Pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin: les travaux de réaménagement commencent
- UdeMNouvelles
Le 28 novembre 2023
- Natacha Monnier
Une importante étape est franchie: après deux ans de travaux préparatoires, les travaux de reconstruction et d’aménagement des futurs locaux débutent dans les pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin.
Pour rénover un bâtiment, il faut d’abord en déconstruire de larges pans. C’est ce qui a été fait au cours des deux dernières années dans les pavillons Roger-Gaudry et Marie-Victorin à la faveur du «plus important projet de rénovation d’infrastructures existantes entrepris par l’Université de Montréal dans les 50 dernières années», selon les mots d’Alain Boilard, directeur général des projets majeurs d’infrastructure.
Doté d’un budget de 390 M$, ce projet devrait être finalisé en 2026, mais dans certains secteurs le réaménagement pourrait être terminé dès 2025. Le projet impose une logistique complexe, non seulement par l’envergure du chantier – 40 000 m2 au total, soit l’équivalent de six terrains de football –, mais aussi par la nature des travaux, qui sont effectués dans des bâtiments anciens ou historiques et comportent de ce fait de nombreuses difficultés techniques relatives à la mise aux normes.
Cet automne marque la fin des travaux préparatoires de cet important chantier. Et la vue des locaux entièrement dépouillés de leurs murs est pour le moins spectaculaire. Elle permet, pour une rare fois, de voir l’enveloppe intérieure de ces deux bâtiments emblématiques du campus de la montagne, mais également d’imaginer ce que seront les futurs aménagements.
Déconstruire en contexte patrimonial
Dès le début du projet, il était essentiel pour l’Université de Montréal de comprendre l’état physique des deux bâtiments visés par les travaux de rénovation, en particulier le pavillon Roger-Gaudry, qui fait l’objet de diverses protections patrimoniales.
Les travaux de déconstruction réalisés ces deux dernières années ont exigé un immense effort de planification de même qu’un important savoir-faire de la part des équipes d’exécution afin de préserver l’intégrité de l’immeuble. L’Université fait face également à l’obligation de diminuer de manière draconienne la vétusté du bâtiment, imputable en grande partie à son enveloppe extérieure, datant des années 1930. Ainsi, sur un total de 3500 fenêtres, environ 1200 ont été remplacées ou sont en voie de l’être dans les secteurs réaménagés du pavillon.
Toujours au pavillon Roger-Gaudry, une attention particulière a été portée à la conservation de certains éléments tels le terrazzo ou les blocs Belden, de larges briques utilisées comme parement mural intérieur. De même, tous les lieux qui seront réaménagés ont fait l’objet d’un désamiantage complet ou d’un encapsulage. Ces travaux ont été effectués par des entrepreneurs chevronnés, sous la supervision constante d’une firme spécialisée en hygiène industrielle, et conduits selon la règlementation en vigueur au Québec.
Les initiatives durables ainsi que l’obtention de la certification LEED pour la conception et la construction des intérieurs (LEED C+CI) sont aussi des éléments essentiels du projet. L’économie circulaire s’est traduite entre autres par la récupération des matériaux lors de la déconstruction: les lieux n’ont pas été démolis, mais plutôt démantelés, et les matériaux inventoriés afin de les détourner de l’enfouissement et de permettre leur réemploi.
Un pôle de la santé et des lieux améliorés au pavillon Roger-Gaudry
Près de 80 % des réaménagements prévus seront réalisés au pavillon Roger-Gaudry, assurant ainsi la consolidation d’un pôle de la santé grâce au regroupement d’unités appartenant à la Faculté de médecine. Ainsi, l’École de réadaptation, présentement logée au 7077, avenue du Parc, sera relocalisée aux cinquième et sixième étages de l’aile est du pavillon; elle profitera des importantes superficies de plancher nécessaires à ses activités de formation en ergothérapie et en physiothérapie.
Dans le secteur ouest du pavillon, les réaménagements prévus aux étages 2, 3 et 5 sont principalement destinés à l’École d’orthophonie et d’audiologie. La clinique, ouverte au public pour le dépistage de troubles en orthophonie et en audiologie, sera située au niveau 2 des ailes V, U et S, tandis que les niveaux 3 et 5 comprendront des salles de cours, des salles d’apprentissage (par équipe et par problèmes) ainsi que les bureaux de la direction et de l’enseignement.
Outre le secteur de la santé, certains services administratifs, comme le Secrétariat général, la Division des affaires juridiques ou encore le Bureau des communications et des relations publiques, seront déménagés aux étages 7, 8 et 9 de l’aile est du pavillon imaginé par Ernest Cormier.
Regroupement des sciences sociales et futur CPE au pavillon Marie-Victorin
Au pavillon Marie-Victorin, les réaménagements permettront la création d’un pôle des sciences sociales grâce au regroupement de l’École de psychoéducation et de ses divers services (tels le Groupe de recherche sur les environnements scolaires et le Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant) dans un même secteur, favorisant ainsi le partage d’emplacements communs multifonctionnels comme les salles de repas et les salles de réunion. Les aménagements du deuxième étage accueilleront l’École de travail social ainsi que l’ensemble de la communauté par l’ajout de salles de cours, de capacité variable, dont certaines ont été conçues pour répondre aux besoins de la Faculté des sciences de l’éducation. Quant au BRAMS, le Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son du Département de psychologie, les aménagements entamés dans une phase antérieure seront achevés en tenant compte de l’acoustique et de la hauteur de plafond nécessaires à ses activités de recherche.
Le futur centre de la petite enfance (CPE) sera quant à lui situé au premier étage, dans l’aile G et dans la partie nord de l’aile D. Ces locaux auront un accès de plain-pied à la cour extérieure, qui accueillera des aires de jeux divisées en zones dynamiques ou plus calmes pour les plus petits, des carrés de sable, des pistes texturées pour les petits vélos ou trottinettes, des jeux d’eau, un espace naturel ainsi que des plantations et un petit potager. Universellement accessibles, une aire de transit et d’accueil ainsi qu’un débarcadère pour les parents sont également prévus.
«C’est une autre étape de franchie pour l’Université de Montréal, dit Alain Boilard. Ces aménagements dont nous avons un aperçu, c’est pour nos étudiants et étudiantes, pour le personnel enseignant et pour nos chercheuses et chercheurs que nous les planifions. Nous souhaitons qu’ils répondent à leurs attentes et qu’ils profitent par la même occasion à toute notre communauté.»
En savoir plus
Le projet de réaménagement des espaces est réalisé par les firmes BBBL / Jodoin Lamarre Pratte / Provencher_Roy architectes en consortium (pavillon Roger-Gaudry est) et par NFOE + EVOQ architectes (pavillon Roger-Gaudry ouest et pavillon Marie-Victorin).