Isabelle Montésinos-Gelet, passionnée par l’encadrement aux cycles supérieurs
- UdeMNouvelles
Le 21 août 2023
- Béatrice St-Cyr-Leroux
La professeure de la Faculté des sciences de l’éducation Isabelle Montésinos-Gelet partage avec nous son vif intérêt pour l’accompagnement des étudiantes et étudiants de doctorat et de maîtrise.
En cette semaine des collations des grades, plusieurs étudiantes et étudiants de doctorat de l'Université de Montréal s’apprêtent à célébrer la fin de nombreuses années de travail et de recherche. Et derrière se trouvent toujours des membres du corps professoral dont la fierté est tout autant légitime.
Isabelle Montésinos-Gelet, professeure au Département de didactique de l’Université, fait partie du lot. Pour la 20e fois depuis son arrivée à l’UdeM, la chercheuse assistera à la remise d’un diplôme de doctorat à l’une des membres de son groupe de recherche.
Cette année, ce sera en effet pour l’étudiante Joanie Viau l’aboutissement de son doctorat sur la création d’un dispositif didactique visant à enseigner et à évaluer la compréhension en lecture à partir d’albums jeunesse diversifiés.
Pour l’occasion, Isabelle Montésinos-Gelet partage avec UdeMNouvelles son engouement et sa vision quant à ce type d’accompagnement.
Quelle est votre approche lorsque vous encadrez des étudiantes et des étudiants dans leur doctorat?
J’ai toujours le sentiment que mon encadrement doit favoriser non seulement le soutien au projet de thèse, mais fondamentalement le développement de chercheuses et chercheurs. Car la plupart des gens qui font un doctorat aspirent à une carrière professorale, ils doivent donc avoir une représentation claire de la nature de ce travail.
Comme professeure, quelle importance accordez-vous à l’encadrement aux cycles supérieurs?
C’est l’aspect de ma charge professorale que je préfère et qui m’anime le plus. J’adore encadrer au doctorat, mais aussi à la maîtrise, où sont faits les premiers pas dans la formation en recherche. J’aime également accompagner les étudiantes et étudiants des maîtrises professionnelles, qui sont en réflexion profonde sur des objets qui, dans mon cas, relèvent de l’enseignement et de l’apprentissage du français. Je trouve cette tâche passionnante et je m’y engage complètement.
Quel type de relation entretenez-vous avec vos doctorantes et doctorants?
Ce sont des relations de tutorat qui sont d’abord intimes et durables – puisqu’en moyenne un doctorat dure autour de cinq ans. Ce sont aussi des suivis assez fréquents, étant donné que je rencontre en moyenne mes étudiantes et étudiants toutes les trois semaines. Cela permet d’avoir toujours en tête leurs besoins, leur progression et les obstacles qu’ils ont à franchir, et d’ainsi avoir des leviers pour mieux les accompagner. D’ailleurs, les ordres du jour des rencontres sont toujours déterminés par les étudiants eux-mêmes, pour vraiment répondre à leurs besoins et à leurs attentes.
Si la relation se fait souvent à deux, c’est tout aussi passionnant lorsqu’elle se fait à trois, dans le cadre d’une codirection de thèse. On apprend sur la façon dont l’autre entrevoit la recherche et cela confère une intimité supplémentaire. C’est très stimulant.
Quel est votre sentiment lorsque l’accompagnement se termine?
C’est d’abord un énorme sentiment de fierté et d’accomplissement. Ces étudiantes et étudiants ont réalisé ce qu’ils étaient venus faire en ma compagnie; je ne peux qu’être heureuse pour eux. Ensuite, j’espère que leurs projets professionnels associés à leur doctorat vont aboutir, je fonde beaucoup d’espoir pour la suite. Parmi les 20 étudiants que j’ai encadrés, un grand nombre enseignent à l’université et certains sont titulaires d’une chaire.
Une fois qu’ils sont établis dans la profession, je fais souvent des projets avec eux, il est même fréquent que je codirige d’autres étudiants et étudiantes avec eux. Par exemple, j’ai codirigé Joanie avec une ancienne étudiante de doctorat devenue professeure à l’Université TÉLUQ.
Donc, vous restez en contact assez étroit avec vos étudiantes et étudiants une fois leur diplôme obtenu?
Oui, tout à fait. Je communique avec la plupart d’entre eux assez régulièrement et, si j’ai l’occasion d’écrire avec eux, je le fais. Même après de nombreuses années. C’est en 2002 que j’ai encadré pour la première fois une étudiante de doctorat et depuis j’ai souvent collaboré avec elle, et c’est pareil pour plusieurs autres.
Fondamentalement, ce qui est passionnant avec les étudiantes et les étudiants de doctorat, c’est que nous avons développé une langue commune, nous nous comprenons, nous avons beaucoup de références communes et ça, c’est sans prix.