Un assistant en ligne pour faciliter le maintien à domicile des aînés après une hospitalisation
- Forum
Le 3 mai 2021
- Martin LaSalle
Un projet pilote dirigé par le professeur Jhon Alexander Moreno vise à tester, auprès de personnes âgées, un outil technologique pour optimiser leur retour à la maison après une hospitalisation.
Grâce à un financement de près de 200 000 $ accordé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec dans le cadre de l’appel de projets en innovation sociale Vieillir et vivre ensemble, le neuropsychologue Jhon Alexander Moreno évaluera l’efficacité d’un outil technologique pour faciliter le retour et le maintien à domicile de personnes âgées ayant été hospitalisées.
Le projet de recherche du professeur associé du Département de psychologie de l’Université de Montréal se déroulera sur les deux prochaines années auprès d’un groupe de gens âgés de plus de 65 ans ayant été hospitalisés et étant en perte d’autonomie transitoire. Il mettra aussi à contribution leur aidant naturel de même que des professionnels de la santé.
Les participants âgés recevront une tablette numérique munie d’une application nommée ADel – pour Assistante domestique électronique.
Une application pour favoriser l’autonomie et briser l’isolement
«ADel est une technologie mobile québécoise de dernière génération conçue pour faciliter la continuité des soins chez les personnes âgées et les personnes à autonomie restreinte lorsqu’elles reviennent à la maison après une hospitalisation. En créant autour de l’aîné un réseau personnalisé de soutien, l’application veut favoriser son autonomie à domicile», explique celui qui est aussi chercheur clinicien associé au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal.
Commercialisée par SoftBiomed, que dirige le spécialiste en médecine expérimentale Jean Bernier et dont le siège social est à Trois-Rivières, ADel a été créée en collaboration avec des personnes âgées afin d’en assurer la facilité d’utilisation.
Elle est dotée d’un agenda électronique intelligent pour les rappels de prise de médicaments ou de rendez-vous médicaux, et elle permet de faire et de recevoir des appels en visiophonie ou encore de commander des repas ou des services. ADel est aussi munie d’un bouton d’alerte qui envoie un texto aux proches en cas d’urgence et elle vient avec un appareil portable de type bouton d’alarme qui détecte les chutes.
«Pour le proche aidant, il est possible de paramétrer le profil de la personne soutenue à distance: il pourra ajouter des contacts, avoir accès à son agenda, demander des confirmations d’actions, etc. Par ailleurs, l’application permet de faciliter les communications avec les professionnels de la santé et contribue ainsi à la sécurité des patients», ajoute Jhon Alexander Moreno.
Un projet pour peaufiner la technologie
Bénéficiant d’un financement global de 256 752,38 $ – dont près de 200 000 $ proviennent du ministère de l'Économie et de l'Innovation et la partie restante de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal ainsi que de SoftBiomed –, le projet de recherche vise à analyser la faisabilité d’une implantation d’ADel à plus grande échelle.
«Tout au long du projet, nous irons chercher de la rétroaction auprès de toutes les parties prenantes afin de peaufiner la technologie et son approche, assure Jhon Alexander Moreno. Le soutien à domicile étant un enjeu important, plus particulièrement avec la pandémie, il pourrait être envisageable que la mise en place de cette technologie soit étendue à l’ensemble du Québec.»