Entrepreneuriat: quatre compétences essentielles bientôt enseignées à l’UdeM

Des formations sur les compétences à acquérir ou à développer en entrepreneuriat seront offertes aux étudiantes et étudiants de l'UdeM, dont l’indice relatif à l’intention de créer une entreprise est de 30 %, comparativement à 15 % dans la population québécoise.

Des formations sur les compétences à acquérir ou à développer en entrepreneuriat seront offertes aux étudiantes et étudiants de l'UdeM, dont l’indice relatif à l’intention de créer une entreprise est de 30 %, comparativement à 15 % dans la population québécoise.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Une étude de la Banque de développement du Canada a ciblé quatre groupes de compétences à acquérir pour se lancer en affaires et qui seront bientôt enseignées à l’UdeM.

Devant la tendance marquée du recul du nombre d’entrepreneurs partout au pays, l’Université de Montréal offrira des formations visant à doter les étudiantes et les étudiants des compétences nécessaires pour se lancer en affaires. 

C’est ce qu’a annoncé le recteur de l’UdeM, Daniel Jutras, au dévoilement des résultats d’une étude effectuée par la Banque de développement du Canada (BDC) selon laquelle le pays compte 100 000 entrepreneurs et entrepreneuses de moins qu’il y a 20 ans (voir le communiqué).

Cette étude, réalisée en collaboration avec le Centre d’innovation de l’Université de Montréal et le programme Millénium Québecor auprès de 1259 propriétaires de PME canadiennes ainsi qu’auprès de la communauté étudiante de l’UdeM, a fait ressortir quatre groupes de compétences les plus déterminantes pour réussir en affaires, soit 

  1. la ténacité et les capacités relationnelles; 

  1. le marketing et la finance; 

  1. le leadership et les relations humaines; 

  1. l’administration opérationnelle. 

Ces constats ont fait l’objet d’un panel de discussion composé de Véronique Dorval, vice-présidente directrice et chef de l'exploitation de la BDC, Pierre Cléroux, vice-président à la recherche et économiste en chef de la BDC, Tania Saba, professeure à l’École de relations industrielles de l’UdeM, et Marie-Claude Lemire, directrice principale du Centre d’innovation de l’Université de Montréal et du programme Millénium Québecor.

Une tendance à inverser

Pierre Cléroux, Véronique Dorval, Tania Saba et Marie-Claude Lemire

Pierre Cléroux, Véronique Dorval, Tania Saba et Marie-Claude Lemire

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

L’entrepreneuriat est au cœur de l’activité économique du Canada. Pour preuve, en 2022, les activités de l’ensemble des PME canadiennes contribuaient pour 50 % au produit intérieur brut du pays, elles qui embauchent 10 millions de personnes – soit 90 % des emplois du secteur privé.  

Or, il y a 20 ans, on comptait 3 entrepreneurs par tranche de 1000 habitants au pays; aujourd’hui, cette proportion est de 1,3 pour 1000. 

Pierre Cléroux a expliqué que cette tendance est attribuable à une combinaison de trois facteurs, soit «le vieillissement de la population, le taux de chômage et la bonne santé du marché du travail ainsi que la complexité de se lancer en affaires». 

Si elle juge cette tendance préoccupante, Véronique Dorval a mentionné que, «pour inverser cette tendance, il faut la collaboration de tous les acteurs de l’écosystème économique, c’est-à-dire les institutions financières, les organismes gouvernementaux, les partenaires industriels, les communautés d’affaires et les établissements d’enseignement supérieur».

Des compétences qui s’apprennent

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Parmi les quatre groupes de compétences essentielles au succès d’une entreprise, la ténacité et les relations interpersonnelles forment la combinaison qui s’avère prioritaire à tous les stades de développement de l’entreprise, selon l’étude de la BDC. 

«Lors du démarrage, les compétences en matière de marketing et de finance sont plus importantes et, une fois l’entreprise rendue à maturité, les gens ont davantage besoin de compétences relationnelles, a indiqué Pierre Cléroux. Ultimement, ce qui distingue les entrepreneurs qui réussissent mieux que d’autres, ce sont les compétences liées au leadership et aux relations humaines.» 

