Découverte d'un nouveau médicament pour la rétinopathie diabétique
- Salle de presse
Le 11 février 2021
- UdeMNouvelles
Avec une entreprise de biotechnologie de San Francisco, un expert en santé oculaire de l'UdeM et du CR-HMR met au point un traitement pour soigner cette maladie dégénérative de la rétine.
Un traitement prometteur pour la rétinopathie diabétique, une maladie qui s'attaque à la rétine, a été mis au point par un scientifique en santé oculaire de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CR-HMR).
En collaboration avec la chercheuse Pam Tsuruda, de la société UNITY Biotechnology, basée à San Francisco, Przemyslaw (Mike) Sapieha a publié le 5 février dans la revue Cell Metabolism les résultats de son projet de recherche mené sur des souris.
Des essais cliniques de phase I sont en cours pour tester le potentiel de cette nouvelle classe de médicaments sur la rétine.
«Cette collaboration entre le CR-HMR, l'UdeM et UNITY Biotechnology pourrait améliorer la qualité de vie des patients atteints de rétinopathie diabétique», a déclaré Mike Sapieha, professeur au Département d'ophtalmologie de l'Université et directeur de l’unité de recherche des maladies neurovasculaires oculaires du CR-HMR.
«Avec une seule injection, a-t-il ajouté, il serait possible de traiter les groupes de cellules liées à cette maladie qui touche quelque 750 000 Canadiens et est la principale cause de cécité chez les adultes en âge de travailler.»
La rétinopathie diabétique est causée par une dégénérescence des petits vaisseaux sanguins qui alimentent la rétine et qui se renouvellent anormalement. Ces nouveaux vaisseaux peuvent laisser des cicatrices sur la rétine et donc obstruer la vision.
L'un des principaux défis dans le traitement de la rétinopathie diabétique est de déterminer quels vaisseaux sanguins sont sains et lesquels sont endommagés. Les recherches révèlent que les vaisseaux sanguins anormaux déclenchent des programmes moléculaires associés à un vieillissement accéléré, communément appelé sénescence cellulaire. L'étude actuelle s'appuie sur des travaux antérieurs publiés par Mike Sapieha et son collègue du CR-HMR Frédérick Mallette, qui ont été les premiers à désigner, en 2016, la sénescence cellulaire comme un processus pathologique dans la rétinopathie diabétique.
Dans leur étude, les coauteurs Sergio Crespo-Garcia et Agnieszka Dejda, du CR-HMR, ont mis au jour une cible moléculaire, BCL-xL, présente dans les vaisseaux sanguins défectueux de la rétine. Le médicament conçu par UNITY Biotechnology utilise cette cible moléculaire pour éliminer sélectivement les vaisseaux défectueux et permettre ainsi à la rétine de se réparer.
«Je suis fier de notre leadership en matière de santé de la vision autant dans le milieu clinique que dans le milieu scientifique», a affirmé Sylvain Lemieux, président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, le réseau de soins de santé dont fait partie le CR-HMR.
«Cette excellence dans le domaine est propulsée par le Centre universitaire d’ophtalmologie de l’UdeM, qui favorise une synergie accrue du travail de soins, d’enseignement et de recherche, a-t-il poursuivi. Une fois encore, les résultats des travaux des chercheurs du CR-HMR sont très prometteurs pour la qualité de vie des personnes atteintes de maladies oculaires.»
À propos de cette étude
L’article «Pathological angiogenesis in retinopathy engage cellular senescence and is amenable to therapeutic elimination via BCL-xL inhibition», par Przemyslaw (Mike) Sapieha et ses collègues, a été publié le 5 février 2021 dans la revue Cell Metabolism.