Un financement fédéral permet de pérenniser les services de la Clinique Mauve de l’UdeM

Dès sa création, la Clinique Mauve a été réfléchie dans une démarche de collaboration intersectorielle grâce à AGIR Montréal, le seul organisme communautaire qui offre un accompagnement pour les personnes LGBTQIA+, réfugiées et migrantes à Montréal.

Dès sa création, la Clinique Mauve a été réfléchie dans une démarche de collaboration intersectorielle grâce à AGIR Montréal, le seul organisme communautaire qui offre un accompagnement pour les personnes LGBTQIA+, réfugiées et migrantes à Montréal.

Crédit : Getty

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Les communautés migrantes et racisées LGBTQIA+ pourront continuer de recevoir les services des professionnels de la Clinique Mauve alors que le gouvernement annonce un financement de 750 000 $.

La Clinique Mauve, qui a ouvert ses portes en 2020, en pleine pandémie de COVID-19, offre des services intersectoriels, communautaires et intégrés aux communautés migrantes et racisées LGBTQIA+. La littérature scientifique démontre que les personnes issues de ces communautés font face à des barrières structurelles qui complexifient leur accès aux soins de santé, alors qu’elles ont des besoins souvent urgents à cause des violences et des traumatismes qu’elles ont vécus dans leur pays d’origine, d’expériences dévalorisantes, stigmatisantes ou oppressantes qu’elles ont pu rencontrer dans leur parcours migratoire, de leur appartenance à un groupe ethnique ou religieux minorisé, ou de leur identité ou de leur orientation sexuelle minoritaire.

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, qui représentait le ministre de la Santé, a annoncé une subvention de près de 750 000 $ à la Clinique Mauve. «L’investissement pour la Clinique Mauve fait état de l’engagement pris pour soutenir la santé et le bien-être des communautés LGBTQIA+ migrantes et racisées. Améliorer les soins intégrés et répondre aux défis uniques auxquels ces communautés sont confrontées permet de favoriser un système de santé plus inclusif et plus équitable pour tous les habitants du Canada», a expliqué le ministre. 

Dès sa création, la Clinique Mauve a été réfléchie dans une démarche de collaboration intersectorielle grâce à AGIR Montréal, le seul organisme communautaire qui offre un accompagnement pour les personnes LGBTQIA+, réfugiées et migrantes à Montréal. Les services de la clinique sont disponibles à travers un modèle qui s’appuie sur l’implication de divers professionnels de la santé: travailleuses sociales et travailleurs sociaux, infirmières et infirmiers, médecins, psychologues, ainsi que l’accompagnement par un pair navigateur. Les pairs navigateurs, étant eux-mêmes des personnes migrantes, racisées et LGBTQIA+, partagent le vécu des usagères et usagers et sont donc en mesure de les accompagner de la clinique au réseau de la santé. 

Laboratoire social et de recherche

Au fil des ans, la Clinique Mauve s’est transformée pour devenir le premier laboratoire social et de recherche favorisant les collaborations interdisciplinaires et intersectorielles au Québec et un des seuls au Canada. L’équipe de recherche de la Clinique Mauve, dirigée par le chercheur Edward Ou Jin Lee, professeur agrégé à l’École de travail social et Ahmed Hamila, professeur adjoint au Département de sociologie, s’intéresse au développement et à l’amélioration des approches antioppressives, antiracistes et intersectionnelles qui guident les interventions des professionnels de la santé et des services sociaux. 

La Clinique Mauve développe et offre des formations à l’intention des professionnels de la santé et de la communauté étudiante. Ces formations ont comme thèmes les approches et les thématiques propres à la clinique, permettant ainsi de favoriser le développement de meilleures pratiques dans les divers milieux de la recherche et de l’intervention psychosociale et médicale. 

«En tant que laboratoire social et étant en collaboration avec les acteurs du milieu et les communautés concernées, la Clinique Mauve s’inspire de l’approche qu’on appelle aussi Implementation Science, pour s’assurer que les recherches qui y sont menées peuvent être adoptées rapidement et appliquées aux pratiques des professionnels sur le terrain, afin notamment d’améliorer les interventions et d’avoir un impact concret et mesurable sur les communautés concernées», a déclaré Edward Ou Jin Lee.  

En 2023, la Clinique Mauve est également devenue un lieu de stage pour des étudiants en psychologie et en travail social. Avec l’appui de trois superviseurs, ces étudiants ont pu offrir des services à une trentaine d’usagers, soit en intervention individuelle ou en intervention de groupe. Avec la subvention reçue, Edward Ou Jin Lee et ses collègues veulent développer une offre de stages plus large en ouvrant des places de stage à des étudiantes et des étudiants d’autres disciplines, comme les sciences infirmières, la médecine, la pharmacie ou la santé publique. 

«Je me réjouis de constater que la Clinique Mauve reçoit le soutien des Instituts de recherche en santé du Canada pour poursuivre sa mission. Ce projet qui a pris racine à l’UdeM représente bien l’engagement social de nos équipes de recherche. Il s’agit d’un engagement concret et humaniste qui répond aux besoins réels de la population. C’est un projet mené en parfaite collaboration avec les acteurs du milieu de la santé et des services sociaux. Il démontre ce que nous faisons de mieux: la formation, la recherche et les services à la communauté dans un seul geste qui donne vie à notre responsabilité citoyenne», conclut le recteur, Daniel Jutras. 

  • Serge Maynard, coordonnateur de la recherche du CIUSSS-Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Edward Ou Jin Lee, Daniel Jutras, Steven Guilbeault, Francis Scarpeleggia, député fédéral de Lac-Saint-Louis, Marianne Chbat, coordonnatrice de recherche à la Clinique Mauve et Ahmed Hamila

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

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