Les oméga-3 pourraient aider à réduire l’inflammation et à prévenir le diabète de type 2

L’étude a mis en lumière que la supplémentation en oméga-3 à base d’huile de poisson était efficace pour inhiber les effets des LDL sur l’inflammation du tissu adipeux et leur association aux facteurs de risque liés au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires.

L’étude a mis en lumière que la supplémentation en oméga-3 à base d’huile de poisson était efficace pour inhiber les effets des LDL sur l’inflammation du tissu adipeux et leur association aux facteurs de risque liés au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Une étude révèle le rôle joué par la supplémentation en oméga-3 dans le traitement de l’inflammation du tissu adipeux et la réduction du risque de maladies cardiométaboliques tel le diabète de type 2.

L’équipe de la Dre May Faraj, professeure de nutrition à l’Université de Montréal et directrice de l’Unité de recherche en nutrition, lipoprotéines et maladies cardiométaboliques à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, jette un éclairage nouveau sur le rôle de la supplémentation en oméga-3 d'origine marine dans le traitement de l’inflammation du tissu adipeux et la réduction du risque de maladies cardiométaboliques, comme le diabète de type 2.

Une avancée prometteuse

May Faraj

May Faraj

Crédit : Bonesso-Dumas

Publiée récemment en ligne dans la revue savante Scientific Reports, l’étude révèle que, chez les sujets présentant un taux sanguin élevé de lipoprotéines de basse densité (LDL), communément appelé «mauvais cholestérol», il y a une inflammation plus forte de leur tissu adipeux que chez ceux ayant un faible taux de LDL. 

De plus, l’équipe a démontré que, dans les cas de taux élevé de LDL dans le sang, l’inflammation du tissu adipeux était associée à des anomalies du métabolisme des glucides (sucre) et des graisses, qui augmentent le risque de diabète de type 2. 

Alliant la recherche clinique et la recherche fondamentale, l’étude a aussi mis en lumière que la supplémentation en oméga-3 à base d’huile de poisson était efficace pour inhiber les effets des LDL sur l’inflammation du tissu adipeux et leur association aux facteurs de risque liés au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires. La supplémentation en oméga-3 a également réduit les anomalies du métabolisme des glucides et des graisses chez tous les sujets.

La supplémentation en oméga-3 vendue sans ordonnance pourrait ainsi constituer une stratégie très efficace pour le traitement de l'inflammation du tissu adipeux et la prévention des maladies qui y sont associées, telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, en particulier chez les personnes ayant un taux élevé de LDL.

Le poids du diabète

Le diabète est une maladie chronique complexe qui se déclare lorsque l’organisme ne produit pas assez d’insuline ou ne répond plus à son action. Ainsi, le diabète réduit la capacité du corps à métaboliser le sucre, les gras et les protéines. Il touche 529 millions de personnes de tous âges et horizons sur la planète. La majorité souffre de diabète de type 2. 

Au-delà de son poids au quotidien, le diabète de type 2 augmente les risques d’être atteint de diverses maladies cardiovasculaires, de maladies du rein et de la vue, et demeure la principale cause d’invalidité dans le monde. Il est important de noter que la plupart des Canadiens et des Canadiennes ne consomment pas suffisamment d’EPA et de DHA dans leur alimentation et ont de faibles niveaux d’EPA et de DHA dans leur sang.

La bonne nouvelle est que le diabète de type 2 peut être prévenu et les travaux de recherche comme ceux de la Dre Faraj pourraient contribuer à la prévention de la maladie en offrant des pistes pour augmenter l’EPA et le DHA dans le sang.

L’influence des oméga-3

Pour comprendre comment les LDL et les oméga-3 influent sur le risque de souffrir de diabète de type 2, l'équipe de la Dre Faraj a recruté 40 volontaires en bonne santé pour un essai clinique entre 2013 et 2019. Parmi eux, 33 ont été soumis à une supplémentation de 12 semaines en oméga-3 qui apportait 2,7 g d'EPA et de DHA dans l'huile de poisson par jour. Cette dose d'EPA et de DHA se situe dans la fourchette recommandée pour la supplémentation par Santé Canada.

L’équipe de la Dre Faraj a constaté que la supplémentation en EPA et DHA:

  • améliorait la sécrétion d’insuline en réponse à l’augmentation de la glycémie et à l’élimination des graisses sanguines après un repas riche en gras;
  • atténuait l’inflammation du tissu adipeux causée par les LDL;
  • éliminait le lien entre l’inflammation du tissu adipeux provoquée par les LDL (ou d’autres déclencheurs inflammatoires métaboliques et microbiens) et plusieurs facteurs de risque liés au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires.

Plus les niveaux d’EPA et de DHA dans le sang étaient élevés, meilleure était la gestion des facteurs de risque cardiométabolique. Aussi, l’équipe a pu corroborer ces observations par des expériences en laboratoire (en culture) menées avec les LDL, le tissu adipeux des sujets et les oméga-3, reproduisant avec succès les effets obtenus dans l’essai clinique.

À propos des travaux de la Dre May Faraj

Depuis plus d’une décennie, les travaux du laboratoire de la Dre May Faraj font avancer la compréhension du rôle des LDL dans le diabète de type 2, élargissant ainsi leur rôle traditionnel dans les maladies cardiovasculaires. La recherche effectuée dans son laboratoire, confirmée par de grandes études épidémiologiques, indique qu'un taux élevé de LDL (mesuré par l’Apo B sanguine) est une cause et pas seulement une conséquence du diabète de type 2. Cet essai clinique avec l’EPA et le DHA révèle en outre un mécanisme par lequel les LDL favorisent le risque de diabète de type 2 ainsi que la façon de le traiter à l’aide d’oméga-3.

À propos de cette étude

L’article «EPA and DHA inhibit LDL-induced upregulation of human adipose tissue NLRP3 inflammasome/IL-1β pathway and its association with diabetes risk factors», par Valérie Lamantia et ses collègues, est paru le 7 novembre 2024 dans Scientific Reports.

Ces travaux ont été soutenus par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation canadienne pour l'innovation.

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