Le meilleur des deux mondes: quand les talents de l’UdeM brillent hors de ses murs
Dans la série
Il faut de vous pour faire un monde Article 4 / 4
Dans les couloirs de l’Université de Montréal, vous pouvez croiser des personnes qui mènent une double vie. De jour, elles exercent leur profession avec sérieux et engagement. Mais le soir ou la fin de semaine, elles se transforment: officiel d’athlétisme, aficionado de fromage, psychologue sur les plateaux télé… Pour ce nouvel article de la série Il faut de vous pour faire un monde, on a rencontré trois collègues qui incarnent cette riche dualité:
- Dania Ramirez, psychologue et coordonnatrice du service de soutien à l’apprentissage au Centre étudiant de soutien à la réussite;
- Sylvain Puccini, responsable des technologies de l'information (TI) aux Services à la vie étudiante et auteur-formateur en fabrication de fromage maison;
- Dominic Boisvert, responsable de la gouvernance des données et officiel d'athlétisme.
Quels sont les mots que vos collègues utiliseraient pour vous décrire?
Dania Ramirez: Créative, sûrement! J’ai toujours une foule d’idées en tête. Mon équipe me connaît: elle sait que j’aime réinventer nos manières de travailler. Je reste toujours optimiste quant à la concrétisation de mes idées. On me dit aussi proactive, innovante.
Sylvain Puccini: Je dirais bienveillant, engagé, mais aussi intense… dans le bon sens! [Rires.] J’aime quand ça va vite, quand les idées fusent. J’aime aussi la précision, que ce soit en TI, ma première passion, ou en fabrication de fromage maison.
Dominic Boisvert: Pour ma part, je pense que mes collègues diraient que je suis calme, rigoureux… mais aussi un peu éclaté! J’ai plusieurs casquettes, entre mon rôle à l’UdeM, l’enseignement et l’athlétisme.
Le talent, au-delà du 9 h à 17 h
Le talent, au-delà du 9 h à 17 h
Justement, parlons de vos talents «cachés». Qu’est-ce qui vous occupe en dehors du travail?
Dominic Boivert: Je suis officiel d’athlétisme depuis une dizaine d’années. Mon rôle principal, c’est starter ou juge de départ: je donne le signal de départ pour les courses. J’ai gravi les échelons jusqu’à être invité dans d’autres provinces. Cet été, j'ai été aux Jeux du Canada. C’est du bénévolat, mais c’est un monde à part entière.
Sylvain Puccini: Moi, je donne des cours de fabrication de fromage maison depuis bientôt 10 ans. C’est parti d’un projet avec mon partenaire d’affaires, qui est fromager de métier. Puis, je suis tombé amoureux de cet art. J’ai même écrit un livre! Ce sont des ateliers en petits groupes. J’adore transmettre cette passion.
Dania Ramirez: Et moi, je suis psychologue dans des productions télévisuelles! Star Académie, La voix, Occupation double… Mon rôle est triple: j’évalue les candidates et candidats avant l’émission, je les accompagne pendant la compétition – souvent dans les moments difficiles – et je les soutiens après, quand ils doivent quitter cette expérience hors normes.
Quand les univers se rencontrent
Est-ce que ces activités ont un lien avec ce que vous faites à l’UdeM?
Dania Ramirez: Tout à fait. Je travaille avec les étudiants et étudiantes sur la gestion du stress et de l’anxiété de performance ainsi que sur le processus de construction identitaire. C’est la même chose avec les artistes en herbe. Je transpose d'un contexte à l’autre ce que j’apprends. C’est fluide.
Sylvain Puccini: Pour moi, la fabrication de fromage et le travail en TI demandent la même rigueur. C’est une autre forme de précision. Et animer ces ateliers m’a donné beaucoup plus d’aisance pour parler en public, ce qui me sert énormément à l’Université.
Dominic Boivert: Même chose de mon côté. Être officiel, c’est s’assurer que les athlètes partent sur un pied d’égalité. On doit être juste, attentif, mais invisible. Ça se rapproche étonnamment de mon rôle en gouvernance de données.
Équilibre, énergie et conciliation
Comment conciliez-vous tout cela? Vous dormez parfois?
Sylvain Puccini, en riant: Je dors peu! Mais plus sérieusement, c’est une question d’organisation. Je planifie mes ateliers, mes entraînements de course à pied. Et j’essaie de garder du plaisir dans tout ce que je fais.
Dania Ramirez: C’est vrai que ça demande de l’énergie. Mais j’ai la chance d’avoir un travail que j’aime à l’UdeM. Un travail qui me nourrit, qui ne m’épuise pas. C’est ce qui me permet de m'épanouir ailleurs, avec la même intensité.
Dominic Boisvert: Et puis, l’UdeM nous offre une certaine souplesse. L’horaire d’été, par exemple, me permet de participer à des compétitions le vendredi. Je me sens soutenu et ça, c’est essentiel.
De l’impact… et des projets
Avez-vous des moments marquants liés à votre «autre vie»?
Dania Ramirez: Oui. En 2023, lors d’un épisode d’intimidation survenu dans l’émission de téléréalité Occupation double, j’ai été appelée en urgence pour intervenir en gestion de crise. Ce fut éprouvant, mais j’ai senti que mon intervention avait été utile, pour les candidats et candidates de même que pour l’émission.
Dominic Boivert: Pour moi, c’est quand de jeunes athlètes me reconnaissent des années plus tard et me remercient pour mon calme, ma bienveillance. Ça me touche profondément. C’est là que je trouve ma motivation.
Sylvain Puccini: Ce sont les messages que je reçois, parfois des mois après un atelier. Des gens qui ont lancé une petite entreprise grâce à ce qu’ils ont appris. C’est super gratifiant. Et, évidemment, la sortie de mon livre en 2023.
Et la suite?
Dania Ramirez: Je veux créer PsyProd, une firme de psychologues spécialistes en production télévisuelle. Et élaborer un programme visant à lutter contre l’anxiété de performance destiné aux étudiants et étudiantes de l’UdeM, en me basant sur mes expériences dans les médias.
Sylvain Puccini: Je prépare un marathon cet automne! Et j’ai des idées pour un deuxième livre… mais je veux que ça reste un plaisir, pas que ça devienne une pression.
Dominic Boivert: De mon côté, je veux simplement continuer à équilibrer mes rôles. Je me sens bien, utile… et j’ai envie de garder ce cap encore longtemps.
Une dernière pensée?
Dania Ramirez: Je crois qu’on est choyés. L’environnement de travail à l’UdeM, les équipes, les directions… Tout cela rend possible ce développement de soi. Et quand on est bien au travail, on a l’énergie pour aller plus loin ailleurs.
Sylvain Puccini: C’est un tout. Famille, collègues, passion. Si tout fonctionne ensemble, c’est là que la magie opère.
Dominic Boivert: Et surtout, on réalise que ces passions nous rendent meilleurs dans notre travail. C’est une boucle vertueuse.
Trois parcours, trois carrières, trois passions. À l’UdeM, les vies parallèles enrichissent la vie professionnelle. Et il suffit parfois d’une conversation pour voir tout ce qui bouillonne derrière une appellation d’emploi.