Devenez pro du tri!

Devenir «pro du tri» demandeun certain effort de la part de ceux et celles qui fréquentent l’Université, qu’il s’agisse de la communauté étudiante, du corps enseignant, des membres du personnel ou encore des gestionnaires.

Devenir «pro du tri» demandeun certain effort de la part de ceux et celles qui fréquentent l’Université, qu’il s’agisse de la communauté étudiante, du corps enseignant, des membres du personnel ou encore des gestionnaires.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Les habitudes de tri se dégradent considérablement partout au pays. Pour corriger le tir, l’UdeM renforce la sensibilisation auprès de sa communauté et se dote d’outils supplémentaires.

Mère Teresa ne serait pas très heureuse si elle se promenait du côté des poubelles de l’Université de Montréal. En effet, la missionnaire disait «Je ne suis en colère que lorsque je vois des déchets» et il se trouve que l’UdeM en produit de manière croissante! Et pourtant, plus de 50 % des déchets que l’Université envoie à l’enfouissement pourraient être recyclés ou compostés. Pour reprendre l’expression tirée du bulletin scolaire: «L’élève pourrait faire mieux.»

Ce sont les récents exercices de caractérisation des déchets, réalisés en 2023 au pavillon Roger-Gaudry et en septembre au pavillon 3200, rue Jean-Brillant, qui ont permis de brosser le tableau de la situation. Cette opération consiste à prélever des échantillons de déchets, à les trier par types de matériaux (papier, verre, aluminium, déchets alimentaires) et à les peser.

Les données recueillies par l’Université de Montréal confirment le besoin d’intensifier ses efforts afin de remonter sa «note» en matière de gestion des matières résiduelles. À cet effet, l’Unité du développement durable (UDD) en collaboration avec la Direction des immeubles (DI) viennent de lancer une campagne de sensibilisation, Devenez pro du tri, dans le but d’inciter les membres de la communauté à adopter de meilleures pratiques de tri et de récupération des déchets.

Le b.a.-bac

Tout commence par le bac. «Les erreurs de tri sont l’une des principales sources de l’augmentation des déchets, explique Luc Surprenant, conseiller à l’UDD. Depuis une dizaine d’années, il y a un recul net dans les habitudes de tri de la population. Ce n’est pas un hasard si d’autres campagnes de sensibilisation ont lieu ces temps-ci, comme la campagne provinciale Bac Impact.»

Par ricochet, les mauvaises habitudes de tri entraînent une hausse importante du volume de déchets. À titre d’exemple, il y a à peine cinq ans, les camions des fournisseurs chargés de ramasser les ordures à l’UdeM passaient de deux à trois fois par semaine sur les campus. Aujourd’hui, ces camions doivent passer chaque jour pour répondre à la demande.

Les erreurs de tri sont ainsi très coûteuses, tant sur le plan financier que sur le plan environnemental. Et malheureusement, la loi du plus faible s’applique: dès que le contenu d’un bac de récupération contient 0,5 % de matières qui ne sont pas récupérables (à cause des erreurs de tri), c’est tout le contenu du bac qui doit être jeté. Perdues, les 99,5 % de matières récupérables!

Devenir «pro du tri» demande donc un certain effort de la part de ceux et celles qui fréquentent l’Université, qu’il s’agisse de la communauté étudiante, du corps enseignant, des membres du personnel ou encore des gestionnaires. Luc Surprenant conseille d’ailleurs à chacun et chacune de télécharger l’application Ça va où? de Recyc-Québec. Grâce à de l’information sur 1300 produits et emballages courants, l’application permet de savoir si un objet doit être déposé dans le bac de récupération, dans le bac de compostage, à la poubelle ou encore à l’écocentre. De plus, les renseignements fournis sont adaptés en fonction de la géolocalisation des utilisateurs pour tenir compte des spécificités des différentes municipalités.

En l’espace de huit jours, le pavillon 3200, rue Jean-Brillant a envoyé 2850 kilos de déchets à l’enfouissement. Pourtant, 70% de ces déchets étaient compostables et 18% étaient recyclables. — Données tirées de l'exercice de caractérisation des matières résiduelles (2024)

Du renfort à la Direction des immeubles

Anjali Caillait, conseillère en gestion des matières résiduelles

Anjali Caillait, conseillère en gestion des matières résiduelles

Crédit : Courtoisie

C’est dans ce contexte qu’est arrivée en poste Anjali Caillat en avril dernier, en tant que conseillère en gestion des matières résiduelles pour la DI. Son mandat? Privilégier la réduction à la source et optimiser la gestion de nos déchets. Cela passe notamment par la recherche de nouveaux débouchés pour nos matières, l’augmentation progressive des points de compost et une meilleure gestion de notre mobilier usagé.

