Suivre la piste des Iroquoiens en Outaouais
- UdeMNouvelles
Le 5 août 2024
- Martin LaSalle
Dirigés par Christian Gates St-Pierre, 10 étudiants en anthropologie de l’UdeM ont découvert des milliers d’artéfacts sur un site archéologique autochtone de l’Outaouais.
Une dizaine d’étudiantes et d’étudiants du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal ont découvert des milliers d’artéfacts à l’occasion de l’école de fouilles annuelle qui, cette année, s’est déplacée dans le parc du Lac-Leamy, en Outaouais. Ils ont travaillé sur un site autochtone du territoire traditionnel anichinabé.
Dirigée depuis six ans par le professeur Christian Gates St-Pierre, l’école de fouilles entamait cette année un nouveau projet de recherche en collaboration avec la communauté anichinabée de Kitigan Zibi, l'organisme Anishinàbe Odjìbikan, le Musée canadien de l'histoire, la Commission de la capitale nationale (CCN) et plusieurs chercheurs et chercheuses d'universités québécoises et des États-Unis.
Un dur labeur et des milliers d’artéfacts découverts
Du 26 mai au 22 juin, huit étudiantes et étudiants du baccalauréat et deux de la maîtrise, ainsi que des archéologues de la CCN et d’Anishinàbe Odjìbikan ont scruté un lieu nommé Kabeshinàn par les Anichinabés qui aurait été occupé pendant plus de trois millénaires.
Accompagnés de deux assistants et du professeur Gates St-Pierre, ils ont effectué des recherches du lundi au samedi pour y apprendre les rudiments en matière de fouilles archéologiques. Ils ont ainsi exploré les méthodes et techniques de déterrement, la tenue d’un recueil d’artéfacts, la récupération des données et la réalisation de relevés de couches stratigraphiques sur des feuilles millimétrées de même que celle de relevés d’arpentage selon la topographie.
«Les fouilles effectuées ont permis de découvrir des milliers d'artéfacts et d'autres traces des occupations autochtones telles que des anciens foyers ou feux de camp, explique Christian Gates St-Pierre. Étant situé au confluent de deux grandes voies de communication que sont les rivières Gatineau et des Outaouais, cet endroit a constitué un important lieu de rencontre entre nations autochtones dans le passé.»
Un projet interculturel
Soutenu pour une durée de cinq ans dans le cadre du programme Savoir par le Conseil de recherches en sciences humaines, le projet de l’école de fouilles est aussi une occasion pour des étudiants de l'UdeM d’initier de jeunes Anichinabés aux méthodes et techniques de fouilles employées dans des projets de recherche archéologique afin de former la relève et de favoriser la recherche dans les communautés elles-mêmes.
«L’école de fouilles est un projet collaboratif avec les communautés de cette région, avec lesquelles on partage des données, des connaissances qui se complètent les unes les autres, conclut Christian Gates St-Pierre. Elle représente une occasion de rencontres, de sensibilisation et de collaboration interculturelle entre Autochtones et allochtones qui permet d’avoir une compréhension plus complète et plus respectueuse de l’histoire de cette nation autochtone.»