Syndrome de fatigue chronique: un test diagnostique clinique innovant

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Le temps où il n'existait pas de test diagnostique de l'encéphalomyélite myalgique, mieux connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique, est maintenant révolu!

L'encéphalomyélite myalgique (EM), mieux connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique, est une maladie chronique complexe dont l'étiologie reste mal connue, bien qu’elle touche environ 600 000 Canadiens et Canadiennes et jusqu'à 2,5 millions de personnes aux États-Unis. Il n'existait jusqu’à ce jour aucun biomarqueur diagnostique sanguin validé ni aucun test pour diagnostiquer la maladie. Or, une équipe du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal dirigée par le Dr Alain Moreau, professeur titulaire à la Faculté de médecine dentaire et à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, a mis au point un test innovant qui permet pour la première fois de diagnostiquer l’EM chez les personnes qui en sont gravement atteintes et qui ne participent pas aux études cliniques à cause de l’avancement de la maladie. Le résultat de ces travaux vient d’être publié dans la revue Scientific Reports.

Le pourquoi et le comment

Ce test représente le premier outil de diagnostic moléculaire pour l’EM longuement attendu par de nombreux cliniciens et les patients. Il ouvre aussi la possibilité de répartir les patients en sous-groupes pour avoir une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires en jeu dans certains symptômes et de mieux sélectionner les patients qui pourraient bénéficier de certaines approches thérapeutiques par un nouvel usage de certains médicaments existants.

L'application d'une stimulation mécanique sur le bras par un brassard gonflable crée un malaise après l’effort qui représente le symptôme cardinal de l’EM et permet d’obtenir une signature moléculaire précise qui permet de différencier les sujets atteints d’EM des sujets non malades ou souffrant d’affections apparentées comme la fibromyalgie. Parmi les 11 micro-ARN mesurés dans le test, l’élévation ou la réduction de certains d’entre eux permet de prédire la réponse à certains médicaments, ce qui augmente les chances de trouver la bonne thérapie en personnalisant le traitement.

Les espoirs

L’équipe de recherche entend valider ce test dans d’autres populations afin de déterminer si les biomarqueurs utilisés sont toujours aussi sensibles pour détecter l’EM et tout aussi pertinents pour lancer de nouveaux essais cliniques. Finalement, dans le contexte de la COVID-19, l’équipe croit que ce test pourra permettre le dépistage précoce de l’EM chez les personnes présentant des symptômes post-COVID-19 persistants et qui sont très semblables à ceux de l’EM pour ainsi ralentir la progression de la maladie.

Cette avancée a pu être réalisée entre autres grâce au concours de patients et de nombreuses associations de patients au Canada, dont l’Association québécoise de l’encéphalomyélite myalgique.

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