Katherine Cook: lier le passé à l’avenir

Démocratiser l’anthropologie et l’archéologie et faciliter l’accès à ces disciplines, voilà ce à quoi s’est appliquée Katherine Cook tout au long de sa carrière à l’Université de Montréal. Qu’il s’agisse de mettre sur pied de nouveaux programmes de formation, de décloisonner la salle de cours ou d’adapter son enseignement aux réalités contemporaines, la professeure use de créativité pour s’assurer que l’inclusion et l’équité sont parties prenantes de son enseignement. 

Grâce à une approche pédagogique centrée sur l’engagement communautaire, l’anthropologue réussit à élargir les horizons des étudiants et étudiantes en les sortant du cadre de la classe. Pour elle, il ne suffit pas de nouer des liens avec le corps professoral, il est également important de rencontrer les acteurs du milieu, en plus des membres des communautés descendantes et du grand public. «Cette démarche est non seulement pertinente pour l'enseignement universitaire contemporain, fait-elle remarquer, mais elle est aussi essentielle pour l'anthropologie et l'archéologie d'aujourd'hui, car elle décolonise une histoire d'exclusion et d'inégalités dans l'accès à la connaissance et à la production de savoirs.»

La professeure réussit ainsi à transposer les notions enseignées dans ses cours à d’autres sphères d’activité. Elle met par exemple à l’horaire des visites de musées montréalais ou de sites patrimoniaux afin d’offrir une formation appliquée et collaborative. Elle travaille en outre à élaborer des cours liés aux programmes de muséologie et au diplôme d’études supérieures spécialisées en études féministes, des genres et des sexualités, en plus de concevoir des cours d’archéologie publique en partenariat avec des organisations archéologiques locales.

Embrasser l’ère du numérique

La technologie occupe une place importante dans le quotidien de Katherine Cook. Membre de l’équipe ayant constitué le pôle numérique en anthropologie, elle a cofondé AnthropoLab 3D, un laboratoire de modalisation en trois dimensions. Elle y a récemment créé un programme unique de formation multimédia démocratisant l’accès à la formation technique. Elle assure aussi, depuis juin, la présidence du Carrefour en culture et création numériques de la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM. Lorsqu’elle en était vice-présidente, elle y a mis en place diverses formations spécialisées et implanté un programme de mentorat et de bourses relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion offert à ceux et celles qui entament des études de troisième cycle à la faculté.

Celle qui a fondé son propre laboratoire d’archéologie publique a de plus conçu, en 2016, une version archéologique de l’évènement Inktober intitulée Archink. La septième édition de l’initiative a été enrichie par une collaboration avec un dépôt archéologique de données ouvertes, permettant ainsi d’offrir un évènement parallèle axé sur la littératie numérique. «Je suis fondamentalement convaincue que la mobilisation des technologies numériques pour décloisonner la salle de classe et jeter des ponts avec les professionnels et le grand public offre aux étudiants et étudiantes la possibilité d'élargir leurs horizons, de réseauter et d’acquérir des compétences fondamentales en matière de communication, d'esprit critique et de collaboration, nécessaires pour réussir dans une carrière en archéologie et en anthropologie aujourd'hui», conclut la professeure.

Katherine Cook est lauréate du Prix d’excellence en enseignement aux professeurs et professeures 2023.