les modernisations doivent se faire dans le respect de l’esprit original de l’architecte.

«Le projet présente des défis logistiques plus que techniques en raison de sa localisation et parce que les activités d’enseignement et de recherche se poursuivent», nuance toutefois M. Boilard. Puisque ces travaux s’étendront sur plusieurs années, un des principaux défis sera donc d’assurer que les activités universitaires continuent et que les services à la communauté restent fonctionnels.

Pour la réussite d’un tel projet, la collaboration de l’ensemble de la communauté de l’UdeM est essentielle. «Le tout est plus grand que la somme des parties. C’est la beauté d’un projet où les compétences sont détenues par plusieurs personnes. En fin de compte, on doit imbriquer les pièces les unes dans les autres. C’est une chorégraphie qu’on invente et qu’on souhaite la plus fluide possible!» conclut Alain Boilard.

Pour en savoir plus sur le projet de transformation des locaux sur le campus de la montagne: espaces.umontreal.ca