L’UdeM décerne un doctorat «honoris causa» à Françoise Sullivan

Françoise Sullivan

Françoise Sullivan

Crédit : Liliana Reyes

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L’artiste multidisciplinaire Françoise Sullivan a reçu un doctorat honorifique à la Collation des doctorats de 3e cycle de l’Université de Montréal, qui a souligné ainsi sa carrière remarquable.

L’Université de Montréal a remis un doctorat honoris causa à Françoise Sullivan à la Collation des doctorats de 3e cycle, le 19 août. L’Université a salué ainsi la créativité exceptionnelle de cette artiste polyvalente qui fut tout à la fois danseuse, chorégraphe, peintre, sculptrice, photographe, artiste conceptuelle et auteure d’écrits sur l’art. 

Née à Montréal en 1923, Françoise Sullivan aura exercé une influence majeure sur l’histoire de l’art canadien durant plus de sept décennies. En 1945, elle termine une formation à l’École des beaux-arts en même temps qu’une formation en danse classique à l’école Gérard Crevier. Puis, elle étudie en danse contemporaine au Studio Franziska Boas, à New York, où elle apprend à déconstruire les mouvements classiques, et elle importe la danse moderne au Québec. 

«Il s'agit de remettre en action la surcharge expressive enclose dans le corps humain, cet instrument merveilleux, et de redécouvrir, selon les besoins actuels, les vérités connues déjà d'anciennes peuplades. […] La danse atteint sa raison d'être quand elle sait charmer le spectateur et le faire revenir par l'organisme jusqu'aux plus subtiles notions. Pour en arriver là, il faut remettre en cause organiquement l'homme, ne pas craindre d'aller aussi loin que nécessaire dans l'exploration de sa personne entière», écrit-elle dans «La danse et l’espoir», texte central sur la danse moderne intégré au célèbre manifeste Refus global en 1948. 

Artiste d’avant-garde prolifique et polyvalente qui passe d’un médium à un autre avec une habileté extrême, Françoise Sullivan prône pour l’ensemble de son œuvre une approche intuitive et spontanée, se concentrant sur l’énergie vitale et le mouvement. Ses créations ont fait partie de plus d’une centaine d’expositions dans le monde entier et continuent d’être exposées. Une exposition d’œuvres récentes et d’autres qu’elle peint présentement dans son atelier lui sera ainsi consacrée cet automne au Musée des beaux-arts de Montréal. 

Nombre de ses réalisations sont conservées dans de multiples musées et établissements dans tout le Canada. Deux de ses acryliques, Orange, Green, Ochre and Red et Tondo Noir # 1, se trouvent à l’Université de Montréal. 

«Françoise Sullivan a fait partie de tous les grands évènements artistiques et culturels du Québec et du Canada depuis les années 1940, dont la publication du manifeste Refus global, qu’elle signe aux côtés de Paul-Émile Borduas notamment, ainsi que l’exposition Corridart en 1976. Elle a été une pionnière en danse, mais également en peinture et en sculpture, et en cela elle est une figure artistique incontournable de l’histoire de l’art canadien», déclare Laurent Piché-Vernet, directeur du Centre d’exposition de l’Université de Montréal.   

Comment ne pas être profondément touchée par cet insigne honneur. Je suis extrêmement reconnaissante à l’Université de Montréal pour cette distinction qui me comble. Cette reconnaissance survient alors que nous célébrons le 75e anniversaire de “Refus global”, paru le 15 août 1948, de même que le centenaire de naissance de l’ami et grand peintre Jean Paul Riopelle. Autant d’évènements qui marquent l’année 2023. — Françoise Sullivan