«Ce sont toutes des compétences qui peuvent s’acquérir et s’améliorer avec le temps, a insisté le vice-président. Et ce sont les personnes qui veillent à s’améliorer tout au long de leur vie qui atteignent un niveau de succès plus élevé.»

Briser les barrières à l’entrepreneuriat

Bien que l’entrepreneuriat ait diminué au pays, tout n’est pas sombre, selon Tania Saba. 

«Au cours de la même période, l’entrepreneuriat féminin est passé de 12 à 18 % dans la population canadienne, avec un bond remarqué pendant la pandémie», a-t-elle observé.  

Toutefois, il existe encore de nombreuses barrières à briser pour favoriser l’entrepreneuriat chez les femmes ainsi que chez les personnes issues de l’immigration – lesquelles représentent 40 % de la main-d’œuvre canadienne. 

«Il faut prendre en compte l’ensemble du parcours d’entrepreneur: plusieurs femmes nous disent qu’elles sont soutenues au moment du démarrage, mais qu’il n’y a plus d’aide ni de programme qui s’offrent à elles par la suite», a remarqué la professeure, qui est aussi titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’UdeM. 

Selon elle, l’accès aux réseaux d’affaires tout comme la création de lieux de coopération et d’incubation, dans différentes approches sectorielles, sont des avenues à promouvoir davantage pour accentuer l’attrait de l’entrepreneuriat tant chez les jeunes que parmi les femmes et les personnes immigrantes. 

«L’acquisition et le développement de compétences favorisent l’optimisme et la réussite, car ils permettent d’élaborer de meilleurs plans d’affaires et d’accroître les chances de financement, a ajouté Tania Saba. Et le programme Millénium Québecor du Centre d’innovation de l’Université est bien placé pour offrir des formations appliquées à cet égard.»

Des formations dans l’ensemble des disciplines

Daniel Jutras

Daniel Jutras

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Au cours de l’allocution qu’il a prononcée au dévoilement des résultats de l’étude de la BDC, Daniel Jutras a rappelé le contexte de la mise sur pied, en février 2022, du programme Millénium Québecor, qui vise à encourager l’entrepreneuriat dans la communauté universitaire. 

«En plus du soutien au démarrage d’entreprises sur les campus de l’Université de Montréal, le programme comporte un volet de formation très affirmé, a souligné le recteur. Nous offrirons des formations à l’entrepreneuriat économique ou social dans l’ensemble des disciplines que nous enseignons, et les étudiants et étudiantes qui le souhaitent pourront se familiariser avec les aspects fondamentaux de la création et de la gestion d’une entreprise.» 

Ainsi, l’objectif consiste à éveiller, chez les étudiantes et les étudiants de toutes les disciplines, le désir de se lancer en affaires, à faciliter le démarrage de leur entreprise et à favoriser leur réussite. 

 «La passion d’entreprendre est l’un des piliers de notre prospérité collective et nous avons décidé de nourrir cette passion à l’Université de Montréal parce que nous savons qu’un potentiel énorme réside dans les universités», a conclu le recteur.

Un fort potentiel d’entrepreneuriat à l’UdeM

Selon Marie-Claude Lemire, directrice principale du Centre d’innovation de l’UdeM et du programme Millénium Québecor, l’indice relatif à l’intention de créer une entreprise est de 30 % au sein de la population étudiante de l’Université, comparativement à 15 % dans la population québécoise. 

«L’étude de la Banque de développement du Canada va nous permettre de façonner une offre de formation axée sur les quatre groupes de compétences qu’elle a désignées comme essentielles au succès entrepreneurial, a-t-elle indiqué. Qu’il s’agisse de stages, de formations en réalité virtuelle, de simulations d’entreprise ou de lieux d’échanges, nous adapterons notre offre pour optimiser l’accompagnement de nos étudiantes et de nos étudiants entrepreneurs.» 

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