De petites molécules pour traiter les cancers pédiatriques
- UdeMNouvelles
Le 16 janvier 2025
- Myreille Larouche
Des scientifiques de l'UdeM et de l'IRIC ont mis au point une nouvelle plateforme de découverte de médicaments pour les leucémies à haut risque chez l'enfant, dont les résultats sont prometteurs.
Les thérapies ciblées pour les leucémies à haut risque chez les enfants n'existent pas encore, mais les scientifiques de l'Université de Montréal et de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) travaillent sur un projet de découverte de médicaments à grande échelle pour y parvenir.
Dans le laboratoire dirigé par Brian Wilhelm, Safia Safa-Tahar-Henni, étudiante de doctorat en génomique du cancer à l'UdeM, a testé plus de 11 000 molécules pour déterminer leur capacité à inhiber la survie et la croissance des cellules leucémiques humaines.
Les résultats de ses travaux ont été publiés en octobre dernier dans la revue Leukemia.
Les cellules provenaient d'échantillons de patients atteints de leucémie, de modèles de leucémie humaine créés en laboratoire et de lignées cellulaires de leucémie humaine établies. Des différences marquées ont été observées entre la réaction de ces dernières et celle des autres cellules.
«Nous avons constaté que l'utilisation de lignées cellulaires leucémiques peut conduire à des résultats trompeurs dans la découverte de médicaments, a déclaré Brian Wilhelm. Ces lignées cellulaires ne se développent pas de la même manière que les cellules prélevées sur les patients.»
L'efficacité des expériences de découverte de médicaments dépend donc fortement de la source des cellules utilisées dans les essais, a-t-il ajouté.
Au total, les scientifiques ont trouvé 12 molécules ayant un potentiel antileucémique.
«Les molécules que nous avons retenues sont capables de tuer non seulement diverses cellules leucémiques, mais aussi de multiples cellules de myélome, un autre type de cancer du sang mortel, a mentionné Brian Wilhelm. De plus, ces molécules ont été sélectionnées parce qu'elles éliminent les cellules cancéreuses sans altérer les cellules normales. Cette nuance est cruciale pour la mise au point de traitements ciblés qui entraînent moins d'effets secondaires, qui sont terribles avec la chimiothérapie standard actuellement disponible.»
Les scientifiques de l'IRIC conçoivent actuellement des dizaines de nouvelles versions de ces molécules pour des études plus approfondies et espèrent un jour faire des progrès significatifs dans l'élaboration de traitements anticancéreux plus efficaces.
À propos de cette étude
L’article «Comparative small molecule screening of primary human acute leukemias, engineered human leukemia and leukemia cell lines», par Safia Safa-Tahar-Henni et ses collègues, a été publié le 29 octobre 2024 dans la revue Leukemia.