Mieux saisir «les» cultures américaines à travers l’élection présidentielle
- Forum
Le 8 octobre 2020
- Martin LaSalle
Pour une sixième fois en 20 ans, la chargée de cours Sorel Friedman se sert de l’élection présidentielle pour enseigner la culture américaine contemporaine à ses étudiants.
Les étudiantes et étudiants de Sorel Friedman ont la chance d’aborder les us et coutumes de nos voisins du Sud à travers l’élection présidentielle: pour la sixième fois en 20 ans, celle qui donne le cours d’anglais Contemporary American Culture au Département de littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal profite de ce scrutin haut en couleur pour aborder les différentes cultures qui caractérisent les États-Unis d’Amérique.
«L’idée n’est pas d’entrer dans le politique, mais bien de comprendre comment chacun des États fonctionne sur le plan électoral, ce qui permet d’apprécier les diverses valeurs et cultures qui en régissent le processus», commente d’entrée de jeu Mme Friedman.
Ainsi, depuis septembre, ses 20 étudiants et étudiantes observent en équipe des États afin de cerner les courants sociaux et les faits marquants de l’actualité qui influenceront l’issue du scrutin le 3 novembre au soir. Et ils partagent le fruit de leurs recherches dans le cours virtuel qui a lieu les lundis matin.
Faire évoluer les idées préconçues
Ce cours, qui s’intéresse au processus électoral américain comme élément culturel du pays, porte également sur les changements sociaux et culturels survenus depuis la Deuxième Guerre mondiale, tels l’accroissement de la classe moyenne, le mouvement des droits civiques, la contre-culture des années 60 et la deuxième vague du féminisme.
Pour approfondir autant de sujets, Sorel Friedman met toute sa créativité en œuvre, notamment en utilisant les médias sociaux et en invitant des conférenciers en ligne.
«J’effectue aussi des sondages électroniques que je soumets à mes étudiants et étudiantes qui, avant de répondre, doivent réfléchir en petits groupes, ce qui leur permet d’étoffer leur pensée critique d’une façon dynamique», ajoute celle qui est aussi coordonnatrice des cours de langue anglaise à la Faculté des arts et des sciences.
Pour elle, «l’important est de faire évoluer les idées préconçues qui circulent au premier cours».
Sus aux prédictions!
Lorsque Sorel Friedman a commencé à donner le cours sur la culture américaine contemporaine, en 2000, les candidats en lice pour la présidence étaient le démocrate Al Gore et le républicain George W. Bush.
«À l’époque, le contexte numérique était différent, se remémore l’adepte des technologies. Internet en était à ses débuts, mais déjà, on pouvait faire la classe par le biais de chats [clavardage].»
Le 7 novembre 2000, elle et ses étudiants et étudiantes avaient échangé toute la soirée sur l’issue du scrutin, qui a finalement été révélée… au début de décembre, soit après la fin du trimestre!
Seize ans plus tard, dans un contexte technologique tout autre, leurs prédictions ont aussi été chamboulées…
«En 2016, tout le monde disait qu’Hillary Clinton allait gagner. Réunis en groupe, les étudiants et les étudiantes avaient analysé chacun des États clés et ils avaient expliqué à la classe de quelle façon le vote devrait se dérouler dans ces swing states… Quel choc nous avons eu en prenant connaissance des résultats le soir venu!» conclut Mme Friedman en se gardant de prédire qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, occupera le Bureau ovale après l’élection du 3 novembre.