NeuroBasis, un nouveau projet multi-institutionnel, est lancé

Alors que la médecine est de plus en plus capable de diagnostiquer les maladies, la science a besoin de déchiffrer leurs causes. À cette fin, une équipe de neuroscientifiques de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), affilié à l'Université de Montréal, a lancé un nouveau projet appelé NeuroBasis.
Il s'agit d'une collaboration multi-institutionnelle de huit millions de dollars visant à étudier l'origine développementale des troubles neurologiques afin de trouver de nouvelles façons de les traiter. Les chercheurs ciblent la dégénérescence rétinienne, les troubles sensoriels et moteurs, l'autisme, l'épilepsie et le cancer du cerveau chez l'enfant.
L'idée derrière NeuroBasis est simple: de nombreuses maladies et troubles diagnostiqués à l’âge adulte peuvent trouver leur origine dans l'enfance, au moment où le système nerveux se construit. Si l'on parvient à désigner les évènements critiques à l'origine de ces maladies, leur diagnostic et leur traitement potentiel pourraient être précoces, ce qui permettrait de changer de nombreuses vies.
NeuroBasis est une «boucle de recherche» composée d'équipes de neuroscientifiques et de cliniciens dont l'objectif est de mettre au jour les mutations génétiques chez les patients et de les reproduire dans des neurones cultivés et des modèles animaux. Les équipes utilisent les dernières technologies pour étudier les effets de ces mutations sur l'intégrité et la fonction des neurones, des circuits neuronaux et de l'ensemble du système nerveux.
Détection plus précoce des symptômes
Les connaissances acquises seront rapidement communiquées à l'équipe clinique et pourraient permettre une détection plus précise et plus précoce des symptômes, ainsi que la mise au point de nouveaux traitements, expliquent les scientifiques.
NeuroBasis est dirigé par les neuroscientifiques de l'IRCM Artur Kania et Frédéric Charron. Avec leurs collègues Michel Cayouette et Hideto Takahashi, ils travaillent en étroite collaboration avec six autres experts en neurosciences et en génétique, ainsi qu'avec des cliniciens-chercheurs de l'UdeM, de l'Université McGill, de l'Institut-hôpital neurologique de Montréal, du CHU Sainte-Justine et de l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill.
Leur projet est une excroissance de la communauté dynamique de scientifiques en neurobiologie de Montréal, et près de 100 stagiaires, membres du personnel de soutien technique et chercheurs d’expérience y prennent part.
Le financement de l'installation technologique du projet est assuré par la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI). Par l'entremise de son fonds d'innovation, la FCI a alloué plus de 3,1 M$ à NeuroBasis, une somme égalée par le ministère de l'Économie et de l'Innovation du Québec. Des contributions supplémentaires de la Fondation de l’IRCM et d'autres partenaires portent le financement total à près de huit millions de dollars.
«Ce financement fournira au projet NeuroBasis l'équipement de pointe dont nous avons besoin pour concevoir et analyser en laboratoire des modèles de maladies neurologiques», a déclaré Frédéric Charron, professeur de médecine à l'UdeM et directeur de l'unité de recherche Biologie moléculaire du développement neuronal de l'IRCM.
«La collaboration entre les chercheurs et les cliniciens scientifiques est au cœur de ce projet, a ajouté Robert Koenekoop, clinicien scientifique à l'Hôpital de Montréal pour enfants qui participe au projet. Dans notre clinique, nous voyons de jeunes patients atteints de maladies terribles. Nous pouvons repérer les mutations génétiques, mais nous avons besoin de l'expertise des gens de NeuroBasis afin de comprendre pourquoi ces mutations provoquent des maladies. NeuroBasis est l’occasion parfaite de favoriser ces collaborations synergiques qui permettront d'accélérer la découverte de nouvelles thérapies si essentielles.»