Frantz Saintellemy animera une conférence sur les défis de l’IA en éducation le 20 février

«L'IA en éducation représente une occasion de se réinventer. Elle pourrait permettre de voir émerger de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouvelles compétences qui feront appel à la recherche basée sur les données afin de mieux s’adapter aux besoins des étudiants et des étudiantes», estime Frantz Saintellemy.

«L'IA en éducation représente une occasion de se réinventer. Elle pourrait permettre de voir émerger de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouvelles compétences qui feront appel à la recherche basée sur les données afin de mieux s’adapter aux besoins des étudiants et des étudiantes», estime Frantz Saintellemy.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Le chancelier de l’UdeM, Frantz Saintellemy, animera une conférence-midi sur les défis et les possibilités de l’IA en éducation le 20 février. Il nous fait part ici de sa vision à ce sujet.

Frantz Saintellemy

Frantz Saintellemy

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

L’intelligence artificielle (IA) peut-elle être mise au service de l’éducation et, si oui, de quelles façons? 

C’est ce dont discuteront quatre spécialistes au cours d’une conférence de la série Grands Entretiens de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) de l’Université de Montréal. Cette conférence aura pour thème «Appropriation de l'IA en éducation: enjeux et possibilités». 

Ouverte gratuitement aux membres de la communauté de l’UdeM, l’activité aura lieu le 20 février à 12 h dans le Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry. Elle réunira Valérie Pisano, présidente et chef de la direction du Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, ainsi que Bruno Poellhuber et Normand Roy, tous deux professeurs à la FSE. 

La conférence sera animée par le chancelier de l’Université, Frantz Saintellemy, qui est aussi entrepreneur, technologue et philanthrope. Il nous fait part ici de sa vision de l’éducation et de la place que pourrait prendre la technologie en général et l’IA en particulier.

Quelle importance accordez-vous à l’éducation en général, en termes d’accès à un accompagnement de qualité en éducation?

Une société est prospère lorsqu’elle permet à toutes les couches sociales d’accéder à l’éducation afin qu’elles acquièrent les compétences adaptées à l’ère du temps. Et ce qui nous différencie au Québec, c’est le droit à l’universalité de l’éducation supérieure à moindre coût. Ce sont là les deux piliers de notre système d’éducation. 

En retour, ce système crée de la richesse dont la société bénéficie et grâce à laquelle il lui est possible de contribuer à l’universalité de l'éducation. L’accès à l’éducation et l’universalité sont interreliés.

Pour vous qui avez un nombre impressionnant de diplômes, quelle place les technologies ont-elles occupée dans votre parcours universitaire?

Une grande place parce qu’elles m’ont permis de voyager dans l’univers numérique d’Internet et de vivre des expériences qui n’étaient pas possibles auparavant. Je fais partie de la génération qui a grandi avec les technologies – d’abord le téléphone, ensuite la télé et plus récemment les médias sociaux et l’accélération de l’IA –, qui m’ont permis d’explorer le monde.

La présence de l’IA en éducation est-elle une bonne chose, selon vous?

Pour moi, l’IA en éducation représente une occasion de se réinventer. Bien que certaines personnes s’inquiètent de voir la profession enseignante menacée en raison de la montée des technologies et de l’IA, celles-ci pourraient permettre de voir émerger de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouvelles compétences qui feront appel à la recherche basée sur les données afin de mieux s’adapter aux besoins des étudiants et des étudiantes et de la société. Selon moi, il est urgent d’intégrer l’IA en éducation, car il s’agit d’un enjeu sociétal: la disponibilité des outils fait en sorte qu’il y a un danger de surinformation et de mésinformation, mais on pourrait aussi gagner sur les plans de l’équité et de la justice. Et il importe – à travers les innovations pédagogiques – de renforcer les compétences humaines que sont la capacité de raisonnement déductif, celles de poser les bonnes questions, de réfléchir et de synthétiser les faits. Il faut prendre aujourd’hui la bonne mesure afin que les étudiantes et les étudiants de demain aient les meilleurs outils et les meilleures chances de réussir.

Et quel rôle l’IA pourrait-elle jouer dans le domaine de l’éducation?

L’IA ou les technologies numériques en général peuvent jouer un rôle majeur et transformateur, car les futures générations arriveront à l’université avec une grande aisance dans l’utilisation des outils numériques, dont l’IA générative. Sur le plan pédagogique, l’intégration de l’IA se fait lentement. Je suis convaincu que ces nouveaux outils pourraient contribuer à améliorer ou augmenter des compétences comme le sens de la déduction, l’agilité, l’empathie, la débrouillardise, l’originalité, le raisonnement déductif et la résolution de problèmes. Ces technologies constituent une forme de grande bibliothèque numérique en constante évolution désormais accessible en tout temps et c’est spectaculaire comme changement de paradigme. 

Ainsi, les technologies permettront de démocratiser l’accès à des professions qu’on n’a pas encore imaginées aujourd’hui et qui feront partie de la vie quotidienne – je pense par exemple à la biologie numérique, l’ingénierie génétique, l’accompagnement numérique, l’IA verte, etc. 

J’apporte cependant un bémol: avec ce nouveau pouvoir numérique et algorithmique qui devient de plus en plus accessible, la notion de responsabilité humaine prend tout son sens, car les décisions que nous prenons et les actions que nous accomplissons deviennent plus importantes. Il est primordial de mettre certaines balises et d’encadrer le recours aux technologies et à l’IA pour s’assurer qu’elles s’accompagnent de bienveillance.

Que souhaiteriez-vous améliorer dans le domaine de l’éducation?

La valorisation de la profession enseignante! 

Quand j’étais jeune, avoir le titre de professeur était quelque chose d’important et de prestigieux, mais de nos jours, la profession a malheureusement perdu de son importance sociétale. 

Les enseignantes et les enseignants méritent une plus grande reconnaissance en raison du rôle qu’ils jouent pour le développement de notre société: c’est une profession noble qui bâtit les leaders de demain.

AIDE-MÉMOIRE

Quoi? Conférence «Appropriation de l'IA en éducation: enjeux et possibilités» 

Quand? Le jeudi 20 février à 12 h 

Où? Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry 

Coût? Entrée libre (apportez votre lunch!) 

Information et inscription