Un nouveau guide pour faire de l’IA un outil pédagogique

En 5 secondes Le Centre de pédagogie universitaire lance un document pour planifier des cours, produire des contenus pédagogiques, enseigner et évaluer grâce à l’intelligence artificielle.
Ce projet vise à outiller la communauté de l’enseignement supérieur en vue d’une intégration de l’IA judicieuse et responsable dans ses pratiques pédagogiques.

Un nouveau guide de bonnes pratiques pour le recours à l’intelligence artificielle (IA) en éducation a récemment vu le jour à l’Université de Montréal. Le Guide d’usages de l’intelligence artificielle générative (IAg) pour des tâches pédagogiques en enseignement supérieur est le fruit d’une collaboration entre le Centre de pédagogie universitaire (CPU) de l’UdeM et plusieurs établissements collégiaux et universitaires membres du Pôle interordres de Montréal. 

Ce projet vise à outiller la communauté de l’enseignement supérieur – membres du personnel enseignant, mais aussi bibliothécaires, orthopédagogues, etc. – en vue d’une intégration de l’IA judicieuse et responsable dans ses pratiques pédagogiques. 

Une boîte à outils 

Le guide regroupe 29 usages concrets. On y trouve des exemples de requêtes, des scénarios pédagogiques, des fiches de formation, ainsi qu’un système de tri qui permet de filtrer les usages selon l’objectif – planification, conception, intervention ou évaluation.  

«L’idée est de proposer un “livre de recettes d’usages” pour soutenir l’enseignement à l’ère de l’IA», explique Marie Seye, conseillère technopédagogique du secteur des environnements numériques d’apprentissage au CPU chargée de la conception du guide. 

Le document renseigne par exemple sur les façons de produire des grilles d’évaluation à échelles descriptives, où l’IA suggère des critères et des niveaux de réussite que les enseignantes et enseignants peuvent ensuite adapter à leur contexte. «Une façon de gagner un temps précieux tout en améliorant la clarté et l’équité des évaluations», estime la conseillère. 

Réfléchir avant d’agir 

Au-delà des détails techniques, le CPU met aussi l’accent sur la dimension éthique et l’importance de développer son esprit critique lors de l’intégration de l’IA dans sa pratique. «Cette intégration doit se faire de façon progressive et exploratoire, en analysant son contexte pour ne sélectionner que les usages pertinents et en testant idéalement un usage sélectionné après l’autre», indique Marie Seye. 

Elle cite en exemple des activités où les étudiants et les étudiantes comparent leurs travaux avec ceux produits par l’IA afin d’en analyser les forces et les faiblesses – une manière de cultiver leur sens critique plutôt que d’accroître la dépendance à cette technologie.  

Les usages du guide ont été sélectionnés à la lumière de quatre principes jugés fondamentaux:  

  • Agentivité humaine: la capacité d’une personne à agir de façon autonome et intentionnelle pour atteindre ses objectifs, soit prendre des décisions et s’engager activement dans la tâche.
  • Soutien à la réflexion pédagogique: il faut voir l’IAG comme un levier et non pas comme un substitut. L’expertise humaine prime.
  • Alignement pédagogique: lors d’une intervention en classe, l’intégration de l’IAG se fait dans le scénario pédagogique de la séance ou du cours pour s’assurer d’atteindre les compétences visées.
  • Vigilance éthique: cette notion comprend entre autres la transparence, la responsabilité, la sobriété numérique, le respect des droits d’auteur et la protection des données. 

«L’intelligence artificielle change vite, mais ces principes qui orientent son usage responsable, eux, demeurent», souligne la conseillère. 

D’ailleurs, le guide est conçu pour être flexible et modulable au fil du temps, à mesure que les usages de l’IA en enseignement évoluent. Le CPU travaille actuellement à brosser un portrait global de l’utilisation de l’IAG et de l’accompagnement avec les outils d’IA. 

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