Un séminaire aller-retour Paris-Montréal

Un séminaire en littérature et en linguistique se déroule à Montréal, puis à Paris.

Un séminaire en littérature et en linguistique se déroule à Montréal, puis à Paris.

Crédit : Getty

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Les étudiants du doctorat en littérature et linguistique françaises sont conviés à un séminaire qui se déroule à Montréal, puis à Paris.

Suivre une semaine de cours intensif à Montréal et une autre un peu plus tard à Paris: c’est ce que propose le séminaire en littérature et en linguistique françaises de l’Université de Montréal et de l’Université Sorbonne Nouvelle dans une formule revisitée.

Cette année, chaque cours est donné à la fois par un professeur de l’UdeM et par un professeur de l’Université Sorbonne Nouvelle. Chacun apporte sa perspective dans le cadre de ce séminaire interdisciplinaire auquel participe une dizaine de doctorants québécois et français.

Cette session, le séminaire est dirigé par Maria Candea, professeure de linguistique française et sociolinguistique à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, ainsi que Benoît Melançon, professeur au Département des littératures de langue française de l’UdeM. Au fil des années, la collaboration sera renouvelée entre les deux établissements avec un autre binôme de professeurs. «L’idée est de bâtir un réseau international de recherche», précise Benoît Melançon.

Une idée de collaboration qui a pris forme sur Twitter!

Lorsqu’on a proposé à Maria Candea de donner ce séminaire conjointement avec un professeur ou une professeure de l’Université de Montréal, elle a instantanément pensé à Benoît Melançon, qu’elle ne connaissait pas personnellement, mais qu’elle suit sur Twitter depuis plusieurs années. Un jour, il y a parlé du livre qu’elle a coécrit Le français est à nous! Petit manuel d’émancipation linguistique et c’est ainsi qu’elle a découvert son blogue L’oreille tendue. Une autre fois, elle a lu avec joie le billet sur son balado Parler comme jamais, qu’il avait rédigé pour le compte de la revue Web du Centre collégial de développement de matériel didactique. «Des recensions de livres, d’articles, cela existe depuis longtemps. Mais un compte rendu universitaire de balado, je n’avais jamais vu ça auparavant!» déclare-t-elle.

De son côté, Benoît Melançon, qui la suit également sur Twitter, s’est aperçu que leurs champs d’intérêt convergeaient et il lui a notamment envoyé son livre Le niveau baisse! (et autres idées reçues sur la langue). «On a exactement les mêmes problèmes, les mêmes discussions, les mêmes débats sur la langue française qui tournent en rond!» s’est exclamée Mme Candea à la lecture de l’ouvrage.

Préoccupés par des enjeux similaires, le spécialiste en littérature française du 18e siècle et la sociolinguiste animent ainsi ce séminaire en duo.

Réfléchir aux effets du numérique sur la pratique savante en lettres et en sciences du langage

Cette année, les étudiants et les étudiantes sont invités à réfléchir aux effets du numérique sur la pratique savante en lettres et en sciences du langage.

L’arrivée de Twitter et son influence sur la vulgarisation scientifique seront ainsi analysées par les deux conférenciers qui ont pris connaissance de leurs travaux respectifs sur cette plateforme! Sera aussi abordée la vulgarisation scientifique produite sur d’autres supports numériques: Wikipédia, YouTube, blogues, balados, etc. Plusieurs autres questions seront discutées tel le référencement en ligne.

Pour ce séminaire interactif qui se déroule, de façon originale, tour à tour sur deux continents, le travail de fin de session sortira lui aussi des entiers battus. Il pourra être remis sous la forme d’une vidéo sur TikTok, d’un billet de blogue, d’un balado, etc.

«Les étudiants et les étudiantes avançant dans le cheminement de valorisation de leur thèse pourront mieux se situer dans un paysage numérique complexe. Le but de ce séminaire n’est pas d’ouvrir un blogue, mais d’être au fait de différentes manières de valoriser son travail de doctorat», signale Maria Candea.

L’année prochaine, le sujet sera renouvelé avec un thème différent.

Tisser de nouveaux liens avec des chercheurs étrangers

Ce séminaire est aussi l’occasion de découvrir une nouvelle ville et d’étendre son réseau de recherche à l’extérieur de son pays.

Lors de leur passage à l’Université de Montréal, les étudiantes françaises ont par exemple suivi un cours sur la littérature québécoise autochtone. Elles ont également découvert la Belle Province et ses couleurs automnales flamboyantes.

Bientôt, ce sera au tour des étudiantes québécoises de se rendre à la Sorbonne Nouvelle pour la suite du séminaire. Elles pourront alors visiter des lieux que peu de touristes ont l’occasion de voir, comme la Maison de la recherche de l’université française.

«En plus d’être enrichissant d’un point de vue intellectuel, ce séminaire est l’occasion de créer de nouveaux contacts à l’international tout en découvrant une autre culture», conclut Benoît Melançon.

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