Il faut de vous pour faire un monde

Jean-Marie Garon et Myriam Amzallag

Jean-Marie Garon et Myriam Amzallag

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Myriam et Jean-Marie incarnent deux générations: 48 ans de service dévoué pour l’une et un début de carrière prometteur pour l’autre. Leur parcours reflète la richesse humaine de l’UdeM.

L’Université de Montréal et du monde. Un monde d’histoires, de parcours, de défis et de découvertes, mais surtout un monde humain. Allons à la rencontre de ces personnes qui ont choisi ou qui choisissent l’UdeM pour se réaliser sur le plan professionnel.

Aujourd’hui: «Il faut plusieurs générations pour faire un monde», avec Myriam Amzallag et Jean-Marie Garon.

Il n’est pas surprenant de se trouver face à deux personnes ayant un rapport de longévité à l’UdeM diamétralement opposé. Myriam (qui nous a gentiment permis de l’appeler par son prénom) comptera bientôt 48 années de loyaux services à l’Université, au Département de communication de la Faculté des arts et des sciences (FAS). Jean-Marie, fils d’une employée de l’Université, en est à ses premiers contrats au CEPSUM – si l’on fait abstraction des quelques fois où il a jugé la compétition de biscuits de Noël du Bureau des communications et des relations publiques.

Commençons par le début.

Comment «l’aventure UdeM» a-t-elle commencé pour vous?

Myriam: Après avoir travaillé une douzaine d’années au Maroc, j’ai immigré au Québec. J’avais alors deux enfants en bas âge, donc le plus simple pour moi a d’abord été de travailler dans une garderie. Et puis, j’ai vu une annonce pour un poste administratif à l’Université de Montréal – aux communications de la Faculté de médecine. Après un entretien et un examen, j’ai été sélectionnée.

Jean-Marie: Mon premier contact – outre ma mère – avec l’UdeM a été par le biais des camps de jour du CEPSUM, auxquels j’ai participé quand j’avais sept ou huit ans. Des années plus tard, mais toujours aussi sportif, j’ai vu que le CEPSUM avait besoin d’arbitres et de marqueurs pour ses matchs de hockey. J’ai tout de suite aimé l’environnement de travail!

Et donc, une fois à l’emploi de l’UdeM, y a-t-il une chose qui vous a marqués plus qu’une autre?

Myriam: À mon arrivée, il n’y avait pas de programme d’accueil du nouveau personnel comme aujourd’hui. Ça nous demandait beaucoup d’autonomie et de débrouillardise! Toutefois, ce que j’ai trouvé le plus marquant, c’était la camaraderie qui existait entre les collègues. Je sentais que chaque personne était engagée auprès de son équipe. Alors, même si l’on apprenait souvent sur le tas, c’était très stimulant. Aujourd’hui, avec les séances d’accueil, c’est plus facile de s’y retrouver.

Jean-Marie: Mon accueil ressemblait plus à un accueil-évaluation. La personne chargée de l’arbitrage au CEPSUM m’a accompagné dans les premiers matchs, question de s’assurer que j’étais capable de me débrouiller. C’est la même personne qui m’a expliqué comment fonctionnait la paie et Synchro. D’ailleurs, je ne suis pas sûr d’avoir tout à fait compris ce système…

Myriam: T’inquiète pas, moi aussi j’ai encore de la difficulté avec ça! (Rires.)

Jean-Marie: Mais tout de suite, je me suis senti bien entouré. J’étais avec des arbitres plus expérimentés qui m’ont évalué et encadré. Je n’ai jamais été laissé à moi-même.

  • Jean-Marie Garon

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Puisqu’on parle d’encadrement, comment s’est déroulée la transmission d’information? Et quels ont été les apprentissages les plus importants?

Myriam: J’aborde la question de l’autre sens. J’ai souvent engagé du personnel plus jeune et mon conseil est demeuré le même: faites preuve de curiosité et de résilience! Ouvrez votre esprit et posez des questions, même si ça vous paraît étrange au début. Vous comprendrez mieux et plus rapidement le rôle que vous aurez à jouer.

Jean-Marie: Justement, j’ai trouvé – en tant que jeune de 17 ans – qu’il était facile d’entretenir un dialogue avec les personnes de 30-40 ans plus âgées que moi. Je n’ai jamais senti de fermeture. L’université peut donner l’impression que c’est un milieu austère, hiérarchique et difficile d’accès. Au contraire, mes mentors avaient beaucoup à m’apprendre, mais ils ont toujours été ouverts à mes points de vue.

Est-ce que votre parcours jusqu’ici a été un fleuve tranquille?

Myriam: Pas tout à fait! À l’époque, on n’avait pas tous les moyens de communication ni même les outils qui se trouvent dans les bureaux aujourd’hui. On n’avait même pas d’ordinateur. On tapait tout à la machine et, quand on faisait une erreur, on devait retaper la page en entier. Plus tôt, on blaguait à propos de Synchro. Pour moi, le principal défi à mon âge est de rester à jour avec les nouvelles technologies et de m’adapter aux changements dans les procédures administratives. C'est un défi que je relève avec enthousiasme, car il permet de rester dynamique et engagé. Heureusement, il existe un portail interne rempli de formations, de cours et de conférences – de quoi constamment s’améliorer! Même après 47 ans à l’UdeM, je sens que j’apprends tous les jours.

Jean-Marie: Dernièrement, j’ai dû céder ma place à des arbitres locaux à l’occasion d’un tournoi de hockey dans une autre ville. J’étais déçu, mais j’ai gardé la tête haute. En gros, j’ai suivi le conseil de Myriam et j’ai été résilient! (Rires.)

  • Myriam Amzallag

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Comment entrevoyez-vous l’avenir de l’UdeM et votre avenir professionnel?

Myriam: L’UdeM jouit d’une richesse naturelle renouvelable: la jeunesse. On apprend toujours lorsqu’on s’entoure de jeunes et, heureusement, ils profitent du mentorat des anciennes et des anciens. Son avenir est assuré.

Pour ma part – et je dis ça tout le temps à mes collègues –, si demain matin la FAS n’avait plus les moyens de me rémunérer, je continuerais à y travailler sans aucune hésitation. À ce stade, c’est une question de passion.

Jean-Marie: Je commence le cégep, donc je pense avoir un peu le temps d’y penser, mais j’envisage de faire un DESS [diplômes d’études supérieures spécialisées] en science politique. Je suis mordu de politique depuis que je suis en troisième année. C’est sûr que je songe à continuer mon parcours à l’UdeM. Mais bon, j’espère quand même que ma mère ne me déshéritera pas si jamais je choisissais une autre organisation! (Rires.)