Il semble évident que plus une organisation composte, moins elle envoie de déchets aux sites d’enfouissement. À l’UdeM, comme dans plusieurs campus en milieu urbain, le compost est toutefois une affaire complexe: nous recueillons les matières de personnes «passantes» qui ne sont pas des membres de la communauté et le ramassage du compost dépend des services offerts par les municipalités.

Sur le campus de la montagne par exemple, la collecte des matières compostables est effectuée par l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce à raison d’une fois par semaine. Une fréquence insuffisante pour les unités qui n’ont pas de salle réfrigérée pour entreposer les résidus. Les camps de jour du CEPSUM sont une illustration de cette situation.

«Pour commencer, précise Anjali Caillat, nous allons concentrer les points de collecte du compost dans les endroits où l’on consomme de la nourriture: la cafétéria Local Local, les comptoirs des services alimentaires, les cafés étudiants, les résidences et les aires équipées de fours à micro-ondes.» De plus, des bacs de compostage se trouvent sur les étages de certains pavillons, surtout à l’intention des membres du personnel qui les occupent.

L’autre chantier qui occupera la conseillère au cours des prochains mois est celui de la gestion du mobilier usagé entreposé dans la réserve de l’Université. L’idée est de récupérer et de revaloriser ce matériel dans le but d’éviter qu’il prenne simplement le chemin des sites d’enfouissement. «Nous allons travailler à mieux faire connaître ces ressources auprès de la communauté dans le but que ses membres acquièrent le réflexe de consulter la réserve avant d’acheter des articles neufs», indique Anjali Caillat. Elle pilote avec son équipe la mise en ligne d’une plateforme numérique pour visionner et réserver les articles disponibles à la réserve. En attendant, les membres du personnel peuvent demander par Maximo à visiter la réserve de mobilier usagé.

Les avantages d’une meilleure gestion des matières résiduelles sont nombreux pour l’UdeM: réduction des coûts et économies d’énergie, bien évidemment, mais aussi l’enrichissement d’une expertise et l’affirmation d’un rôle de leadership dans le domaine.

L’appel est donc lancé à l’ensemble de la communauté de l’UdeM: «Devenez pro du tri!» La participation du plus grand nombre à l’effort collectif permettra à l’UdeM d'atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés pour 2025: récupérer ou composter 70 % des matières qu’elle ramasse dans l’ensemble de ses bacs et de ses poubelles. De quoi rendre fière mère Teresa.

Des initiatives en matière de gestion des matières résiduelles

Exit, les poubelles orphelines
L’UDD et la DI retireront les poubelles «orphelines» du campus de la montagne pour inciter les gens à se diriger vers la station de tri la plus proche.

Nouveaux bacs pour la consigne
À partir du 1er mars 2025, des contenants spécialement conçus pour la consigne seront installés progressivement sur les campus en vue de l’entrée en vigueur de la consigne provinciale élargie, qui s’étend aux contenants de boisson en aluminium, en plastique, en verre et en carton multicouche. L’accent sera mis à nouveau sur les points de vente ou de consommation de nourriture.

Guide d’organisation d’évènements écoresponsables
Consultez le guide conçu à cet effet. N’hésitez pas à communiquer avec Anjali Caillat afin d’obtenir des conseils personnalisés pour réduire la production de déchets lors de la tenue de votre prochain évènement.

OREL: Option réutilisation des équipements de laboratoire
Programme de recyclage et récupération du mobilier qui permet de redistribuer et de réutiliser le matériel et le mobilier de laboratoire.

Écoescouade
Des groupes d’étudiantes et étudiants formés par l’UDD renseignent leurs pairs sur les différents types de déchets et la manière de les trier. Vous pouvez demander les services de l’écoescouade pour votre prochaine activité et sans aucuns frais. Passez le mot!

Bacs pour petits appareils électroniques
Ces bacs permettent aux membres de la communauté de se départir de petits appareils électroniques désuets ou non fonctionnels et de cartouches d'encre. En 2019, l'UdeM a récupéré 12 237 petits appareils électroniques.