«Lignes de fuite» pour clore la saison de la troupe Théâtre Université de Montréal

Pour clore sa saison et à l’occasion de la Francofête, la troupe Théâtre Université de Montréal, des Services à la vie étudiante, présente Lignes de fuite, une comédie dramatique de Catherine Chabot mise en scène par Camille Messier.

Maniant l'hyperréalisme avec une extrême précision, la dramaturge, actrice et scénariste brosse un portrait incisif du Québec d'aujourd'hui, de ses penchants politiques et de notre besoin urgent de trouver de véritables issues de secours.

«Les personnages, qui n'ont pas la langue dans leur poche, croisent le fer sur des sujets parfois délicats et confrontent leur personnalité aux antipodes, détaille Jeanne Fontaine, étudiante en musicologie et interprète de la pièce. Les grands esprits se rencontrent, les couteaux volent bas, les passions se déchaînent.»

Un tableau mordant des relations de couple et d’amitié

Trois amies du secondaire, qui ne se voient plus qu'à l'occasion et qui ont bien changé depuis cette époque, se retrouvent au cours d'une soirée arrosée dans un luxueux loft montréalais. Accompagnées de leur partenaire, elles mangent, boivent et discutent de tout et de rien. La soirée s’électrise au fur et à mesure que les visions du monde s’opposent. Les partis pris sont dévoilés au grand jour, les visions de l'avenir, de la maternité et de l'amitié sont brouillées à jamais.

«C'est drôle, c'est brusque, c'est vaudevillesque, c'est choquant, c'est rythmé, c'est étourdissant, c'est touchant, c'est outrancier», dit Jeanne Fontaine, qui joue le personnage de Raphaëlle.

«Oserons-nous créer notre propre ligne de fuite?»

Raphaëlle est une avocate en droit carcéral âgée de 30 ans qui mène une vie normale et stable. «Le hic, c'est qu'elle semble ne pas vouloir admettre que sa vie l'étouffe et la rend blasée, irritée. Elle est gossée par tout, elle est cinglante envers les jeunes et les choix de vie de sa génération, elle considère que sa propre personne est peu intéressante», indique l’étudiante de la Faculté de musique.

Raphaëlle restera-t-elle dans sa «ligne dure», ce chemin de vie ordinaire et tout tracé, ou s’émancipera-t-elle vers l’inconnu?

Le théâtre québécois écrit et mis en scène par des femmes

Après avoir monté pour la troupe Théâtre Université de Montréal Hurlevents, écrit par Fanny Britt (2022), et Au bout du fil, d’Évelyne de la Chenelière (2023), Camille Messier met en scène cette année le texte de Catherine Chabot, qui a remporté le prix du meilleur texte original en 2019 remis par l’Association québécoise des critiques de théâtre et qui a été adapté au cinéma en 2022.

Six interprètes de la troupe donneront corps à ce texte dramaturgique: en plus de Jeanne Fontaine (musicologie), il s’agit de Daniel Gog-Ciceu (urbanisme, mobilité et transport), Mathilde Nault (écriture de scénario et création littéraire), Mahdi Ourahmoune (génie logiciel), Laure R. Dumoutier (écriture de scénario et création littéraire) et Émilie Thibodeau (physiothérapie).

Parce que le théâtre universitaire symbolise à la fois le dynamisme des étudiantes et étudiants et la vie sur les campus, les Activités culturelles des Services à la vie étudiante sont fières de présenter la dernière production de la saison 2023-2024 de Théâtre Université de Montréal. Cette troupe permet à une trentaine de membres de la communauté étudiante de vivre une expérience théâtrale sous la direction de metteuses et metteurs en scène professionnels.